Au Moyen-Age, en pleine campagne anglaise, une femme se raconte. Comment enfant, orpheline ou abandonnée, elle s'est battue pour survivre, fut recueillie par une sage-femme qui fit d'elle son apprentie et comment, avant d'aider les autres à donner la vie, elle dut accoucher d'elle-même, trouver qui elle était, et donner un sens à sa propre existence.
Adapté par Philippe Crubézy d'un roman de Karen Cushman, auteure américaine contemporaine, ce joli conte rural, parcours initiatique à valeur universelle, est d'une simplicité et d'une authenticité qui font mouche. Au delà de la très juste peinture d'une époque et d'un milieu, Karen Cushman évoque des sentiments intemporels, invente des personnages et situations qui font écho au monde d'aujourd'hui et résonnent en chacun de nous.
Mais la grande force de ce spectacle présenté (encore !) au Lucernaire tient dans la véritablement superbe interprétation de Nathalie Bécue. La comédienne incarne avec force , conviction et sans aucun surjeu cette femme de la campagne, battante au caractère trempé. Tour à tour belle, drôle, touchante, poignante, il se dégage d'elle une bouleversante humanité. Maîtrisant parfaitement le personnage principal de cette histoire dont elle parvient à explorer et à transmettre toute la complexité, toutes les fêlures, elle n'en oublie pas pour autant les secondaires qu'elle nous donne à voir avec la même subtilité .
Sortie du Cons au début des années 80, ayant passé presque dix ans au Français et travaillé entre autres avec Patrice Chéreau, Wouajdi Mouawad, christian Benedetti, Philippe Adrien, ou Jean-Pierre Vincent, Nathalie Bécue trouve dans ce rôle de quoi prouver, s'il en était besoin, son très très grand talent, portée par un texte efficace et la mise en scène de Félix Prader qui va à l'essentiel.
A voir !
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