Hillary Clinton plaide pour une génération sans SIDA – National Institutes of Health

Lorsque la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton s'exprime, aux National Institutes of Health (NIH) face aux meilleurs experts en Santé de l'Amérique, c'est pour parler de « la ligne de front » de la lutte contre le VIH - SIDA. Elle plaide alors pour un objectif, une génération sans SIDA. Un objectif doté d'un véritable plan d'action qui implique l'ensemble de la société américaine, et qui doit permettre, aussi, aux Etats-Unis de retrouver, par un leadership mondial en santé publique, leur leadership « tout court ».

Lors de son allocution du 8 novembre, étaient présents le coordonnateur mondial pour le sida, Eric Goosby, le directeur exécutif de la Global Health Initiative, le Dr Tom Frieden des CDC et le Directeur exécutif d'Onisida, Michel Sidibé. La secrétaire d'Etat a tenu à rappeler les 3 décennies d'âge de la lutte contre le sida, commencée en Juin 1981. Depuis, le sida aura tué 30 millions de personnes dans le monde et 34 millions vivent encore aujourd'hui avec le VIH.

« Nous avons encore une longue route qui nous attend ».

Le monde peut vaincre le sida: À une période où le rôle des Etats-Unis dans le monde est remis en question, en particulier au plan économique, la secrétaire d'Etat américaine souhaite que le leadership en santé mondiale rappelle au monde la place des Etats-Unis. Cependant les premiers efforts de lutte contre le sida seront concentrés, dans un premier temps, sur le public américain, rappelle-t-elle, avec la recherche et l'innovation et vers le développement du vaccin. Le Plan d'urgence du président américain en faveur de la lutte contre le VIH, le PEPFAR conservera un soutien fort de l'administration avec un renforcement des partenariats entre les Etats-Unis et les autres gouvernements, les institutions et ONG, le secteur privé et les groupes de patients.

Changer le cours de la pandémie et inaugurer une génération sans SIDA, devient donc un des objectifs déclaré de l'administration Obama : « Mais le monde ne pouvait pas aller aussi loin sans nous et il ne pourra pas vaincre le sida sans nous ». Les objectifs sont à la fois la réduction de la transmission mère-enfant, la réduction des risques d'infection à l'adolescence et à l'âge adulte, grâce à un large éventail de mesures de prévention et, enfin, un accès universel au traitement avec l'objectif secondaire de prévenir ainsi aussi la transmission.

La « nouvelle » stratégie américaine de prévention est basée sur un ensemble d'interventions combinées,

·   des plus classiques comme la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) ou l'accès aux préservatifs, aux conseils ou aux tests, aux plus « en pointe », comme l'expansion volontaire de la circoncision médicale des hommes.

·   Le système de santé est pris en compte : Cette stratégie compte donc s'appuyer également sur un renforcement des services et des personnels spécialisés, y compris en santé communautaire.

·   Son succès repose aussi sur un contexte social serein : mettre fin à la stigmatisation, réduire la discrimination contre les femmes et les filles, lutter contre la violence sexiste ou abroger les lois qui marginalisent en fonction de l'orientation sexuelle, font également partie du « Plan ». « De telles interventions ne peuvent réussir dans l'isolement ».

3 interventions sont néanmoins mises en avant: Il s'agit de la PTME, la circoncision médicale des hommes volontaires, le traitement par antirétroviraux des personnes séropositives en prévention de la transmission.

Aucune de ces interventions ne peut créer une génération sans SIDA en soi, a conclu Hillary Clinton. « Mais utilisées en combinaison les unes avec les autres et avec encore d'autres méthodes de prévention, c'est une opportunité extraordinaire d'inverser définitivement la tendance (…) L'objectif d'une génération sans sida peut-être ambitieux, mais il est possible avec les connaissances et les moyens d'actions actuels ».

Source: NIH “Remarks on "Creating an AIDS-Free Generation”