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Combats pour Paris (suite) : les victimes des aménagements des 9 ème et 10 ème arrondissements se rebiffent !

Publié le 07 novembre 2011 par Delanopolis
Ce n'est pas encore un fort (de la rue de) Chabrol, mais ça commence à y ressembler. Les riverains des axes delanoisés des 9 ème et 10 ème arrondissements n'en peuvent plus et certains d'entre eux viennent de créer une association : "Franz Liszt Association de Quartier". Son président répond aux questions du Delanopolis. Combats pour Paris (suite) : les victimes des aménagements des 9 ème et 10 ème arrondissements se rebiffent ! Le Delanopolis : " Bonjour, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs comment et quand vous est venue l'idée de créer cette nouvelle association parisienne ?"

Jean-Claude Aron : "Tout d'abord, un peu d'historique de la politique de circulation de notre quartier.

Après la réduction du nombre de files de circulation Boulevard de Magenta de 3 à 1 dans chaque sens, les bouchons presque inexistants jusqu'alors ont commencé à se former.

La municipalité a alors cherché à couper toute échappatoire.

- La première mesure a été l'inversion de la rue du Faubourg Poissonnière qui permettait de descendre dans le sud directement de Barbès-Rochechouart.
- Ensuite, pour éviter la voie directe entre Opéra et République, la rue des Petites Ecuries a été inversée de manière à déverser toute la circulation dans la rue d'Hauteville.
- La rue de Provence a été sectionnée en tronçons inversés.
- Toutes les rues perpendiculaires à la rue La Fayette ont été mises en sens interdit.

Tout ceci a créé des bouchons artificiels rue La Fayette, Boulevard de Magenta et un noeud inextricable à l'intersection La Fayette - Magenta et toutes les voitures entrant dans notre quartier étaient dirigées inexorablement vers la rue d'Hauteville qui est devenue la poubelle écologique de tout le quartier.

Cerise sur le gâteau, la seule rue qui permettait de dégager la rue d'Hauteville et d'éviter le carrefour gordien, la rue de Chabrol, a vu son sens inversé, ce qui retient les voitures rue d'Hauteville qui ne peuvent plus se dégager.

De poubelle écologique, la rue d'Hauteville devient le dépotoir écologique du quartier, et la rue La Fayette ainsi que le Boulevard de Magenta encore plus bouchés et pollués.

Nous étions déjà en colère, cette dernière opération nous a mis hors de nous.

D'où cette association pour ramener le quartier à un taux de pollution acceptable et un flux de circulation normal."

Le Delanopolis : " Quels sont les plus gros problèmes que vous identifiez dans vos quartiers?"

Jean-Claude Aron : "- La pollution augmente de manière importante, contrairement aux promesses de la Mairie.
- La circulation dans notre quartier est impossible, d'où vie sociale et commerçante compromise.
- La plupart des places de stationnement ont été supprimées et leur nombre va encore diminuer avec les stations d'Autolib en surface.
- Les pistes cyclables dans les rues étroites sont dangereuses, les voitures sont obligées de frôler les vélos arrivant en face. D'après nos calculs basés sur des normes officielles une piste cyclable ne peut pas être faite dans les rues dont la largeur est inférieure à 6m."

Le Delanopolis : "Est-ce que la situation empire ?"

Jean-Claude Aron : "Bien entendu, elle a beaucoup empiré avec la décision stupide d'inverser la rue de Chabrol et les résidents, utilisateurs et commerçants de notre quartier, tremblent à l'idée de ce qui pourrait encore arriver.

Malgré ce que disait Calderon "le pire n'est pas toujours certain" dans notre quartier il n'a peut-être pas été atteint et nous sommes persuadés que, en matière de pire, la Mairie n'est pas encore à court d'idée."

Le Delanopolis : " Que pensez-vous du projet de réaménagement de la place de la République ?"

Jean-Claude Aron : " Il n'y a qu'à voir la situation Place de Clichy où un aménagement similaire a été fait, il y avait peu d'embouteillage auparavant, et maintenant, avec l'obligation de faire tout le tour de la place, les voitures ne peuvent pratiquement plus circuler. Place de la République, qui est une place beaucoup plus fréquentée et beaucoup plus centrale, le problème aura un coefficient multiplicateur important. Le risque est la paralysie de tout le centre de Paris et peut-être même de tout Paris.

Ce que la Mairie de Paris n'a pas compris, c'est que pour réduire la pollution il faut faciliter le dégagement des voies (et non pas créer des retenues artificielles), diriger les véhicules vers l'extérieur (et non pas ramener la circulation vers l'intérieur des quartiers).

Lors d'une réunion de la Mairie du 10è un habitant du quartier a pris la parole pour dire qu'il est architecte, spécialiste des flux. Il a précisé que s'il avait rendu un devoir tel que le plan de circulation du 10è il aurait été recalé."

Le Delanopolis : "Avez vous participé aux opérations de concertation sur ces sujets ?"

Jean-Claude Aron : "J'ai bien entendu participé aux concertations qui ont eu lieu au début du projet d'aménagement du plan de circulation.

Après avoir été insulté à la moindre évocation du mot "automobile" qui était considéré comme une injure impardonnable, après avoir été interrompu brulatement par Monsieur le Maire dont les dires ne souffraient pas la contradiction, après avoir été traité d'égoïste par l'adjointe verte parce que je me plaignais du triplement (à l'époque l'augmentation était légère) de la pollution rue d'Hauteville, je me suis aperçu que ces commissions étaient de simple chambres d'enregistrement des décisions prises à l'avance par Monsieur le Maire et ses adjoints Verts, j'ai donc préféré ne pas perdre mon temps là où je n'avais aucune chance d'être ne serait-ce qu'écouté (je ne parle même pas d'être entendu). J'ai donc cessé de participer à cette mascarade.

J'ai pris mon parti d'accepter les décisions que personne ne pourrait contrecarrer, jusqu'à ce que la coupe soit pleine.

L'inversion de la rue de Chabrol a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase."

Le Delanopolis : "Quel type d'actions envisagez-vous ? Comment allez-vous sensibiliser les riverains ?"

Jean-Claude Aron : "Votre question est incomplète. En effet, il n'y a pas que les riverains qui sont concernés.

- Nos amis habitant à l'extérieur sont concernés parce qu'ils refusent de venir dans le quartier à cause de la circulation et du manque de places de stationnement.

- Les laboratoires sont concernés parce que les médicaments n'arrivent pas à temps à la pharmacie à cause des bouchons.

- Les professionnels et particuliers devant traverser notre quartier et bloqués des heures durant sont concernés quel que soit leur lieu de résidence ou de travail.

- Les chauffeurs de taxi qui refusent de venir nous prendre à cause du temps passé dans les bouchons sont concernés.

- Les cyclistes empruntant les voies cyclables dangereuses pour eux-mêmes, ainsi que pour les piétons et les voitures sont concernés.

Nous sommes donc susceptibles d'avoir des adhérents de tout Paris et même de Banlieue.

Maintenant avant derépondre à votre question, d'abord, pourquoi une association loi 1901 et pas une pétition signée par les habitants et commerçants du quartier ?

Présenter une pétition en tant que particulier, quel que soit le nombre de signatures ne peut avoir aucun poids juridique ni légal.

Il était donc important de créer une structure légale pouvant éventuellement ester en justice (ce que je voudrais bien évidemment, éviter), mais surtout être représentative de ses adhérents réels et potentiels. Une association loi 1901 pourrait également bénéficier de subvention de la Mairie et d'autres Organismes d'Etat ou locaux.

Comme moyen d'action, avec peu d'argent, nous sommes assez limités.

- Nous avons créé un site internet sur lequel nous avons intégré un blog pour recueillir les avis et doléances des personnes concernées (habitants, salariés, commerçants et aussi usagers traversant notre quartier en voiture).

Ce site est consultable ICI il est possible d'adhérer en ligne en payant par l'intermédiaire de paypal.

- Nous allons coller des affiches dans les halls d'immeubles et chez les commerçants volontaires du quartier.

- Nous allons organiser des réunions d'information pour recueillir les doléances et informer sur les actions déjà réalisées

- Nous comptons beaucoup sur le bouche à oreille pour élargir le champ de nos adhérents à ceux dont je vous ai parlé au début de ma réponse à cette question.

- Nous allons tenter de faire parler de nous par des journaux imprimés ou en ligne.

De toutes manières, quel que soit notre interlocuteur, lorsqu'on décrit notre action, nous sommes reçus comme le Messie. Nous ne nous faisons donc aucun souci quant au nombre important d'adhérents que nous pouvons réunir.

- Lorsque nous aurons un nombre significatif d'adhérents ayant payé une cotisation, donc s'étant engagés, nous pourrons présenter nos revendications à la Mairie et peut-être obtenir des modifications substentielles dans le plan de circulation et les aménagements de notre quartier."

Le Delanopolis : "Merci et comptez sur notre soutien !"



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