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“And I am more alone than ever before.”

Publié le 03 novembre 2011 par Clarabel

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Deux silhouettes féminines, enveloppées dans des capes rouges, se baladent dans la forêt, armées d'une hache et de couteaux aiguisés. Elles guettent les Fenris, ces créatures humaines qui se métamorphosent en loups dès que le désir pour la chair fraîche les tenaille. Scarlett et Rosie March sont soeurs, l'aînée a été défigurée sept ans plus tôt en voulant protéger sa famille, elles sont seules au monde, entraînées pour livrer un combat acharné contre leurs ennemis. 
Silas, leur ami d'enfance, est de retour dans leur petite ville de Géorgie. Il a longtemps été le partenaire de Scarlett jusqu'à ce qu'il décide de prendre l'air pour profiter un peu de la vie. C'est ce qu'il tente de suggérer aux soeurs March, de souffler, de ne pas se consacrer entièrement à la chasse. Rosie, plus sensible, se laisse séduire par les discours du garçon et tombe sous son charme. Scarlett, par contre, refuse de se laisser attendrir et sent un fossé se creuser entre elle et sa cadette. 
Parce que les évènements à Ellison deviennent plus douloureux à gérer, les trois camarades comprennent qu'il faut bouger et emménager à Atlanta pour poursuivre leur traque. Ils ont en effet eu connaissance de l'existence d'un Potentiel, le seul et véritable appât qui captive les Fenris. Trouver celui-ci permettrait aux March et à Silas de remporter un avantage considérable. 
Mais Atlanta est une ville impressionnante, où Scarlett perd pied et considère ses repères habituels complètement inexistants et inefficaces. De son côté, Rosie devient libellule et s'éloigne de plus en plus de sa soeur. 

D'une part, la complicité entre Scarlett et Rosie est très, très importante dans le roman. C'est le ciment de l'histoire, au-delà des scènes d'action (nombreuses) et du climat d'ensemble (lourd et oppressant). La relation des soeurs est forte et fragile à la fois, teintée de sentiments multiples comme la reconnaissance, l'amour, la culpabilité et les non-dits. Le désir d'indépendance de l'une est très mal vécu par l'autre, laquelle refuse d'admettre sa propre fragilité et son besoin de pouvoir compter sur son socle familier (sa soeur et son ami d'enfance). Silas, à sa façon, devient le petit grain de sable qui affecte l'équilibre désormais précaire puisque sa présence fait battre le coeur d'une demoiselle March, et on voit bien que cette prise de conscience la perturbe énormément, ça l'attire et l'effraie, cela implique un brusque changement qu'elle n'est pas encore capable d'assumer. 
Globalement, le roman se lit vite et bien. Son aspect sombre et implacable n'est pas sans charme, il s'agit bel et bien d'un conte cruel, où des filles sont harcelées, pourchassées, agressées et tuées. Beaucoup de violence, donc. Le sens de la justice de Scarlett est très prononcé, en parallèle la personnalité de Rosie est au stade de l'épanouissement (et personnellement, j'ai trouvé qu'elle était plus intéressante à suivre). C'est naïf, et pourtant chargé de sous-entendus sexuels (le cours de dessin, par exemple... un grand moment !). 
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé mais j'ai trouvé l'intrigue sans surprise. J'avais tout deviné avant la fin, et j'aurais apprécié que l'auteur aille jusqu'au bout de ses idées. 
La couverture est très jolie !  

Sisters Red, par Jackson Pearson
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz, 2011 - 425 pages - 15€
traduit de l'anglais (USA) par Patricia Reznikov 


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