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Frères de Sang (1973)

Publié le 10 novembre 2011 par Olivier Walmacq

frere

Style: Arts martiaux/drame

Durée: 2heures

Année: 1973

Réalisateur: Chang Cheh

Résumé: Ma, un fonctionnaire, s'associe avec deux Bandits, Chang et Huang, pour aider l'empire à combattre ses ennemis. Rapidement,l es trois "Fréres de sang" se font un nom. Un jour, Ma se voit proposer un poste important au sein du gouvernement et doit se séparer de ses deux amis. Des années plus tard, Chang et Huang retrouvent Ma, qui est devenu un vrai tyran...

La critique de Duncan:

Chang Cheh est un réalisateur qui a vraiment marqué le cinéma d'arts martiaux en son temps. C'est même certainement un des meilleurs réalisateurs du genre, si ce n'est le meilleur. On lui doit par exemple les superbes Le retour de l'hirondelle d'or et La rage du tigre. Donc oui, en référence, on trouve difficilement mieux, et encore ,je n'ai pas vu tous les films de ce réalisateur.

Le film d'aujourd'hui,sans surprise, demeure un vrai chef d'oeuvre du film de sabres/kung-fu dans tous les domaines.
Je ne m'attarderai pas sur 40 paragraphes, mais que ce soit des décors naturels absolument magnifiques, les acteurs exceptionnels, l'intrigue ou encore les scènes d'action, le film est totalement inattaquable.

Au casting, nous retrouvons David Chiang, le sabreur manchot en personne, tout du moins le sabreur manchot du dernier épisode de la saga, La rage du tigre.
De toute façon, on retrouve quasiment le même casting que le film nommé plus haut, dont Ti lung, qui gagnera d'ailleurs une récompense pour sa magnifique prestation. Autant le dire, du tout bon niveau interprétation.

Un autre domaine où c'est aussi du tout bon, c'est l'intrigue. Mélangeant parfaitement élément fictifs et faits historiques, nous avons à faire à une belle histoire où s'entremêlent fraternité brisée, trahison, histoire d'amour impossible et sens de l'honneur, avec bien évidemment les personnages attachants et charismatiques qui vont avec. Souvent triste, parfois drôle, souvent très sanglant, une bien belle histoire, pourtant toute simple.

Et pour finir, l'autre domaine inattaquable, ce sont les combats. Et là, il faut un peu creuser la chose. Chang Cheh a révolutionné le films de sabres pour deux raisons. Il a d'abord instauré l'extrême violence dans le genre.
Le sang gicle par fontaine entière, et ça apporte une touche vraiment neuve au film de sabre.

L'autre chose qu'il a créée, ce sont les duels à 1 contre 10, contre 20, contre 30, et encore beaucoup plus. D'ailleurs, inutile de dire que Quentin Tarantino s'est inspiré/a pompé (à vous de voir) des films de Chang Cheh pour la scène du restaurant dans le premier Kill Bill. Le truc absolument incroyable, c'est que malgré les centaines de figurants, ces scènes demeurent parfaitement visibles.

La grâce est le maître mot, couplée avec des chorégraphies splendides et très travaillées et bien sûr, avec les effets sanglants pour y ajouter une touche de barbarie et un côté heroïque et épique essentiel.
Que se soit le combat entre Chang et les sbires de Ma ou la bataille finale, c'est magnifique. Mais le film n'oublie pas les duels à 1 contre 1. Et le combat final à l'arme blanche et au nunchaku tient toutes ses promesses en terme de chorégraphie et de sang. Sinon, pas grand chose à dire d'autre sur ce chef d'oeuvre, maîtrisé et épique de bout en bout, avec en prime une superbe fin, à la fois violente, scandaleuse mais aussi très mélancolique.

Tiens, petite anecdote. John Woo, qui était l'assistant de Chang Cheh sur ce film (et sur d'autres aussi), révèlera que son superbe Une balle dans la tête est plus ou moins le remake de Frères de sang.
Un autre signe de qualité et quand on y réfléchit bien, c'est vrai qu'il y a de nombreuses similitudes côté intrigue et valeurs morales.

Enfin bref, un des plus grands chefs d'oeuvre de la maison de production Shaw Brothers (l'adresse idéale pour les fans du genre), absolument incontournable.
Un film magnifique, émouvant, sanglant, épique, à l'interpretation remarquable, et grandiose dans tous les domaines.
Chapeau bas Chang Cheh.

Note: 20/20


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