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Le jour où j'ai déjeuné avec Charlie Winston.

Publié le 04 novembre 2011 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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Avertissement : Billet non sponsorisé 

(Titre optionnel : Le jour où je réalise qu'une légère ivresse entraine chez moi une petite tendance à l'érotomanie).

Un peu d'alcool et hop, comme la plupart des gens je crois, je raconte plus ou moins n'importe quoi, je ris facilement, je mélange les mots (comme sans alcool me diras-tu dans mon cas. Oui. A peu près, voilà) et chose que je n'avais encore jamais remarqué : mon objectivité étant sérieusement entamée je me (sur)prends à rêver que j'ai un ticket avec le BG de l'assemblée. Oui écoute on ne choisit pas, hein, c'est comme ça.

Alors je vais te livrer l'interprétation de la-fille-légèrement-enivrée  (IDLFLE) puis celle de la-fille-qui-a-dégrisé (IDLFQAD) de mon déjeuner de vendredi dernier.

Vendredi 28 octobre, donc, vers 12h30.

A ce moment précis je suis devant le Waat et j'attends. Pas toute seule. Il y a là d'autres blogueurs. Deux que je connais : Laurent et Ava. Les autres je ne les connais pas encore. Ca viendra.

Nous attendons Charlie Winston, le fameux hobo qui s'apprête à sortir un nouvel album "Running still" bientôt et qui vient en parler avec nous autour d'un déjeuner. Bien sûr l'artiste est en promo et il est encore en train d'enregistrer une session à l'heure du rendez-vous donc nous nous installons sagement et commandons à boire. C'est là que j'ai commis ce qu'il convient d'appeler "le dérapage du jour (bonjour)".

Il faut savoir que quand il s'agit de commander à boire, en général, deux clans se dessinent : Celui des raisonnables (qui commandent des softs) et celui des poch'(s?) qui commandent de l'alcool. Moi en général je fais partie des sages mais là sur la carte, que vois-je? il y a du Lillet proposé et s'il y a un truc auquel je ne sais pas résister, moi, c'est le Lillet. Donc je prends ça.

Mauvaise idée comme dirait chouchou.

Mais bon voilà je le fais quand même.

A ce moment précis je ne pense pas que je suis à jeun. Pourtant ç'aurait été bien (que j'y pense). Et il eût été intéressant aussi que je me souvienne que mon endurance face à l'alcool rappelle un peu celle de l'asthmatique spasmophile face à un marathon. Sans ventoline ça va sans dire.

Donc je bois.

Charlie finit par arriver.

J'avais déjà remarqué qu'il n'avait pas de chapeau sur la pochette de l'album et je dois bien t'avouer que ça m'avait un peu perturbée.

Alors là je scrute : il porte une casquette. AhAh! Il a donc juste changé de couvre-chef mais il ne l'a pas abandonné pour autant? Raté. Il se découvre en arrivant et quand je lui demande "Pourquoi avoir abandonné le chapeau?" Il m'explique. 

En fait il avait un peu peur de se retrouver piégé, enfermé dans l'image qu'il s'était pourtant lui-même construite et d'être réduit à cet homme-au-chapeau.

Avec ce second album il veut montrer qu'il a évolué. Et de fait, son "Running Still" propose de nouvelles orientations :  une pointe de hip-hop parfois (comme sur speak to me (que j'adoooooore)), du rock qui s'énerve franchement (rockin' in the suburbs, wild ones),...Même si on retrouve ce qui a fait le succès du Hobo (en 2008) (que les fans se rassurent, il y a des titres qui rappellent franchement le style défendu sur l'album précédent), il est clair que CW a souhaité se démarquer du profil du chanteur attendu qui ne va surtout pas prendre de risque et qu'il en fait l'annonce, déjà, visuellement.

Ca me semble cohérent.

Il a l'air détendu, Chariie, et quand on lui demande comment il se sent à l'approche de la sortie de cet album, ce qui ressort c'est qu'il est confiant.

Fier du travail accompli.

Avec le sentiment de défendre un projet qui lui ressemble. En plus, précise-t'il, il a écrit ses chansons pendant la tournée de l'album "Hobo" donc ce ne sont pas des titres écrits "à la commande", dans l'urgence.

Il a eu le temps de les mûrir, d'en être pleinement satisfait avant de les proposer à sa maison de disques. D'ailleurs quand le moment est arrivé de les présenter justement, il avait 28 morceaux. Une première phase de sélection a permis d'en garder 18 puis les 12 qui sont sur cet album. Il ne reste que le meilleur en somme.

"My mission is to be a good songwriter" dit il. Je trouve ça très juste.

A ce moment précis (après avoir maintes fois écouté l'album) je me dis qu'il a atteint le but qu'il s'était fixé.

Ah oui, tiens, t'as vu? Je l'ai cité et ohohoh que lis-tu? C'est en anglais.

Voilà un truc que je t'ai pas encore dit, ça me fait penser : Charlie est anglais.

Et quand j'entreprends de me rencarder sur le fait qu'il habite à Paris (pour connaître ses adresses préférées et les partager ici hein, entendons-nous bien, pas pour aller squatter devant chez lui comme une groupie, t'inquiètes) il me précise qu'il n'y vit pas du tout. Qu'il n'est pas vraiment posé quelque part d'ailleurs. Que la plupart de ses affaires sont à Londres mais qu'il bouge toujours. En ce moment par exemple, m'explique t'il, il est à Paris pour de la promo mais ça n'est que temporaire.

A ce moment précis je pense que, tiens, chez moi y'a justement un clic-clac de dispo si jamais il a besoin mais je ne lui dis pas parce que bon j'ai bu un verre seulement. Faut pas exagérer non plus, ça va.

Tout ça pour dire que s'il a connu un gros GROS succès chez nous (sur le territoire français j'entends, ne te sens pas exclu surtout ami belge, suisse ou autre francophone qui pourrait être amené à passer par là, hein, tu sais bien que je t'aime aussi) il n'est pas encore parfaitement à l'aise avec notre langue.

Et moi vois-tu je suis loin d'être parfaitement anglophone.

A jeun déjà.

Un peu enivrée je t'explique pas.

Donc il a parlé souvent en français (avec un accent à tomber). Ai-je déjà prévenu tout le monde que j'ai une grosse faiblesse pour les accents? Enfin ça dépend lesquels. Ceux qui sont jolis. Pas le flamand par exemple. Ami belge, reviens, je disais pas ça pour toi, va. Mais il a aussi assez fréquemment parlé en anglais et moi j'ai parlé en franglais. Oh ça va on fait c'qu'on peut, hein...

M'enfin je n'étais pas toute seule à essayer de me dépatouiller avec la barrière linguistique et l'effet retour du Lillet non plus. Parce que sans vouloir dénoncer mes petits camarades, certains ont enchaîné les verres et étaient vraiment très déconcentrés par moments.

Non pas de nom(s). Non.

Solidarité.

Mais revenons à nos moutons (>Let's return to our sheep, donc...)

Vu qu'il a dû sévèrement écrémer sa production, quand on lui demande quelle est sa chanson préférée, du coup, il est embarrassé. Même chose quand on lui propose de citer plutôt celle à laquelle il est le moins attaché. Il répond simplement qu'il est trop proche de tous les morceaux de l'album pour pouvoir choisir dans un sens ou dans l'autre.

Ceci dit ses chansons bien qu'étant très différentes lui ressemblent toutes un peu. Après une rupture difficile (Hello Alone...) il avoue avoir ressenti le besoin de s'isoler un peu mais il a aussi réalisé qu'il avait besoin des gens, d'échanger avec eux.

Ce qui explique la diversité des thèmes, des tempos, des ambiances. Il précise que l'ensemble lui ressemble malgré tout parce qu'il a traversé des moments très différents ces deux dernières années.

Voilà.

"Pour finir, pourquoi ce titre "running still"?" Il explique qu'il aime cette idée d'être un peu comme le lit d'une rivière : D'apparence tranquille mais toujours dans le mouvement pourtant, sans faire de vague. L'idée de progresser discrètement, doucement, ça lui convient bien. 

A ce stade là du repas, c'en est fini des questions a priori mais quelqu'un lui demande malgré tout s'il a des reprises qu'il aime particulièrement jouer sur scène. "Oui, Crazy de Gnars Barkley et "Au suivant" de Brel", parce que ce sont deux chansons qu'il apprécie tout particulièrement, répond il. Quand William lui  propose de chanter un extrait du titre de Brel, il joue le jeu.

A ce moment précis, je me dis que c'est un moment précieux. Un peu. J'ouvre grand mes yeux, mes oreilles aussi et je déclenche la vidéo.

Bon mais sinon j'y pense je devais te raconter que j'avais été un peu troublée par mon taux d'alcoolémie qui venait d'exploser soudainement.

J'y reviens donc.

En arrivant, Charlie salue chacun en se renseignant sur son prénom. Quand vient mon tour bien sûr il ne comprend pas bien (jusque là rien d'anormal, ça fait ça à tout le monde : il faut savoir que j'ai un prénom particulièrement peu courant et particulièrement peu joli aussi) et il me demande de le répéter. Je répète doucement. Il dit "Hey, ok, cool" sur un ton particulièrement enthousiaste en souriant largement.

IDLFLE : C'est moi ou il se passe un truc là?

IDLFQAD : Il est poli.

Plus tard on est assis côte à côte et il me dit que je lui rappelle beaucoup quelqu'un. Sur le moment je me dis qu'il va me sortir la comparaison avec cette actrice américaine là et je me fais la réflexion qu'il a de l'imagination ce garçon parce que vu mon état de fatigue et de coiffage actuel, il faut vraiment en avoir pour imaginer ça. En plus y'a pas bien longtemps je discutais avec certaines de mes amies (c'est reparti, je te raconte ma vie t'as vu) et j'ai dit (je me souviens très bien) : "le prochain mec qui me refait le coup de cette comparaison ci, c'est pas compliqué : je lui crève les yeux".

Sur le moment tu comprends j'ai eu un peu peur parce que j'ai pensé que si je lui crevais les yeux avec ma fourchette là maintenant devant témoins (que ne ferait-on pas pour honorer un pari?) :

1. J'allais direct en prison.

2. Je faisais la une des journaux et pas que ceux-à-potins (et là non c'était juste pas possible avec cette tête là enfin)

3. J'étais grillée à vie auprès de tout ce que Paris compte d'agents, attachés de presse et autres contacts musicaux de tout poil.

Mais en fait non. Il a évoqué une de ses amies parmi les plus chères m'a t'il dit, qui s'appelle Pauline (oui je te raconte tout) et qui est une des premières personnes qu'il a rencontrées en arrivant à Paris. "Enfin c'est surtout la bouche", qu'il a dit.

IDLFLE : Mais attends, mais il se passe un truc là ou c'est moi?

IDLFQAD : C'est moi.

Ok donc depuis j'ai dégrisé, hein, ça va de toute façon c'était léger. T'es rassuré(e) pas vrai? Héhé.

Pour terminer je m'en vais te glisser ici un tout petit montage vidéo. Impossible de filmer l'entretien parce que c'était un peu décousu et qu'il y avait un bruit de fond assez présent mais... Je ne résiste pas à te faire partager son "so cute" accent, ses hésitations tellement charmantes et, cadeau bonus, un extrait de son interprétation du titre de Brel que j'adore et qui me parait très inattendu interprété par Charlie Winston : Au suivant!


Charlie Winston par notsoblonde

Sinon sur place il y avait avec moi Ava (qui est ici et là aussi) et Laurent, ça je l'ai déjà mentionné et j'étais bien contente de les recroiser. Il y avait aussi Margaux  (la Margounette joliette) qui est arrivée un peu après Charlie et puis j'ai donc rencontré Vanessa (oui, elle, Vaness La Bomba qui était blonde ce jour là ce qui explique que je ne l'ai pas reconnue tout de suite (je peux te dire que ça lui va drôlement bien)), Patricia des tambours, William (pour qui la découverte du Lillet a été comme une sorte de révélation, je ne suis pas peu fière d'être à l'origine de ça) et Bixente (j'étais heureuse de croiser un autre prénom-peu-commun : complicité). 

Ils m'ont tenu compagnie joyeusement. 

Quelques photos en passant :

(Sinon tu verras sur les photos, Ava avait apporté son premier album autoproduit, une rareté. Il lui a dédicacé. Je pense que maintenant ça vaut une fortune...Je suis jalouse un peu depuis).


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LES COMMENTAIRES (1)

Par Odrey
posté le 28 mars à 22:58
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Je suis jalouse !!! mais tu me fais trop rire !!! J'adore ton humour et j'aurai bien partager ce p'tit moment avec vous, ça avait l'air super sympa !!!

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