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Le cas Sneijder de Jean-Paul Dubois

Par Ngiroux

Le cas Sneijder de Jean-Paul DuboisPaul travaille à la SAQ, un premier mariage,  une fille, qu’il adore, Marie. Un deuxième lui a donné deux fils, deux jumeaux, qui selon lui ne sont qu’une aberration spermatique, une fuite intempestive du liquide séminal,  des clones masculinisés de leur mère, des inconnus, des purs étrangers.  Paul est un miraculé, il devrait être mort depuis le mardi 4 janvier 2011.  Marie et Paul Sneijder, trente-six et soixante ans et trois autres personnes étaient à l’intérieur de l’ascenseur, deux hommes, une femme.  Une chute libre.

 « Nous nous présentâmes tous à la convocation du destin. L’accident s’est produit à 13 h 12, précise. Le mécanisme de ma montre s’est bloqué sous l’effet du choc. Depuis ma sortie de l’hôpital, je la porte à mon poignet droit.  Elle m’accompagne partout, silencieuse, l’oscillateur mécanique à l’arrêt, le balancier et la trotteuse figés, me rappelant, parfois, l’heure qu’il est vraiment et qu’il sera sans doute chaque minute, jusqu’à la fin de ma vie.

Notre miraculé, après cette aberration statistique se plonge corps et âme dans l’étude et l’étrange place que prennent les élévateurs,  porte une attention particulière sur les courses de ces Schindler et des Kones, des Otis.  L’ascenseur est au centre de tout.  C’est lui qui simplifiera votre vie ou la transformera en enfer.

«Je n’ai plus aucune idée de la façon dont les gens me voient.  Syndrome post-traumatique, dira l’un. Mélancolie résiduelle provoquée par un coma prolongé, tranchera l’autre. Ma femme, « Il faut absolument que tu ailles voir quelqu’un. » Mais une offre d’emploi attire son attention : Promeneur de chiens/Dog walker.  Longues promenades en groupe, été comme hiver.  Chiens toutes races.  Expérience et connaissance des animaux souhaitées. Contacter DogDogWalk/ Îles des Sœurs. Un emploi qui transformera son existence et son monde à tout jamais. Et cela bien malgré lui.

Une écriture parfois mélancolique, morose, tendre, parfois  humoristique, cocasse, ironique, on s’y amuse, on s’y émeut, on y réfléchit. On aime. Une vie française paru en 2004 a valu à l’auteur le prix Femina et le prix du roman Fnac.



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