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Le Racing Metro 92, Cardiff et quelques sudistes

Publié le 17 novembre 2011 par Sudrugby
Le Racing Metro 92, Cardiff et quelques sudistes

Frans Steyn et sa coupe "para"

Très bonne surprise la semaine passée en recevant une invitation du Racing Metro 92 pour le match de H Cup contre Cardiff. C’est donc accompagné de deux bouchers que je suis retourné près des terrains que j’ai foulé pendant quelques saisons avec les équipes jeunes du Racing (sans le métro)… Si le Du Manoir et ses alentours n’ont plus trop de secrets pour le môme du 92 que je suis, la tribune et la salle de presse m’étaient encore inconnues… ne reste plus que la salle de réception pour pouvoir enfin taper la discut avec un Frans Steyn qu’Ovale de Grâce n’a pas sur reconnaître sans sa tignasse digne d’un Ovale Masqué blond. Mais H Cup, Racing et Cardiff sonnent très européens pour un blog qui se dit spécialisé dans l’hémisphère sud! C’était sans compter sur les deux équipes qui pour me faciliter la tâche ont décidé d’aligner 9 (pour le Racing) et 6 (pour les Blues) sudistes dans leur équipe, banc compris. Et encore je n’ai pas compté Dan Parks, Sydneysider du nord passé par West Harbour, les Southern Districts puis les Eastern Suburbs (ça s’appelle l’ascenseur social) pour enfin quitter l’île continent afin de gagner sa croûte en Ecosse ou Simon Rawalui, ancien joueur du Racing présent en tribune, qui a gardé le physique d’un joueur que je n’aurais pas aimé croiser sur un terrain. Dans la droite lignée de l’article que j’avais écris pour parler des bons coups et des arnaques sudistes en Top 14 voici une petite analyse des hommes venus de down under et de leur impact dans ces deux équipes.

Le Racing Metro 92, Cardiff et quelques sudistes

Johnny Leo'o

Il y a tout d’abord les joueurs passant au nord de l’équateur avec le statut d’international. Le seul d’entre eux est bien sûr Jacques Cronjé qui aurait pu arriver en France quelques mois plus tôt si Jake White en avait décidé autrement. En effet Cronjé a été constamment présent dans les squads de l’ancien coach des Springboks à partir de sa prise de fonction en 2004. Titulaire au Bulls, l’éclosion d’alors tout jeune Pierre Spies le pousse au départ vers les Lions, l’autre franchise du Gauteng. La concurrence de Spies se fait également sentir avec les Boks où Jacques n’est plus titularisé. Victime de graves problèmes de santé Spies est contraint de faire une croix sur le Mondial en France ce qui aurait pu jouer en faveur du Racingman. C’était sans compter avec la décision de Bobby Skinstad de laisser tomber le mannequinat une saison et de se relancer avec les Sharks qu’il aidera à emmener en finale. Jake White a ensuite tranché et Danie Rossouw a été préféré comme second numéro 8. Contraint à ne jouer que la Currie Cup alors que ses coéquipiers devinrent champions du monde, Jacques rejoint la côte Basque et le BOPB où il fait l’unanimité. Après deux ans en concurrence avec Imanol Harinordoquy, il monte à Paris et s’engage avec le Racing où il sera en concurrence avec Sébastien Chabal. Troisième ligne dans la pure tradition Sud-Africaine, Jacques Cronjé s’est imposé grâce à son abattage, sa puissance et son talent intrinsèque au point de devenir capitaine des Racingmen en l’absence de Lionel Nallet. Arrivé plus discrètement sur les bords de Seine, Johnny Leo’o s’est lui aussi imposé au point de devenir incontournable dans l’effectif francilien. Le kiwi d’origine Samoane, passé par Marist Albion (faisant partie des prestigieuses écoles Marist), puis membre durant deux saisons des All Blacks Sevens de Gordon Tietjens, débute en NPC avec Bay of Plenty avant de rejoindre le prestigieux club de Canterbury en 2002 et sa version Super Rugby, les Crusaders, la même année. Une voie royale pour porter un jour le maillot des All Blacks? Malheureusement pas pour Johnny qui a eu la malchance d’arriver à maturité en même temps qu’un certain Richie McCaw, et l’on sait qu’il est très difficile de le déloger, même quand il est illégalement dans le camp adverse. Après 7 saisons en Super 14 dont 3 titres, Leo’o tente donc l’aventure en Europe au sein d’un petit club de Pro D2 ambitieux, accompagné à l’époque de Brent Ward. Participant à l’aventure de la montée puis aux deux phases finales successives, Johnny est devenu indispensable à Pierre Berbizier grâce à son nombre de placages impressionnant, son efficacité en défense, ses qualités de gratteur mais aussi sa capacité à apporter de la continuité dans le jeu contrairement à beaucoup de flankers Européens qui enterrent les ballons. Souvent sous-estimé, Leo’o est pourtant devenu l’un des tous meilleurs à son poste en Top 14.

Le Racing Metro 92, Cardiff et quelques sudistes

Johannes Coetzee

Si ces deux derniers joueurs sont arrivés en France avec déjà beaucoup d’expérience et de belles certitudes, il n’en est pas de même pour certains qui ont débarqués en France en tant que parfaits inconnus. C’est notamment le cas de Johan Coetzee, pilier Sud-Africain né en Namibie, qui a représenté la Western Province en Craven Week (compétition pour les -18 ans) avant de rejoindre Potchefstroom au nord du pays (près de la frontière avec le Botswana) où il a représenté les Leopards en Currie Cup et NWU Pukke en Varsity Cup (tournoi universitaire prestigieux). Arrivé comme joker médical de Mike Tadjer en 2010, Johan est finalement resté dans le squad des franciliens où il a gagné du temps de jeu malgré une blessure qui a retardé son adaptation. Il multiplie depuis les apparitions où sa puissance et sa polyvalence en mêlée sont des atouts. A suivre de très près! Virimi Vakatawa est lui aussi arrivé sur la pointe des pieds en France l’an passé où il a rejoint l’effectif des espoirs. Quelques exploits plus tard (dont le premier retentissant face au Leinster l’an passé), il fait partie des joueurs utilisés régulièrement par Berbizier. Si en bon Fidjien sa défense doit s’améliorer, il est en tout cas sur la bonne voie. Jone Qovu est un peu le couteau suisse des avants car pouvant évoluer à tous les postes des deuxièmes et troisièmes lignes. Repéré en évoluant en rugby à VII, il signe au Racing en 2007 où son physique de déménageur, sa puissance et ses placages l’installent durablement en équipe première. Une valeur sûre, sa récente performance contre Brive en atteste.

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Juan Imhoff

Enfin la dernière recrue est un joueur que je suivais depuis quelque temps avec les Pampas XV et la sélection à VII Argentine sur le circuit mondial. Juan Imhoff est arrivé après le Mondial comme joker médical de Frans Steyn et j’espère qu’il prolongera longtemps l’aventure en Ile de France. Les Sud Africains l’ont découvert cette année en Vodacom Cup où avec Agustin Gosio (qui vient de signer aux London Scottish), il a formé la paire d’ailiers la plus efficace du tournoi. Inutile de disserter sur Juan Martin Hernandez et Sireli Bobo, ces deux là étant devenus des cadres du championnat de France connus de tous depuis bien longtemps. Mais tout ne peut pas être parfait et si je dois apporter un bémol concernant un des sudistes du Racing, il concernerait Juan Pablo Orlandi, le pilier argentin, dont la tenue en mêlée me laisse songeur. J’ai également poussé un ouf de soulagement en apprenant la décision de Ryan Cross de ne plus s’engager avec le Racing pour retourner en Australie, probablement pour signer avec les Wests Tigers en NRL. Une bonne chose, ses perfs avec la Western Force puis les Waratahs n’ayant jamais été exceptionnelles, son passé de treiziste à succès avec les Roosters étant la raison principale de ses sélections avec les Wallabies.

Le Racing Metro 92, Cardiff et quelques sudistes

Taufa'ao Filise

Etant peu amateur de rugby de la Celtic League, et encore moins du rugby Gallois, il m’est difficile de juger les étrangers de Cardiff. Cependant Casey Laulala semble s’être bien adapté chez les Blues après une fin de carrière en dents de scie du côté des Crusaders. Xavier Rush a lui quitté les Blues d’Auckland pour ceux de Cardiff en 2005 et, après un transfert avorté en Ulster, reste un des cadres de cette équipe dont il a été le capitaine. Idem pour le plus rouquins des maoris, Paul Tito, qui possède une grosse expérience en NPC (plus de 100 matchs avec Taranaki) et en Super Rugby (sept saisons avec les Hurricanes) et qui a succédé à Rush pour le capitanat de l’équipe. Michael Paterson fait lui partie de la jeune vague de joueurs ayant quitté l’île du long nuage blanc par impatience à cause de leur non sélection avec les All Blacks. Après trois saisons avec les Crusaders puis les Hurricanes il a rejoint le Pays de Galles en 2010. Dommage pour lui car il y a actuellement une pénurie de seconde ligne de qualité en Nouvelle Zélande. Après deux saison en Super 14 avec les Blues et les Chiefs, Taufa’ao Filise a rejoint l’Europe en 2005 où il est un pilier respecté. Il a participé au dernier Mondial avec les Tonga. Enfin Andries Pretorius, éphémère joueur des Atlantic Pumas en sélections jeunes, a rejoint l’Angleterre en tant qu’étudiant tel Matt Stevens, devenu depuis pilier du XV de la Rose. A Cardiff depuis 2009, il pourrait représenter le Pays de Galles dès 2012.

Il reste bien sûr encore beaucoup de “sudistes” du Racing qui n’ont pas été traités car n’ayant pas foulé la pelouse le jour du match. J’en parlerais lors d’un état des lieux des sudistes du Top 14 à venir à mi saison, ou à la suite d’un prochain match au Du Manoir.


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