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Meurtre d'Agnès : si le viol était considéré comme un crime grave, il n'aurait pas été remis en liberté

Publié le 20 novembre 2011 par Jcgrellety

Depuis des années, les lois françaises sont, en matière de vols et de crimes, toujours plus sévères. La logique répressive est totale et aveugle : pour des petits délits, des citoyens jugés coupables par une instance judiciaire sont placés dans une prison aux côtés de caïds, et la prison devient alors "l'école du vice". Il faut dire que, qu'il s'agisse de récidives, de délinquances, de faits criminels, un certain système politico-médiatique se repaît de faits divers dramatiques. L'odeur du cadavre attire les journalistes, sans pudeur, et des chantres de la "sécurité" (traduisons : des policiers partout, des caméras partout, etc) se réjouissent de ce qui advient puisqu'ils prétendent en tirer une justification absolue. Un sociologue comme Mucchielli a beau dire et prouver que les violences criminelles sont en diminution depuis des années, le zoom médiatique à la sauce "Experts" fait croire que. Non seulement les moyens judiciaires sont inadéquats (effectifs insuffisants de la Justice, prisons surchargées), mais les lois qui sanctionnent délits et crimes sont incohérents : le cannabis qui n'est pas une drogue et qui n'est pas néfaste pour la santé, si on le compare à l'alcool, peut faire envoyer un citoyen en prison, alors que la surconsommation d'alcool qui favorise les violences, notamment conjuguales, est laissée libre, sans contrôle ni surveillance. Le vol d'une banque conduit son ou ses auteurs, s'ils ont été arrêtés et jugés, à de longues années de prison, alors qu'il s'agit seulement de biens matériels, alors que le viol peut bénéficier d'une certaine mansuétude, avec des peines parfois légères. Et le viol est, dans l'immense majorité des cas, un acte masculin, souvent évalué et "puni" par d'autres hommes, dont nous avons avec Matthieu un cas typique et dramatique. Lois, peines, moyens, tout est à revoir, mais ce n'est pas en suivant les volontés des chantres du tout-repressif comme avec les membres engagés de "l'Institut pour la Justice", si proches de l'extrême-droite, que nous arriverons à faire vivre une Justice-juste. Là encore, l'absence de débats démocratiques sérieux et profonds conduit à prolonger un système ancien et dépassé. Dans notre système politico-économico-médiatico-judiciaire, la vie humaine a finalement si peu d'importance. Victimes de faits divers, prétendus assistés ultra-pauvres, exclus contraint à survivre, peu de temps, dans les rues, travailleurs malades en raison d'une maladie professionnelle, etc, tous sont victimes d'un monde humain dominant qui est indifférent à la vie. Les Indignés le sentent, le savent et le disent. Il semble que Matthieu était adepte des jeux vidéos. Et qu'est-ce que ces "jeux" apprennent sur la vie humaine et la vie sur terre ? Rien. Et à quoi se résumera la vie de Matthieu sur cette planète ? Il aura violé une jeune fille, assassiné une autre, et sera devenu un vieillard dans une prison. Les entreprises qui fabriquent des jeux vidéos ne s'inspireront pas de ce genre de vie pour fabriquer un "jeu" aussi dramatique et ennuyeux, alors qu'elles ont habitué Matthieu à l'ultra-violence. La manipulation mentale est depuis un siècle déjà un sujet officiel de problèmes collectifs graves (cf. la propagande), et elle devient toujours plus déterminante. Nous ne sommes pas à la hauteur des faits mentaux et techniques. 


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