Arnulf Rainer et Goya à Madrid

Malgré sa vocation plus classique, l’Académie royale des Beaux-Arts de San Fernando s’intéresse maintenant à l’histoire de l’art contemporain car c’est le lieu où Dali, qui selon les rumeurs avaient préparé là-bas un attentat à la bombe contre le roi Alfonso XIII lors d’une visite officielle, tira un trait sur son possible futur de fonctionnaire, se condamnant à vivre exclusivement de son art à partir du matin où il réfuta le tribunal qui devait examiner au sujet de Raphaël en le jugeant d’absolument incompétent pour une évaluation en la matière, étant persuadé que le divin peintre d’Urbino valait infiniment moins que lui.

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En marge de sa formidable architecture et cette savoureuse et essentielle anecdote de l’un des plus grands mythes du siècle passé, l’Académie de San Fernando (http://rabasf.insde.es/) héberge l’une des plus extraordinaires collections artistiques que l’on peut admirer à Madrid, ce qui, si l’on prend en compte la stupéfiante offre de la capitale espagnole en matière de peinture, est loin d’être un honneur dédaignable.

Parmi l’ensemble remarquable de peintures et de sculptures du XVIIe au XIXe siècle, sa large et soignée collection de tableaux et de gravures de Goya n’en est pas la partie la moins intéressante, car certains d’entre eux, en particulier Les Caprices et Disparates, ont servi pour l’inauguration d’une série d’expositions (jusqu’au 13 novembre pour la première) dont l’objectif est de contraster l’œuvre d’un artiste vivant avec certains des chefs-d’œuvre des siècles passés.