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Fraternity, T2 : Livre 2 - José Luis Munuera & Juan Diaz Canales

Par Belzaran

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Titre : Fraternity, T2 : Livre 2
Scénariste : Juan Diaz Canales
Dessinateur : José Luis Munuera
Parution : Octobre 2011

« Fraternity » est un diptyque écrit par Diaz Canales et Munuera. Le premier est  un des auteurs de « Blacksad », le second a fait naitre « Le signe de la Lune ». Ces deux univers me plaisent beaucoup et c’est pour cette raison que je m’étais laissé tenter par cette nouvelle série. Le premier tome est sorti il y a quelques mois, le second est tout juste apparu dans les librairies. C’est ce dernier qui va être l’objet de ma critique. Cet ouvrage est édité chez Dargaud. Il est d’un format classique. La couverture nous présente un enfant réfugié dans les bras d’un monstre protecteur.

L’histoire se déroule dans une colonie fondée aux Etats-Unis par un groupe d’hommes et de femmes plein d’idéaux. Elle se nomme New Fraternity. Parmi les membres de cette microsociété se trouve Emile, un enfant recueilli des années avant dans la forêt. Parallèlement une bête monstrueuse semble errer dans les environs et être à l’origine de nombreuses croyances et de nombreuses peurs…

Le premier tome nous présentait tout cela. On découvrait les différents protagonistes. Un groupe de déserteurs étaient hébergés et certaines dissonances commençaient à apparaitre entre les habitants de la colonie. Une succession d’événements agrémentaient la fin de l’album et nous avaient laissés plein de questions. J’avais eu du mal à me faire une idée précise de l’ensemble, une impression brouillonne m’habitait malgré des qualités graphiques certaines et une ambition scénaristique apparente.

« Fraternity » nous plonge dans un univers assez particulier. Le fait que la trame se déroule dans une colonie fictive construite sur des idéaux permet de se libérer quelque peu des contraintes de l’époque et des lieux. L’atmosphère plutôt sombre fait que l’heure n’est pas à la rigolade. Les amateurs de lecture légère devront passer leur chemin. Certains thèmes traités restent classiques. Le concept de la mystérieuse bête caché dans la forêt ou le fait qu’une société parfaite soit sûrement vouée à l’échec ne sont pas d’une originalité folle. Néanmoins, il restait aux auteurs à savoir les manipuler subtilement. Le premier tome était (trop) ambitieux. Comment le dénouement allait-il être géré dans ce nouvel opus sobrement nommé « Livre 2/2 ».

L’avantage de lire le second tome fait qu’on ne se perd pas en présentation. La première page nous présente le fameux monstre attaché dans une grande entouré par les différents membres de la colonie. Cet événement de taille a pour conséquence d’accentuer les crispations et les sources de conflit. On est loin de tomber au pays des Bisounours et on se demande bien comment va se terminer tout cela. Parallèlement, le statut d’Emile se voit fragiliser. Cet enfant sauvage est protégé par une jeune femme. Mais, loin de faire l’unanimité chez les autres habitants, il sent bien que sa situation devient dangereuse. De plus, ses affinités avec le monstre sont loin de faire l’unanimité. L’attrait principal de cet opus est de montrer comment une société construit sur des idéaux saints et d’apparence solide se fissurent dès qu’arrivent les difficultés. Le partage ou la tolérance ne sont plus aussi évidents quand arrive une crise. Les discours de façade explosent devant le jaillissement d’un naturel plus égoïste. Cette dimension-là n’est pas inintéressante et plutôt bien construite.

Un des aspects ambitieux de cette série et de nous offrir une riche galerie de personnages. Chaque membre de la colonie nous est présenté et aucun ne possède une place anecdotique dans l’intrigue. Le point positif est que la trame est dense. Mais cela a, à mes yeux, l’inconvénient de rendre la narration trop brouillonne. Cela a pour conséquence de  rendre l’atmosphère moins prenante tant notre attention est portée sur le « qui fait quoi » et « qui est qui ». Je pense qu’en recentrant l’histoire sur les personnages principaux aurait laissé une place plus importante à l’intensité de l’ambiance générée par les dessins.

Car les illustrations sont très réussies. La coloration est savamment dosée  pour nous immerger dans cet endroit coupé du monde au beau milieu d’une forêt mystérieuse. Le travail sur les couleurs est remarquable. De la même manière, les décors sont bien construits et donnent une réelle vie à la lecture. Concernant les personnages, ils sont décrits avec un style particulier plutôt agréable. Malgré tout, j’ai eu du mal à tous les assimiler, certains étaient très proches.

En conclusion, ce second opus offre un dénouement honorable à « Fraternity ». Rien n’est bâclé bien au contraire. Certes, j’espérais une lecture plus envoutante. Mais à défaut d’atteindre une intensité aussi élevée que souhaitée, ma découverte s’est avérée agréable. Il s’agit au final d’un diptyque sympathique à défaut d’être mémorable. Il traite d’un thème intéressant qui peut toujours nous amener à réfléchir et ce n’est déjà pas si mal…

par Eric the Tiger

Note : 13/20


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