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En Tunisie, Egypte et Libye une continuité qui fait mal

Publié le 27 octobre 2011 par Chezfab

egypte,tunisie,libye,actualitéJe vais commencer par parler de la Tunisie. Il n’est pas ici dans mes intentions de dire que le peuple tunisien aurait mal voté, mais plutôt de critiquer son choix, comme je le ferais avec n’importe quel peuple, le miens en premier. D’ailleurs, la notion de peuple territorialisé par pays m’agace, mais je n’y reviens pas.

Donc le parti islamiste modéré (selon ses dires) arrive en tête avec prêt de 40 % des voix. Inquiétant, ça l’est. Logique aussi, car ce parti sait jouer de l’image de « résistant » qu’on a su lui coller quand cela arrangeait la dictature.

Il ne faudrait pas oublier que ce n’est pas seulement pour gouverner qu’il y avait des élections, mais bien pour écrire la nouvelle constitution de la Tunisie. Il est donc plus qu’à craindre que la prochaine constitution soit orientée façon « je plais à dieu avant de plaire aux humains ». Et ce n’est pas très bon pour l’émancipation … C’est le moins que l’on puisse dire. Les partis dits de gauche (alors qu’ils sont plus proches d’un nationalisme gauchisant qu’autre chose) voulant leurs parts du gâteau sont prêts à l’union et aux concessions envers les islamistes (tant que leurs bureaucrates auront leurs bouts de pouvoir, tout ira bien). Fort est à croire que l’avenir de la Tunisie va s’écrire loin de l’accomplissement de l’émancipation de tous dans un premier temps.

Alors oui, on nous parle de possible retour à la révolution dans la rue si le besoin en était. C’est oublier un peu vite que les islamistes étaient aussi dans la rue, et qu’il faudra donc compter cette fois là avec moins de forces. Et oublier l’effet désastreux de la mise en place, si vite (et voulu par l’Europe en particulier) d’élections qui brisent l’élan révolutionnaire. Calculer pour cela, le résultat est là. Sans parler de la peur d’encore une fois risquer sa vie. Peur plus que légitime.

En Libye, c’est encore plus fort : avant même des élections libres (qui n’auront peut être jamais lieux, car comme on peut le voir, le CNT ne s’y ait pas réellement engagé) la nouvelle force dominante du pays déclare que la charia sera la base du droit libyen. Qu’on se calme tout de suite, c’était déjà le cas sous Kadhafi. Mais on a envie de se dire « tout ça pour ça » ? Passage d’une dictature mégalomaniaque à un diktat de dieu ? C’est donc cela que l’occident (et le Qatar, moins étonnant) ont soutenu ? C’est donc pour cela que nous serions allés en Libye ? Non, c’est pour les ressources du pays et avoir de bons contrats, qui dopent notre balances commerciale. Les peuples sont secondaires, et on voit bien qu’aujourd’hui, l’arrivée d’un pouvoir aussi dérangeant ne semble pas ébranler nos chefs d’états qui proposent même de prolonger l’aide militaire de quelques mois.

Non tout cela ne présage de rien de bon, et les printemps arabes risques bien de voir se terminer cette saison par l’arriver d’un automne sous dieu. Et ne parlons même pas de l’Egypte, ou l’armée est en train d’ouvrir la voie aux islamistes pour se garantir de garder son pouvoir. Préférant voir le peuple sous l’égide de dieu, des fous de dieux qui les gardent en « paix », pour qu’elle se garantisse d’avoir la part belle du gâteau (il est connu que le niveau de corruption de l’armée égyptienne est énorme).

Comme toujours, la religion sert d’arme au plus riche pour maintenir le peuple dans la servitude. Elle sert aussi à briser l’émancipation et la révolution. Et comme toujours, nous trouverons en France des gens pour nous dire que ce n’est pas si grave. Hors, si Boutin ou Le Pen passaient en France, nous ne serions pas fiers. Quelle différence avec ce qui se passe dans ces pays ?

Encore et toujours : ni dieu, ni maitre !


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