Yves Montand

Hier soir, j'ai regardé un programme à la télé. Comme au bon vieux temps. Ce n'était pas dans mon programme, mais je passais dans le salon et l'écran était animé. J'avais bien d'autres choses à faire, des choses plus importantes et plus créatives. Mais ont surgi devant moi  les images en noir et blanc d'un monsieur qui chantait. Et ce monsieur, c'était Yves Montand.
Au début, je ne voulais écouter qu'une ou deux chansons. Mais le documentaire était si bien fait, si profond, si riche en images subtiles montrant le chanteur-comédien... Et la voix off si parfaite dans ses phrases et son intonation. On voyait les moments de doute, les instants en suspension, les petits bouts d'existence. J'étais au plus proche de l'artiste, de l'être humain, de tout ce qu'il a été et caché, de tout ce qu'il représentait pour moi, pour nous.
Alors, je suis resté assis dans le canapé, et j'ai suivi jusqu'à la fin la vie de cet homme exceptionnel. Sa faconde, son génie sur scène, son engagement politique, sa plongée dans le cinéma, ses peurs et angoisses, ses coups de gueule. Son amour pour la grande Simone Signoret. Le couple exceptionnel qu'ils formaient. Sa parenthèse Marilyn Monroe. Son fils Valentin, qu'il a eu après 60 ans. Sa poésie et son espoir dans la vie, qu'il a gardé intacts jusqu'à la veille de sa mort. Et toujours et encore, ses chansons, tour à tour légères et profondes, poétiques et engagées. Entre Prévert et Semprun.
Je l'avoue, revisiter le parcours d'Yves Montand, réécouter sa voix, revoir des extraits de films que je n'ai plus vus depuis 20 ans... cela m'a fait un grand bien. Alors merci, l'artiste!!