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Ron Paul: on peut encore y croire

Publié le 23 novembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Ron Paul, candidat libéral à la primaire républicaine pour les présidentielles américaines, peut-il encore espérer l’emporter?

Les sondages de ces derniers mois ne sont pas très favorables à Ron Paul. S’il est vrai qu’il n’a jamais dépassé les 7% dans les sondages lors de sa précédente campagne en 2008, celle-ci promettait beaucoup de choses avec quelques sondages le faisant monter à 14 points et un nombre important de réussites dans les straw polls et les money bombings mais force est de constater que sa moyenne peine à dépasser les 10%, ce qui est déjà un franc succès pour un candidat sous-médiatisé.

En face, les candidats républicains semblent testés les uns après les autres jusqu’à ce que l’électorat « volant » trouve son champion. Si on a parlé dans nos articles de la chute de Bachmann qui avait atteint la 4e place et devenait la coqueluche des médias, puis de la montée de Cain passé 1er candidat un court laps de temps avant de déjà retomber 3e dans les sondages et encore en baisse, nous n’avons pas mentionné la chute de Rick Perry, longtemps challenger de Mitt Romney – la relève de W.Bush – et ancien occupant de la première place, une bourde lui a été fatale alors qu’il était déjà en perte d’électeurs : il a été incapable de nommer le troisième ministère qu’il souhaitait supprimer et sa méconnaissance de son propre programme a endeuillé sa campagne.

Cet électorat volant cherche donc un nouveau candidat et c’est dans une totale surprise que Gingrich sort de l’ombre alors qu’en début de campagne il se battait mollement avec Cain bien sous le score de Ron Paul. C’est à se demander si l’électorat testera bientôt le Docteur « No » qui aurait bien besoin de ne plus stagner.

Néanmoins, Ron Paul garde un atout en poche; il est le candidat fort du déficit budgétaire et de l’endettement. Tant dans ses campagnes présidentielles successives que dans son travail au congrès, le déficit budgétaire a toujours fait parti de ses chevaux de bataille à tel point que ses prévisions funestes étaient devenues risibles pour beaucoup de politiciens américains qui sont convaincus du too big to fail et spécifiquement quand il s’agit de l’État américain. Et, revendiquant un particularisme pour les États-Unis, auront du mal à retourner leur veste quand il faudra sabrer davantage dans le budget.

Ces prochains mois, avec le timoré sursaut de courage des agences de notation

Ron Paul: on peut encore y croire
qui commencent à admettre que les gouvernements occidentaux ont des dettes hypertrophiées, distribuant ainsi les mauvaises notes un peu partout, là où cela aurait dû être fait il y a longtemps, le sujet du déficit arrive sur la table et les marchés hésitent à se risquer dans les bons d’États et du Trésor. Les dirigeants se tournent vers les plans keynésiens et l’impression de billets pour assurer les banques, celles-là même qui possèdent une part importante des déficits des États.

L’or, restant un bon indicateur des tendances, a multiplié par plus que 3 sa valeur en 5 ans tant en dollars qu’en euros. Certaines presses attribuent ça à une spéculation sur l’or mais un métal bien plus industriel que spéculatif, l’argent, a réalisé un score presque aussi important sans pour autant rattraper la parité historique or-argent perdue lors de l’abrogation des monnaies métalliques. Même des métaux rares où la spéculation est moins courante comme le platine ou le palladium suivent cette tendance.

Bref, un scénario du pire semble se mettre en place car la fin de la récession est achetée à grands coups de dévaluation des monnaies occidentales et, si cette crise survient pendant la campagne, elle fera preuve de l’incapacité des politiques américains actuels à gérer les crises et fera un argument massue pour Ron Paul qui, en surfant dessus, connaîtra un bond dans les sondages. Mais cela sera-t-il suffisant pour obtenir et conserver la première place?


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