Crise de la dette : Sarkozy joue "à la défausse" pour Fabius

L'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy jeudi soir, a provoqué de nombreuses réactions dont celle de Laurent Fabius. L'ancien Premier ministre des Finances a critiqué le chef de l'État analysant son discours comme un "exercice de défausse".

Les socialistes repartent au combat. Si François Hollande a décidé depuis quelques jours de rester silencieux pour ne pas gêner l'action du président de la République sur le plan économique européen, ses « amis » du PS attaquent. L'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy sur la crise, jeudi soir, est loin de les avoir convaincu. Les soutiens du candidat Hollande restent très sceptiques et le disent. Laurent Fabius le premier.
L'ancien Premier ministre PS a vu vendredi sur France Inter dans l'émission télévisée du président Nicolas Sarkozy la veille, « un exercice de défausse ». « L'essentiel était consacré à une défausse », a martelé le député de Seine-maritime: « au fond, toute la situation difficile que nous connaissons est due à la crise, aux prédécesseurs socialistes et aux successeurs socialistes, jamais à lui-même ». Le chef de l'Etat aurait « au moins pu reconnaître la réalité : quand il est arrivé aux responsabilités, la dette était moitié moindre qu'aujourd'hui, le record du chômage est crevé, le déficit commercial n'a jamais été aussi fort », selon lui.

"Responsable de rien"
Nicolas Sarkozy n'a pas trouvé grâce aux yeux de Laurent Fabius lors des négociations européennes mercredi soir à Bruxelles. C'est « un président qui est là mais n'est responsable de rien » a-t-il analysé. Cette intervention était un « exercice de dédoublement ». Pour l'ancien ministre socialiste de l'Economie, la dégradation des comptes publics est due certes en partie à la crise mais « une part prépondérante est due à la politique gouvernementale, en particulier une politique de cadeaux fiscaux totalement inconsidérée ». « Quand les socialistes ont quitté le pouvoir, la dette était inférieure à 60% du PIB. Il va finir son quinquennat à près de 90% », a prédit Laurent Fabius.
Loin des préoccupations de la crise de l'euro, les critiques se multiplient d'un camp à l'autre. La bataille pour la présidentielle a débuté. En fanfare...

Source : France Soir