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LES SOUVENIRS, de David FOENKINOS

Par Geybuss

LES SOUVENIRS, de David FOENKINOS

Roman - Editions Gallimard - 266 pages - 18.50 €

 Parution en Août 2011

RENTREE LITTERAIRE SEPT 2011

L'histoire : Celle du narrateur, un jeune écrivain en manque d'inspiration, de déclic. Il espère qu'un travail de veilleur de nuit dans un hôtel sera propice à l'exercice de son art.  

Mais comme nous tous, le narrateur a aussi une famille, qui va prendre de plus en plus d'importance dans sa vie, au fil des aléas de la vie. Son grand père décède. Sa grand mère est placée en maison de retraite contre son gré... Quelque temps après, la grand mère fugue de cette maison de retraite... Son petit fils part à sa recherche et trouve pas mal de réponse à ces propres questionnements.

Tentation : La délicatesse, la conférence de l'auteur, la réputation, la blogo, la curiosité etc; etc

Fournisseur : La bib

étoile3etdemi

Mon humble avis : Les souvenirs est une autofiction. L'auteur se met en scène et prend pour point de départ des évènements vécus (ici, la mort de son grand père...). De là, il crée un roman où il est difficile de départager la part romanesque de celle de l'autobiographie.
Quoiqu'il en soit, "Les souvenirs" est un livre très agréable à lire, distrayant, touchant, drôle, émouvant et pourtant plutôt triste. Mais il en ressort comme une atmosphère de légèreté, sans doute grâce aux effets de plumes de David Foenkinos. J'ai l'impression que celui ci n'a pas son pareil pour dire le grave avec humour discret, avec un ton justement décalé, voire des phrases qui semblent complètement incongrues sur des sujets absurdes au premier abord. En fait, pour moi, David Foenkinos maîtrise parfaitement l'art de rendre le pertinent impertinent et l'impertinent pertinent. De même, chez lui, l'absurde parait presque logique et le logique absurde. Le banal devient exceptionnel et le courant devient rare.  Comme il y a un humour Anglais, je crois qu'il existe un humour Foenkinos, celui d'un adulte qui s'interroge encore de façon presque enfantine. Et j'avoue que c'est un délice à lire.

Les thèmes abordés dans ce roman sont si nombreux qu'il est impossible de les citer tous. Mais forcément, il y a en assez pour parler à tout le monde ! La page blanche de l'écrivain, l'envahissante famille, le devoir, l'amour, l'envie, la transmission, le célibat, la paternité, la recherche de l'amour, les tournants de la vie (comme la maladie, ou la retraite).

Bien sûr, les passages qui m'ont le plus touchées sont ceux évoquant le célibat, la recherche de l'amour, l'écriture. Et puis, il y a ce qui m'a bouleversée et qui est allé fouiller dans mes propres souvenirs, pour le meilleur, comme pour le pire. Car le grand sujet du livre, c'est "le passage à l'étape suivante". Et pour certains, c'est la retraite, la vieillesse et la mort. Alors, durant la première partie du roman, j'ai beaucoup, beaucoup repensé à mes grand parents. A mes grand-mères surtout (mes grand pères sont décédés alors que j'étais encore en primaire, donc mes souvenirs sont flous). Mais mes grand mères, je les ai bien connues et elles ont toutes les deux vécus en maison de retraite. L'une est morte "subitement", donc sans vraiment vieillir à mes yeux et l'autre a agonisé la pire vieillesse possible dans une maison hautement médicalisée. Quand je leur rendais visite, je trouvais souvent l'une d'elle allongée sur son lit qui me disait "j'attends la mort". L'autre est restée vaillante presque jusqu'au bout et j'ai l'impression qu'elle était heureuse (comme on peut l'être) en maison de retraite. Mais tout cela, je ne le sais pas car je n'ai jamais posé la question. Je n'ai jamais su avoir avec mes grand mères la relation que le narrateur a avec la sienne. Je n'ai jamais su montrer d'affection, ni de tendresse, au contraire de ma soeur qui savait être très tactile, très caressante auprès de ma grand mère inerte, que je ne pouvais même pas toucher. Alors oui, ce livre a éveillé des souvenirs, bons parfois, mais douloureux aussi car je n'ai jamais su être à la hauteur devant ces moments là.

Mais comme la deuxième partie du roman est plus romanesque, plus épique, que les rebondissements et les petits événements des uns et des autres feraient presque penser à l'univers d'Alexandre Jardin, je suis sortie de ce roman sereine, comme bercée par une sorte d'allégresse.

En fait "Les souvenirs" est un roman profond, faussement léger et trompeusement grave. Mais c'est une lecture agréable à 100% . A y'est, j'a trouvé mon ressenti exacte : J'ai l'impression que Foekinos parvient à dédramatiser le drame sans le sousestimer. C'est fort !

 

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L'avis de Stéphie, Calypso, Sandrine

J'ai assisté, il y a quelques semaines, à une conférence/dédicace de David Foenkinos. Malheureusement, mes notes ne sont pas assez consistantes pour justifier un billet. Et puis l'animateur est très vite passé aux questions du public, qui se sont hélas pas mal transformées en monologue de certains et en témoignage sur les maisons de retraite, comme si c"était l'unique sujet du livre... Mais, j'ai tout de même tenter de prendre des photos avec mon téléphone portable antediliuvien et je crois que j'ai LA photo qui me permet de complèter ma collection "Effets de mains d'auteurs" !

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