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Les annonceurs sur les bancs de l'école.

Publié le 30 octobre 2011 par 40centimes @jocelyn_tu

Si cette opération de l’agence Café communication, à Budapest, n’est pas un fake, j’hésite entre le “ouha !! Félicitation !” et le “mais vous êtes complètement fous !!”

Le temps pour créer une publicité est un sujet récurrent dans la publicité ! Lorsque l’on pose la question “c’était mieux avant ?”, tous les publicitaires s’accordent sur une chose : avant, on avait plus de temps.
N’est ce pas Olivier ? (Altmann)

Et c’est vrai que parfois, les cadences peuvent être infernales. C’est d’ailleurs un sujet qui fait débat au sein même de l’UDA et de l’AACC. Comment faire prendre conscience aux annonceurs que le temps est un élément nécessaire pour garantir de bonnes conditions de création ?
Comment faire comprendre dans une société de l’urgence et du sur-présent, que des délais plus long ne signifient pas nécessairement une perte d’argent ?

Et bien l’agence Café communication a trouvé “sa” solution avec cette petite vidéo, envoyée (officiellement) à ses clients.

Heu… ha ouais, tout de même.
Non clairement, c’est intéressant. La démonstration est à la fois schématique, claire et ludique. La simplification à l’extrême avec l’utilisation d’enfants et l’opposition du 10 secondes / 10 minutes est on ne peut plus efficace. 

Les enfants apportent cette touche sympathique à un discours très rationnel. On regarde la vidéo et on ne peut que constater.
Ce qui est intéressant, c’est la multitude des constats que l’on peut tirer.
Évidemment il y a le constat de base : avec plus de temps, les enfants ont été plus créatifs.
Mais il y a d’autres lectures : avec un temps réduit, tous les dessins se ressemblent ! Plus de temps permet une meilleure unicité du message.

Plus loin encore, au-delà de se ressembler, tous les dessins réalisés en 10 secondes représentent l’idée de base, la première qui nous vient en tête. En clair, une représentation simple, basique, quasiment universelle, sans aucune originalité ou valeurs ajoutée. Plus de temps, c’est donc aussi la possibilité de traiter une représentation collective d’une autre manière que le voudrait la convention. On dépasse les prérequis, les préjugés et les représentations préfabriquées. On façonne l’image et le sujet comme nous l’entendons (ou voulons le faire entendre).

Que de messages dans une si simple expérience… Pourtant, ça ne l’empêche pas d’être profondément dérangeante.
Dérangeante car prendre des écoliers, bien qu’attendrissant, renvoie à une infantilisation du client. L’agence, bien que conseil, reste un prestataire. Elle n’est pas là pour donner une leçon ou transmettre une démonstration pédagogique sur le rôle et l’attitude d’un client.


Dérangeante car s’il faut en arriver à de tels procédés, c’est peut-être que la communication entre cette (les) agence(s) et cet (les) annonceur(s) est à revoir. C’est un sujet trop important pour qu’il ne passe pas par une relation directe entre les interlocuteurs. Par une discussion construite et tout sauf caricaturale et schématique. On parle de marque, de CA, de développement et de business tout de même.


Enfin dérangeante car ce sont des règles de bases qui ne devraient pas être enseignées à des annonceurs qui doivent résoudre ce problème eux-même.
(Initiative que tente de faire l’UDA, comme je l’ai dis plus haut. Une initiative qui n’est peut-être pas existante en Hongrie)

Quoi qu’il en soit, il me semble difficile d’éduquer un client. Il me semble même que c’est dangereux. La relation devraient être envisagée comme une collaboration, donc une évolution commune vers un travail de meilleure qualité. (naïf ? Probablement..)
Cette initiative, néanmoins intéressante, apparaît légèrement désespérée.
Et peu plausible. Je n’imagine pas une agence envoyer une telle vidéo à ses clients… Et vous ? Vous l’enverriez ?

Source : l’excellent blog Je Dblogk


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