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Combien coûterait une sortie du nucléaire en France ?

Publié le 10 novembre 2011 par Meseconomiesdenergie

L’UFE (Union Française de l’Electricité) présente aujourd’hui une étude sur le coût du nucléaire en France, montrant pour chaque scénario son impact environnemental, financier et économique.

Ainsi apprend-on qu’une baisse de la part du nucléaire à 70% coûterait la bagatelle de 322 milliards d’Euros sur 20 ans. « Avec la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires, la mise à niveau des réseaux ou le renforcement des énergies renouvelables, le scénario dit de continuité suppose des investissements massifs », souligne Robert Durdilly, président de l’UFE.

Cette somme grimpe même jusqu’à 382 milliards si l’on réduit cette production d’électricité nucléaire à 50%, soit un surcoût de 60 milliards. Poussons le vice encore un peu plus loin et envisageons un troisième scénario avec seulement 20% d’électricité nucléaire… le surcoût atteint alors les 112 milliards, soit un coût de sortie de 434 milliards !!!!

Et le consommateur dans tout ça ? Il paye

Selon l’UFE, il verrait sa facture augmenter de 50% en 20 ans si la réduction de production d’électricité nucléaire était de 50%. A relativiser compte tenu de la hausse inéluctable de 33% dans le cas d’un scénario de continuité. Un foyer moyen verrait sa facture d’électricité passer de 126€/MWh en 2010 à 189 €. Notons également qu’un ménage allemand paye déjà la même consommation environ 220 €.

Et les entreprises ? C’est encore pire…

Les augmentations serait de 41% sans modification du scénario actuel, à 65% si la part du nucléaire était réduite à 50%. La facture des industriels français passerait donc de 78 à 129 €/MWh.

L’UFE précise également qu’une baisse de la part du nucléaire engendrerait une hausse de l’utilisation des énergies fossiles, dont les prix sont moins maîtrisés. « On ne peut pas sortir du nucléaire uniquement avec les énergies renouvelables ou la maîtrise de la demande d’énergie, insiste Jean-François Raux, expert de l’UFE. Il faut aussi compter sur des moyens de production thermiques. ». Car en l’état actuel des choses, les énergies éoliennes et solaires ne sont pas stockables et donc inexistantes en absence de vent ou de soleil.

Les professionnels ont donc calculé qu’avec le scenario intermédiaire, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique atteindrait les 34%, les énergies fossiles grimpant à 16%, avec inévitablement un impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cas d’une sortie accélérée du nucléaire, ces émissions seraient de l’ordre de 439 millions de tonnes de CO2 en 2030 (contre 370 millions aujourd’hui). Aujourd’hui, la tonne de CO2 se négocie aux alentours de 10 € mais l’UFE mise sur 50 € en 2030…

Si de nombreux pays européens, tels que l’Allemagne ou encore la Belgique, décident effectivement de sortir du nucléaire suite à l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima, les professionnels français veulent que les décisions politiques soient prises en toute connaissance de cause. Robert Durdilly se garde bien d’émettre une quelconque préférence pour l’un ou l’autre scénario mais « plus on donne des coups de barre importants, plus on se fragilise » précise-t-il. Une réduction à 50% serait donc plutôt à privilégier.


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