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Gbagbo piégé par la Françafrique.

Publié le 13 novembre 2011 par Zako


  La Françafrique, dit-on est la version française de la mafia en Italie. Entre la peste et le cholera … Disons que ce néologisme est une invention, à l’aube des indépendances nationales de l’Afrique du président Houphouët Boigny, le père de la nation ivoirienne pour désigner la bonne gouvernance des pays africains d’expression française avec la puissance colonisatrice. La France a toujours cherché à maintenir un lien privilégié avec ses anciennes colonies et garder la main sur les richesses pétrolières, agricoles ou minières de son pré-carré. Autre bénéfice pour l’ancien colonisateur, depuis 1958, les dirigeants africains auraient financé sous la table les campagnes électorales des partis politiques français, droite et gauche confondues. En contrepartie, la France assure aux présidents africains leur longévité politique, au mépris des règles élémentaires de la démocratie - Si besoin, elle intervient militairement, en application d'accords militaires de défense, pour les maintenir coûte que coûte au pouvoir :   Beaucoup de gens disent même que la Françafrique a permis à Houphouët Boigny et à son parti unique, le PDCI-RDA de rester  longtemps au pouvoir en côte d’ivoire- 40 ans- Ce n’est pas rien- Dans son discours d’investiture en Octobre 2011, le président Hollande évoque cette Françafrique-là avec beaucoup de colère et de mépris. Il dit ceci : « La France répudiera les miasmes de la Françafrique qui  déshonorent non pas les africains mais tous ceux qui s’accommodent de la corruption en Afrique, au point même, si l’on a bien compris, de faire financer leurs campagnes électorales passées avec cet argent-là, avec l’argent de la pauvreté, avec l’argent de la misère, avec l’argent des armes… ».  L’Afrique a compris, Monsieur le président votre message et elle attend des actes que des discours car avant vous, Mitterrand a fait les mêmes promesses à la Baule… Et toujours rien. Gbagbo, lui n’a pas eu la chance d’Houphouët Boigny dans les arènes de la françafrique.Il a été lâché « aux chiens » 2 ans après son arrivée au pouvoir en 2002.  Depuis  son arrestation, le 11 Avril dernier, les langues se délient : Ses anciens amis politiques, ses ex-conseillers balancent beaucoup… Ils parlent même trop pour soulager leur conscience, à commencer par Me Robert Bourgi.   Cet avocat était le conseil et le coursier de la Françafrique et aussi l’ ex-conseiller occulte de l’Elysée : Il affirme que Gbagbo a financé la campagne présidentielle de Chirac en 2002 ; Il parle de 3 millions de dollars que l’ancien président ivoirien aurait sorti des caisses déjà « vides » de l’Etat , pour les transférer  vers la France, par valises diplomatiques- secret d’Etat - soit  2 milliards de F CFA environ qu’il aurait remis à Chirac, emballés dans du papier journal , sans facture donc sans preuve. C’est dommage que cet argent « liquide » n’ait pu laisser  de traces… Mais Me Bourgi  évoque la présence d’Eugène Allou, le Directeur du Protocole de Gbagbo... Et puis, Mamadou Coulibaly, l’ex-n°2 du régime de Gbagbo, toujours Président de l’assemblée nationale qui confirme les propos du cerveau de la Françafrique… Remarquez, le premier trimestre de l’année 2002 était une période très difficile pour la côte d’ivoire sur le plan politique, économique et financière. Le pays connaissait un début de partage entre le nord aux mains des rebelles et le Sud pro- gouvernemental. Le régime de Gbagbo était menacé de toute part par les rebelles de l’actuel premier ministre, Guillaume Soro. Cette atmosphère pourrie ne permettait  logiquement pas à Gbagbo de dépenser sans compter les deniers publics. Cet argent aurait pu servir aux plans d’aménagement du territoire (les routes nationales sont impraticables, les nids de poule dégradent la chaussée, par exemple la nationale qui relie Abidjan à Gagnoa, la cité du fromager, le chef lieu de naissance de Gbagbo où la terre rouge remplace le bitume), la santé publique est le parent pauvre du budget de l’état ivoirien( les malades du sida manquent de médicaments ), l’électricité et l’eau courantes sont les besoins criants de la société ivoirienne. Et à côté de la misère de son peuple, Gbagbo se permet d’enrichir davantage les riches politiques de France, au détriment de la morale.  C’est une histoire de ouf : L’Afrique du Sud, les Usa, l’Angola et peut-être d’autres pays ont, dans un passé récent proposé l’asile à Gbagbo, mais il a refusé parce qu’il tient un jour à se défendre, à laver son honneur, à prendre  le peuple à témoin. Gbagbo ne souhaite pas être dans le même cas de figure que l’ex-dictateur tchadien Hissen Habré, exilé au Sénégal, que ses victimes réclament désespérément devant la justice depuis  25 ans. Contrairement à Habré, Gbagbo ne veut  pas  quitter la côte d’Ivoire, quel qu’en soit le prix : Ouattara et à la communauté internationale l’ont chassé du pouvoir. Cela fait 2 fois  quand même que Gbagbo se fait arrêter par Ouattara, en 1992 et  2011. L’on se doute bien qu’il soit dans de bonnes mains à Korhogo ! Courageux mais pas téméraire, « il aime la vie, dit-il lors de son arrestation». Gbagbo sait-il ce que son entêtement coûte au peuple ivoirien , à ses frères et sœurs Bété, Baoulé, Guébié, Atié, Dida, Krou, Yobé, Agni, Gagou, Dioula, Guéré , Wolof ,Biafrais ? Libérez donc Gbagbo afin qu’il s’explique sur les valises d’argent liquide qu’il a fait porter par Me Bourgi pour le compte de Chirac. Zako gnali

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