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CONCERT REVIEW : BRUNO MARS – DOO WOOPS & HOOLIGANS TOUR ( 1e PARTIE : SKYLAR GREY)

Publié le 13 novembre 2011 par Kayrhythm

CONCERT REVIEW : BRUNO MARS – DOO WOOPS & HOOLIGANS TOUR ( 1e PARTIE : SKYLAR GREY)

KayRhythm a été invité par Polydor France/ Universal à assister aux prestations live de leur artiste Skylar Grey qui assurait la première partie du concert parisien de Bruno Mars, dans le cadre de sa tournée internationale “Doo Woops & Hooligans Tour”. Quelques heures après mon tête-à-tête avec Skylar Grey, j’ai ainsi pu prendre l’ampleur du talent de la jeune femme sur scène, dans son élément… L’occasion pour moi également de voir Bruno Mars sur scène pour la troisième fois en moins d’un an, mais cette fois-ci pour son propre show.


CONCERT REVIEW : BRUNO MARS – DOO WOOPS & HOOLIGANS TOUR ( 1e PARTIE : SKYLAR GREY)

Skylar Grey : Plus une Rockeuse qu’une Popstar

Skylar Grey m’est apparue assez timide, réservée, presque effacée lors de notre entrevue – la fatigue accumulée de la tournée devait y jouer pour beaucoup. Mais une fois sur scène, la chanteuse-compositrice-parolière de 25 ans prend les choses en main et offre un show qui trahit de nombreuses années de pratique. C’est en tout cas ce que laisse penser ses prestations vocales, tellement bonnes et proches des versions studio en terme qualitatif qu’elles auraient pu passer pour du playback. Vêtue d’une sorte de combinaison bleue assez ample, Skylar offre une allure androgyne et décomplexée très appropriée à son attitude scénique bien plus proche de celle d’une rockeuse que celle d’une Pop star : elle est habitée par ses chansons et semble parfois rentrer dans une transe authentique, bien loin de la gestuelle stéréotypée qui ponctue les shows placés sous le signe du divertissement. Skylar interagit constamment avec son groupe de musiciens, qu’elle secoue, fait semblant d’étrangler ou de tuer au gré de ses envies et de l’interprétation des paroles des chansons. Un jeu qui, au-delà d’être un facteur de divertissement, révèle une réelle complicité entre ses musiciens et elle.

Et ce sont ces éléments qui ont sans doute contribué au fait que le public était si attentif et réceptif à l’univers musical de Skylar, en dépit du fait que 90% d’entre eux n’avaient jamais entendu ses titres. Les applaudissements qui venaient conclure chaque prestation n’étaient pas des applaudissements timides de politesse. Ils étaient francs, encourageants, et laissaient sous-entendre un intérêt palpable pour une artiste intrigante. La prestation la plus marquante des titres inconnus du grand public était sans aucun doute celle de “Dance Without You”, dont les basses surpuissantes et lourdes ont envouté la salle du Zénith. Mention spéciale au titre “Weirdo”, très rythmé, et “Can’t Haunt Me”, collaboration avec Marilyn Manson dont la voix inimitable semblait déterminée à prendre le contre-pied du titre de la chanson et compenser son absence physique sur la scène du Zénith. Skylar a eu la brillante idée de juxtaposer à cette chanson une interprétation du classique “Zombie” des Cranberries, pour le plus grand plaisir de la foule, une interprétation qui rendrait fière Dolores O’Riordan.

Une artiste plus connue que l’on ne le croit…

Mais c’est au moment où Skylar s’est assise devant son piano qu’elle a conquis le public, puisqu’elle s’est mise à interpréter ces chansons  qu’elle a écrites et composées, que l’on connait tous sans forcément savoir qu’elle en est à l’origine. “I Need A Doctor” et “Love The Way You Lie” ont ainsi séduit le public – offrant par la même occasion la dose d’authenticité qui manque à Rihanna lors de ses prestations de “Love The Way You Lie”- mais sans aucun doute la prestation de “Coming Home” qui a déchainé les passions, à en croire les cris de joie qui ont suivi les premières notes de la chanson entonnées par Skylar. Skylar aurait vraiment dû sortir une version solo de cette chanson et la sortir en single afin de se faire un nom… Je ne connais pas une seule personne qui n’aime pas ce titre, et si la réception du public est une indication de son succès potentiel, elle aurait eu de quoi lancer sa carrière avec brio.

Après environ une demi heure de show, pendant lequel Skylar a démontré sa versatilité artistique en jonglant les genres musicaux et les instruments (synthétiseur, guitare). Elle a prouvé sa crédibilité en tant qu’une des artistes les plus prometteuses que l’on ait pu découvrir récemment. Un moment qui a rempli ses promesses en terme de qualité et d’authenticité. Skylar, un talent qui n’a pas fini de nous envouter…

CONCERT REVIEW : BRUNO MARS – DOO WOOPS & HOOLIGANS TOUR ( 1e PARTIE : SKYLAR GREY)

Bruno Mars : un showman éclectique

Mais si Skylar a parfaitement rempli son rôle d’artiste assurant la première partie du concert, le public n’a pas pour autant oublié la raison de sa venue au Zénith. Un public très varié, composé de fans de tout âge, même si les adolescentes étaient évidemment en large majorité. Un public qui n’a pas échappé à la règle imparable de la montée progressive de l’impatience après la première partie, mais dont les quelques tentatives de scander en cœur le nom de Bruno Mars, telle une incantation qui aurait pour but de le faire apparaitre comme par magie au centre de la scène, étaient rapidement avortées, faute de cohésion. La sauce ne prenait tout simplement pas, et aucun mouvement solidaire du fan désespéré ne semblait vouloir prendre forme. Mais cette situation n’a pas duré bien longtemps, grâce à la relative ponctualité de Bruno Mars qui n’a commencé qu’avec une quinzaine de minutes de retard sur l’heure programmée que m’avait communiqué le label de Skylar.

Et quand Bruno fait enfin son apparition sur scène, l’impatience palpable au sein du public s’évapore pour laisser place à cette fameuse excitation démesurée qui caractérise le début de chaque concert, preuve d’une certaine bi-polarité du public. Bruno Mars commence le concert en grande pompe avec une prestation électrisante de son titre “The Other Side”. D’emblée, le chanteur pose les bases d’une promesse d’un show spectaculaire tourné vers le divertissement.

S’en suivent environ une heure et demi de show quasi ininterrompu, pendant lequel Bruno revisite son répertoire – étonnamment étoffé pour un premier album, signe d’un succès foudroyant et grandissant – et passe avec aisance d’un style musical à l’autre, donnant vie sur scène à l’éclectisme de son album “Doo Woops & Hooligans”. Des titres reggae “Our First Time” et “Billionaire” aux titres rock’n'roll comme “Runaway”, en passant par des titres plus Pop tels “Marry You”, Bruno Mars affiche une diversité à la hauteur de son métissage et de son background culturel. Il offre même un moment “Motown” délectable et brillamment exécuté.  Il n’a bien évidemment pas oublié ses tubes tels “Nothing On You”, ce titre qui l’a fait connaître du grand public (ne pas sortir la version solo retravaillée de ce titre qu’il interprète sur scène relève du sadisme pur et simple), mais aussi le titre “Grenade”, qui a bénéficié d’une introduction à la fois grandiose et grandiloquente (il avoue qu’il s’agit de la chanson dont il est le plus fier). J’ai cependant regretté les nouveaux arrangements de cette nouvelle version de “Grenade”, bien inférieure à mon sens à la version acoustique surpuissance et poignante que j’avais eu l’occasion d’apprécier lors de son passage à la Cigale en fin 2011.

Un show très inspiré d’Elvis Presley et James Brown…

Ce concert est également l’occasion pour Bruno Mars de rendre hommage à ses idoles Elvis Presley et James Brown, dont l’influence sur le chanteur et son jeu scénique est absolument indéniable : les chorégraphies, l’énergie, le charisme semblent provenir tout droit du passé et, mélangées à son côté contemporain, offrent un résultat vraiment très intéressant. Le chanteur a également tenu à rendre hommage à Amy Winehouse en interprétant le titre “Valerie” à la grande satisfaction du public. Si Bruno est à l’aise partout peu importe le style musical, il faut tout de même avouer que c’est surtout dans le style old school qu’il excelle, comme il nous le montre avec ce vibrant hommage.

Du show musical au One Man Show…

Bruno Mars a fait du divertissement de son public sa priorité absolue, et n’a donc pas lésiné sur les moyens de remplir sa mission. C’est donc un show très humoristique qu’il propose à ses fans, rempli d’autodérision : il ne se prend pas au sérieux et n’hésite pas à faire le clown, à devenir une caricature parfois, à faire le nécessaire pour faire rire son audience. Ainsi, lors de l’interprétation du fameux “Lazy Song”, le célèbre passage “Meet a real nice girl, have some really nice sex, and she’s gonna scream out this is great, (Oh my god this is great)” a été transformé en un moment “one man show”, un peu comme le moment de gloire de son choriste Philip Lawrence qui prend, pour l’occasion, une voix féminine afin de chanter le “Oh My god this is great”. Après avoir arrêté la chanson juste après ce passage, Bruno et Philip ont entrepris de le refaire une seconde fois, puisqu’il s’agissait d’un moment crucial dans la chanson, qu’il ne fallait absolument pas rater. Bruno décrit ce passage sur un ton humoristique en insistant sur la prouesse physique et technique que cela demandait à Philip, pendant que celui-ci se met à faire des échauffements pour reproduire ce moment si important. Et au moment de sortir la phrase fatidique lors du deuxième passage, Philip prend tout le monde de court en disant “Oh mon dieu, c’est super”, déclenchant ainsi des cris de joie et d’approbation du public. Un moment assez drôle qui s’est terminé par une invitation de Philip à le suivre sur Twitter.

Bruno Mars & Friends

Et l’on se rend rapidement compte que le concert aurait très bien pu s’intituler “Bruno Mars & Friends”, tant son groupe est partie intégrante du show. Les musiciens chantent et/ou dansent et participent activement au show. Ils remuent leur bassin simultanément de manière sensuelle aux moments appropriés -tout en jouant de leur instrument bien sûr- et viennent prêter main forte à Bruno lorsque les chorégraphies de groupe ou encore les harmonies vocales sont nécessaires, comme pour les moments Motown et James Brown. Bruno ne semble pas du genre à vouloir rester en permanence au centre de l’attention, et n’hésite pas à mettre en avant ses compagnons. Preuve supplémentaire de sa générosité, il a décidé d’inviter Skylar chaque soir sur scène afin qu’elle chante avec lui son nouveau single “It Will Rain”, même si son rôle est cantonné à celui d’une choriste dont la voix est inaudible, noyée dans les arrangements live et les voix des choristes.

Un moment d’intimité beaucoup moins intime que prévu

Bruno Mars a su donner à son public exactement ce qu’il attendait, à peu de choses près… car après avoir fait saliver les jeunes demoiselles s’étant déplacées en masse avec une annonce d’un moment privilégié avec le chanteur – “si Usher peut le faire, si Justin Bieber peut le faire, pourquoi pas moi?” – Bruno Mars n’est pas vraiment allé jusqu’au bout de sa pensée.  Il a bel et bien choisi une heureuse élue, mais le moment privilégié, que l’on pensait se voir concrétiser par une montée de la fan sur scène, s’est limité à une simple mise en lumière grâce aux projecteurs. Autant vous dire que la fan a dû rester sur sa faim avec ce vrai-faux moment d’intimité avec sa star, à distance.

C’est évidemment avec son plus gros tube “Just The Way You Are” que Bruno Mars a conclu son show, sous les applaudissements enthousiasmés du public. Un public qui n’est cependant pas dupe et qui a compris que si l’on n’allumait pas les lumières de la salle, c’est que le concert n’était pas encore fini. Bruno et son groupe sont donc revenus sur scène quelques minutes après avoir fait semblant de partir, pour interpréter le titre d’Eminem  & Royca Da 5’9′, “Lighter”, sur lequel Bruno apparait, avant de conclure, pour de vrai cette fois, avec son titre “Talking To The Moon”. Une fin de concert en douceur et en acoustique, qui laissera les fans du chanteur des étoiles plein les yeux. Un concert qui a su être à la hauteur des espérances en terme de divertissement et de talent, avec une valeur ajoutée humoristique. Bruno, un artiste à apprécier sur scène sans modération.


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