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Une douche de fonctionnaire ça coûte cher

Publié le 28 octobre 2011 par Magazinenagg
Dans un texte de Caroline D’Astous publié dans le JdM on apprend que la SAAQ planifie d’installer une douche à son centre de service de Montréal. La SAAQ évalue entre 50 000 $ et 80 000 $ les coûts de ce projet. C’est au moins cinq fois plus que ce qu’il en coûterait à une entreprise privée pour le même contrat.
Cette anecdote démontre bien la culture de gaspillage qui prévaut dans la fonction publique. La SAAQ défend son projet en argumentant que la présence d’une douche permettra de réduire le taux d’absentéisme. Selon la SAAQ, la présence d’une douche est une invitation à faire de l’exercice, un employé en forme ne sera pas malade et donc s’absentera moins.
Un fonctionnaire capable d’un tel raisonnement peut éventuellement justifier n’importe quelle dépense même la plus farfelue. Je serais curieux de savoir si la SAAQ s’est donné la peine d’identifier les employés qui s’absentent le plus souvent pour déterminer si son argument tient la route. J’en doute.
Mais ce n’est pas le seul but de mon intervention, car tout le monde sait intuitivement que dans la fonction publique on n’est pas regardant sur la dépense. Comment pourrait-on expliquer autrement que les dépenses du gouvernement augmentent deux fois plus rapidement que l’inflation alors que les services diminuent.
Je veux aussi faire ressortir l’odieux de ce qu’il en coûte pour faire le moindre projet lorsque le donneur d’ouvrage est le gouvernement. Il y a bien sûr tout le phénomène de la collusion/corruption qui gonfle les prix, mais ce n’est pas tout.
Les projets de moindres envergures, comme celui de la SAAQ, sont probablement moins contaminés par ce phénomène, car les gains sont insuffisants pour justifier le risque encouru. Alors, pourquoi les projets gouvernementaux coûtent-ils beaucoup plus cher que les mêmes projets dans l’entreprise privée?
Les raisons sont multiples. Par exemple pour changer un tableau de mur ou pour ajouter une tablette (et il y en a beaucoup) il faut un plan d’un décorateur intérieur, voire d’un architecte (j’exagère à peine) ; les plans et devis spécifient tous les matériaux jusqu’au moindre clou même si l’entrepreneur peut souvent trouver un équivalent moins dispendieux; l’exécution des travaux est souvent soumise à une multitude de contraintes farfelues : zéro poussière, zéro bruit, etc.; le représentant syndical utilise tous les trucs dans le livre (convention collective) pour retarder les travaux; etc.
Résultat : les coûts triplent, voire quintuplent.

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