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Quatre grandes réformes pour sortir la France du déficit

Publié le 04 novembre 2011 par Lecriducontribuable
subventions publiques

Un particulier surendetté ne peut rembourser que s’il a des rentrées d’argent. Il en va de même pour la France qui accumule les dettes depuis plus de trente ans.

Nous ne pourrons rembourser qu’en créant des richesses. Au lieu d’augmenter les impôts qui tuent la croissance, diminuons les dépenses.

Si l’on ajoute à notre dette publique les dettes des banques, entreprises et ménages, la France est plus endettée que l’Italie : 341% de notre PIB, contre 313% pour l’Italie.[1]

En outre, seulement un tiers de notre dette publique est détenue par des Français, alors que les Italiens en possèdent les deux tiers.

En attendant que François Hollande puisse « réenchanter le rêve français », comme il nous l’a promis, c’est dès maintenant qu’il faut voter des budgets en excédent, pour commencer à rembourser. Comme nous sommes déjà le plus imposé des grands pays industriels, ce n’est pas en augmentant encore les impôts que nous y parviendrons, mais en faisant des économies.

Voici quatre baisses de dépenses qui sont possibles immédiatement :

1/ Rétablissons d’un seul coup l’équilibre de nos comptes publics en supprimant les subventions aux entreprises : 73 milliards par an.

Ce n’est pas de subventions dont ont besoin nos entreprises, mais de liberté : liberté des salaires et des prix, liberté d’embauche et de licenciement, liberté de la durée du travail et de l’âge du départ à la retraite, baisse des impôts sur les salaires, qui doublent le prix du travail et plombent notre compétitivité, suppression des droits de douane, interdiction des grèves dans les services publics, ouverture à la concurrence des professions fermées : taxis, pharmaciens, notaires, etc.

2/ La Politique agricole commune (PAC), nous coûte non pas 11 mais en réalité 30 milliards par an [2], auxquels il faut ajouter des centaines de milliards de surprix. Car nous payons deux fois la PAC : par nos impôts, mais surtout en faisant notre marché. L’OCDE a calculé que les surprix des produits alimentaires correspondent à une taxe implicite de 25% imposée aux consommateurs européens [3]. Plus que la TVA !

Il est scandaleux que parmi les 24 premiers bénéficiaires de la PAC, qui touchent chacun plus de cinq millions d’euros, il n’y ait aucun agriculteur. C’est pourquoi la Commission européenne propose de plafonner, à partir de 2014, les aides à 300 000 euros. C’est beaucoup trop.

Remplaçons le maquis bureaucratique actuel de 300 subventions – attribuées dans des conditions peu claires – par une seule prime correspondant au revenu moyen agricole, soit 1 200 euros par mois, versée à tout exploitant d’au moins 10 hectares. Cela coûterait moins de 4 milliards, au lieu des 30 milliards de subventions et des centaines de milliards de surprix.

Cela satisferait neuf agriculteurs sur dix et augmenterait le niveau de vie de tous les Français. Plus de cent milliards d’économies au total.

3/ Réformons notre politique du logement qui coûte plus de 25 milliards d’euros tirés de 41 types d’impôts et de l’argent des livrets A, argent des particuliers qui ne va pas à la construction privée.

Ouvrons à la concurrence les 800 organismes HLM, qui occupent 83 000 fonctionnaires, un pour 52 locataires ! Supprimons l’aide à la pierre pour ne conserver que l’aide à la personne.

4/ Privatisons France Télévisions, qui répand des idées contestables aux frais du contribuable, puisqu’elle est financée par une redevance ajoutée à notre taxe d’habitation. Cela n’économisera que 2,7 milliards, mais les contribuables apprécieront la suppression de la redevance.

France Télévisions, tribune préférée de la CGT pour condamner nos entreprises, ne se vante pas d’être l’objet d’une enquête du Parquet de Paris pour « favoritisme et prise illégale d’intérêt». La privatisation aurait l’avantage d’éteindre la plainte devant la Cour de Justice européenne de la Commission, qui considère que la taxe sur le chiffe d’affaires imposée aux opérateurs de télécommunications est contraire au droit européen.

Ces 4 réformes nous sortiraient immédiatement du déficit et permettraient à l’Etat de veiller à ce que liberté et concurrence relancent l’activité et résorbent le chômage.

La Banque Mondiale classe les pays en fonction de la facilité laissée aux acteurs économiques. La France n’y est qu’au 29e rang. Nous sommes encore moins capables de protéger ceux qui investissent chez nous. Nous ne sommes là qu’au 79e rang [4] !

Il faut faciliter les investissements productifs pour relancer notre poussive croissance. Seuls travail et compétitivité permettront de nous désendetter pour, espérons le, éviter la banqueroute.

Claude Fouquet, historien et économiste, ancien ambassadeur de France.

[1] McKinsey Global Institute

[2] Ifrap, Société Civile, 106

[3] Politiques agricoles des pays de l’OCDE 2009, p. 49 et 242

[4] World Bank : Doingbusiness.org

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