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Fukushima, la grande oubliée

Publié le 17 novembre 2011 par Hmoreigne

Fukushima, la grande oubliéeC’est ce qui s’appelle avoir la mémoire courte. Alors que le dragon de Fukushima bouge encore, la polémique qui entoure le débat sur l’opportunité d’une sortie partielle du nucléaire interpelle.  Une amnésie d’autant moins responsable qu’au même moment,  le dernier rapport de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) jette un pavé dans la marre en expliquant au fil de ses 500 pages que la France doit revoir ses normes de sûreté nucléaire.

Suite au drame de Fukushima le 11 mars dernier, des tests de résistance ont été lancés à l'échelle européenne visant à vérifier la résistance des centrales face à des catastrophes d’une autre ampleur que celles jusque-là prises en compte. Ceux-ci ont fait ressortir que la France doit faire évoluer «sans tarder» les normes de sûreté de certaines installations nucléaires pour faire face à d'éventuelles catastrophes naturelles.

«L'accident de Fukushima, mais également les évaluations complémentaires de sûreté, mettent en évidence la nécessité de faire évoluer sans tarder certains référentiels de sûreté des installations», indique l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire qui a également relevé des écarts de conformité avec la réglementation sur certaines installations.

L’humilité scientifique et industrielle qui avait prévalu au début de la catastrophe de Fukushima est aujourd’hui bien lointaine.  A 78 ans après un long passé de pro-nucléaire, Hubert Reeves avait fait preuve d’une grande sagesse en déclarant : « On peut développer les systèmes de sécurité les plus efficaces contre les erreurs techniques, on n’est jamais à l’abri des erreurs humaines. Les principaux accidents nucléaires – Three Miles Islands (1979), Tchernobyl (1986) – ont été provoqués par des erreurs humaines. Le nucléaire exige une sécurité sans faille. C’est une technologie « pour les anges », mais trop dangereuse pour les faillibles humains si facilement négligents quand la routine s’installe, quand la surveillance se « fonctionnarise ».

Des humains incapables d’imaginer l’inimaginable et de nous garantir contre toute erreur puisque par définition, celle-ci est …humaine. Dans ce contexte, contrairement à ce qu’affirme  la droite vendue pieds et poings liés au lobby nucléaire incarné par le trouble Henri Proglio,  une réduction progressive de notre dépendance au nucléaire est un minimum. Cette solution sera toujours moins onéreuse qu’un incident majeur sur le territoire national.


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