Les mutuelles défendent leurs tarifs

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Après l’adoption de la loi visant à doubler la taxe sur les contrats de santé « solidaires et responsables » des complémentaires santé, qui passe de 3,5% à 7%, les mutuelles se sont mises en désaccord avec le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Chacune de ces deux parties défend sa position.

Pour Xavier Bertrand, le gouvernement ne veut pas passer à une baisse du niveau de prestation d’où cette augmentation de taxe. Et lui de viser particulièrement les mutuelles en annonçant que celles-ci ne sont pas dans l’obligation de répercuter cette taxe sur leurs adhérents. Or, pour les mutuelles, la hausse des tarifs est inévitable. La Mutualité Française s’est d’ores et déjà tablé sur une hausse moyenne des tarifs des mutuelles de 4,7% en 2012 : 3,2% ayant pour cause la hausse de la taxe et 1,5% la hausse des dépenses de soins.

Augmentation de 0%

Interviewé sur Europe 1, Xavier Bertrand a parlé des mutuelles et de la hausse de leurs tarifs, ce qui a attiré l’attention des organismes complémentaires santé (assurances, mutuelles et instituts de prévoyance). Le ministre s’est, en effet, demandé pourquoi les autres mutuelles n’arrivent-elles pas à faire comme la GMF Santé qui augmente ses tarifs de 0%. Il a aussi incité les adhérents à demander des comptes à leur mutuelle car, selon lui, les coûts de gestion dans les mutuelles devraient s’élever à près de 20%.

Mais selon Jean-Martin Cohen Solal, docteur et directeur général de la Mutualité Française, Xavier Bertrand semble avoir oublié l’augmentation des dépenses de santé à raison de 2 à 3% par an. Les mutuelles doivent procéder à une augmentation de leurs tarifs si elles veulent rester à l’équilibre. Sans parler du report des charges de l’Assurance maladie vers les complémentaires santé, dont le montant s’élève à 2,3 milliards d’euros pour la période de 2004 à 2010.

Et concernant la décision de la GMF Santé d’augmenter ses tarifs de 0%, les mutuelles l’isolent comme étant un cas très particulier. De prime abord, l’on a ici affaire à une assurance mutuelle et non à une mutuelle stricto sensu. Ensuite, la GMF tente, de par cette démarche, d’attirer de nouveaux clients étant donné que sa complémentaire santé vient d’être lancée. Enfin, parmi les 3,2 millions d’adhérents de la GMF, 20.000 seulement sont concernés par la branche Santé qui représente moins de 0,2% de son chiffre d’affaires. Ce qui rend difficile la comparaison de la situation de la GMF Santé à celle de l’ensemble des mutuelles dont l’activité est à 85% dédiée à la santé.