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Invincible, le Saint Graal de la carrière de Michael Jackson

Publié le 30 octobre 2011 par Michackson @MichacksonCom

Invincible, le Saint Graal de la carrière de Michael Jackson

Le 30 octobre 2011, Invincible soufflera ses 10 bougies. L’occasion de revenir sur cet album qui divise tant les fans. Cela reste encore relativement vrai aujourd’hui mais les temps ont bien changé.

Depuis la disparition de Michael Jackson, Invincible est devenu, dans la communauté de fans, l’album qui a été le plus décrypté et analysé. Il est au cœur d’un débat très sérieux depuis plusieurs longs mois maintenant. Tant mieux finalement, car Invincible est passé inaperçu presque une décennie entière. Et pourtant, ce disque est bien un chef-d’œuvre au même titre que Thriller ou Dangerous. Retour sur un album de légende.

A l’aube du passage en l’an 2000, Michael entame la création de son nouvel album solo avec Rodney Jerkins aux commandes. L’attente est très longue et pour cause : Michael, grand perfectionniste, continue d’enregistrer des dizaines et des dizaines de chansons. Cependant, la dégradation des relations avec sa maison de disque Sony, empêche les deux camps de sortir le meilleur album dans les meilleures conditions possibles. L’album ne plait pas à Tommy Mottola, patron de Sony. La société a en quelque sorte poussait Michael à livrer l’album le plus rapidement possible en diffusant « You Rock My World ». C’est sur ce tube que Sony a décidé de jouer la promo. Cependant, Michael avait vu les choses autrement et comptait bien faire d’ « Unbreakable » le pilier de cet album, clip à l’appui. Il avait un concept à part entière à proposer pour cette chanson.

Cela ne désespère pas pour autant Michael qui s’entoure de prestigieux collaborateurs. Teddy Riley, R. Kelly et Rodney Jerkins étant clairement les principaux. Michael écrit « Speechless » et « The Lost Children » puis décide de laisser carte blanche à ses alliés comme Andre Harris, Nora Payne, Fred Jerkins II. Sur les quatorze autres titres de l’album, Michael est donc crédité en tant que co-auteur.

Pendant qu’il finalise Invincible et que la promo débute tranquillement, il s’offre un double concert au Madison Square Garden de New York pour célébrer ses trente ans de carrière. A cette occasion, il interprète pour la première fois « You Rock My World », sorti trois semaines plus tôt.

L’album sort finalement dans les bacs le 30 octobre 2001 après de longues années d’attente et des millions de dollars de production. On dit qu’Invincible est l’album le plus cher de l’industrie. L’album réalise l’un des meilleurs départs et comptabilise plus d’un million de ventes dès la première semaine ! L’album se classe numéro 1 des charts français, australiens, américains, canadiens, anglais etc … Malheureusement, impossible de rester dans le tempo : la faute à une promotion inexistante. Les ventes s’affaiblissent rapidement et un mois après sa sortie, Invincible ne fait déjà plus la Une des médias.

Invincible est pourtant bel et bien un album qui a du caractère. Mixage parfait, sonorités très techniques, c’est grâce à cela que Michael garde une longueur d’avance sur les autres. Ce son, un peu moins « jacksonien » que sur les précédents opus, est tout bonnement avant-gardiste. En 2011, « Unbreakable » enterre les productions actuelles. Et ce sera le cas quelque temps encore. Invincible est le prolongement de Dangerous : les trois up-tempos très rythmés et saccadés que sont « Unbreakable », « Heartbreaker » et « Invincible » incarnent vraiment l’unité de l’album, style que Michael a choisi d’aborder. Un style très répétitif, un peu gênant même, car à l’écoute, on a l’impression que ces 3 chansons n’en font qu’une. Les up-tempos sont un retour aux sources pour Michael. Michael adore les up-tempos, c’est-à-dire ces chansons très rapides, dansantes, au beat très prononcé, comme Billie Jean. Ils lui collent à la peau. Sur Invincible, les up-tempos ont la part belle et tant mieux : ils sont dosés et ajustés à la perfection ! On peut simplement regretter qu’ils s’enchainent. La prestation vocale de Michael prend une toute autre dimension sur la piste huit : « Speechless » est une démonstration de la puissance et de la complexité de la voix de Michael Jackson.

Enfin, un dernier titre  a retenu mon attention, il s’agit de « Threatened ». Ce titre est de plus en plus utilisé dans les concerts hommages (Immortal Tour), et Michael l’avait également choisi pour This Is It. En effet, il s’inscrit dans la continuité de « Thriller » et de « Ghosts ». Il y a de l’émotion dans « Threatened ». L’instrumental est magique. Sur cette piste seize, la dernière de sa carrière, sa voix atteint son paroxysme.

Finalement, le gros point faible de cet album est son manque d’identité visuelle. Un seul clip, ou plutôt deux pour les puristes : « You Rock My World » et « Cry ». « You Rock My World » a été réalisé trop rapidement, dans le but de le sortir en même temps que le single. Question de business, oui. « You Rock My World » n’en demeure pas moins un clip intéressant. Les chorégraphies sont bonnes, Michael a la classe.

Mais le reste n’est franchement pas à la hauteur de ce que peut faire l’artiste. La faute à Sony qui pense plutôt à faire du chiffre. Michael préfère penser à la musique, et de plus en plus au cinéma. Mais ce n’est pas ce dont Sony souhaite. Michael utilise le cinéma comme moyen de pression : un apparition sur grand écran en échange de l’album finalisé. Le chanteur devient donc l’agent M dans Men In Black II, mais ne dérage pas. Il annonce le souhait de ne pas se réengager avec la maison de disques. Et il va encore plus loin pour montrer son mécontentement, car il refuse catégoriquement d’apparaitre dans le clip « Cry ». Un clip simpliste montrant une chaine humaine. Le succès n’est déjà plus au rendez-vous depuis longtemps.

Invincible est assassiné par les fans tout au long des années 2000. La critique est sévère. Le succès n’aura donc jamais été au rendez-vous. Seule, une minorité de fans continue de soutenir cet album.

Depuis que Michael est décédé, l’intérêt pour cet album est devenu plus grand. Enfin, Invincible est l’objet de débats, disons, « plus objectifs ». On pèse le pour et le contre. Oui, Invincible n’est pas un si mauvais album, « finalement ». Ce n’est plus un tabou d’aimer Invincible.

Avec la mascarade de l’album posthume Michael, Invincible a donc eu l’occasion de rejoindre Off The Wall, Thriller, Bad, Dangerous et History comme étant un album digne de ce nom. Invincible s’offre aujourd’hui une place de choix dans la discographie de Michael Jackson. Pour notre plus grand bonheur.

A écouter sur Deezer.

23/10/2011.

Fabien P.
Michackson.com
MichaelJacksonCity.com

Relecture et correction par Isabelle I. (Hélianthe)


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