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Israël : un déclin stratégique ?

Publié le 06 novembre 2011 par Egea

La séquence ne vous a pas échappé :

  • remise du soldat Shalit contre 977 prisonniers palestiniens : avantage au Hamas
  • vote en faveur de l'Autorité Palestinienne à Unesco : avantage à Abbas.
  • agitation autour d'une attaque contre l'Iran : ça enfle, l'Iran ne daigne même pas répondre, et du coup, le gouvernement de Tel Aviv explique que ce ne sont que des allégations lancées par la presse. Mais logiquement : désavantage au gouvernement;

Israël : un déclin stratégique ?
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Autant d'événements qui illustrent une sorte de déclin stratégique israélien. Mais derrière ces soubresauts, il y a quelque chose de plus profond, me semble-t-il.

Au fond, Israël a besoin d'ennemi, c'est plus qu'un autre un pays Schmittien.

1/ Il ne cesse d'agiter la menace iranienne (égéa l'a déjà signalé : Ahmadinejad est un allié objectif dans le processus de montée aux extrêmes : celui-ci garantit la place des acteurs radicaux). mais de façon de moins en moins efficace, car tout le monde s'est plus ou moins résolu à l'accès iranien à la bombe.

2/ De même, Israël est très embêté par ce qui se passe en Syrie : Bachar Assad est un dictateur qui l'arrange bien, car jamais il ne l'attaquera (surtout maintenant) et dans le même temps il constitue une représentation forte de la "menace aux frontières" : c'est la seule qui reste . Surtout, on met en valeur ses liens avec l'Iran d'une part, le Hezbollah d'autre part (filière chiite).

3/ Pas conséquent, le double affaiblissement d'Ahmadinejad et d'Assad compliquent sensiblement l'équation stratégique. Déjà, le Hamas prend ses distances avec la Syrie, pour se rapprocher de l'Egypte et des Frères Musulmans. Déjà, le Hezbollah regroupe ses moyens logistiques au Liban, quand ils étaient jusqu'à présent cachés en Syrie. De même, il prend avant l'été les rênes du gouvernement libanais, précipitant les choses.

4/ Enfin, la prise de distance avec la Turquie complique encore la donne, puisqu'elle affaiblit le système d'alliance de revers qu'avait organisé Israël, pour contourner les voisins immédiats. Et les avances envers Chypre et la Grèce, sur fond d'accord pétrolier off-shore, ne sont pas très rassurantes au vu de la déréliction athénienne....

5/ Dans ce système, seule demeure solide l'alliance avec l’Arabie, même si la situation de celle-ci est fort compliquée par ses voisins immédiats (Irak, Bahreïn, Yémen), sans même parler de la succession royale. Cependant, l'axe objectif Tel-Aviv- Riyad demeure solide.

Ainsi, l'équation stratégique israélienne s'est elle compliquée substantiellement.

réf : ce billet d'il y a deux ans annonçait déjà le mouvement : c'était avant le printemps arabe. Les choses ont empiré depuis.

O. Kempf


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