Cinq carnets, on peut les énumérer mais on peut aussi jouer à prononcer « s’incarner ». Voilà à quoi mène l’écriture, selon Bernard Sultan. Et le spectacle qu’il en tire explore avec légèreté ce propos. Une rencontre sur un palier, une nouvelle arrivée, un voisin installé depuis longtemps, deux âges pour une amitié, des mots semés, partagés, un décor sobre, juste dessiné, d’abord en noir puis accueillant les couleurs. Le quotidien dans un immeuble prend une dimension extraordinaire avec de simples carnets, il devient jardin, fleuve, et nous entraîne au bord, sur le bord de tout, avec ses petites chansons à elle, avec ses angoisses à lui, et leurs jeux, des bêtises trouvées en faisant le tour des monstres, des encombrants.
En préparant ce spectacle, Bernard Sultan a organisé des ateliers d’écriture où chaque participant devait se tenir à un rendez-vous quotidien avec un carnet, et un rendez-vous mensuel au théâtre pour mettre en commun les impressions, les découvertes. Il évoque à propos de cet atelier qui a duré toute la saison précédente, « une amicale confrérie, une modeste aventure de l’esprit ». De tous ces carnets il a fait une publication qu’il m’a confiée : c’est une rencontre exceptionnelle, permise par le trait d’un stylo sur des feuilles qu’on garde comme dans un herbier ou qu’on sème au hasard dans les rues de la ville. La vie.
J'ai vu ce spectacle au Théâtre de Choisy-le-Roi (94).
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble