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Test de Battlefield 3 (XBOX 360)

Publié le 25 novembre 2011 par Meidievil @gamerslive

Test de Battlefield 3 (XBOX 360)Six ans après la parution du second volet, Battlefield 3 pointe enfin le bout de son nez. Une longue attente expliquée par la création d’une nouvelle franchise : les Bad Company développé avant tout pour les consoles. Un retournement de veste difficilement accepté par les joueurs PC ne voyant pas le salut de la série sur console, mais bien sur le support originel de la licence. Ce troisième volet marque le grand retour de la série phare créée par DICE, mais pas que : c’est aussi l’occasion pour le développeur de sortir l’artillerie lourde pour prouver sa supériorité face au titre d’Activision qui lui fait de l’ombre depuis quelques années. Une guerre bien futile et surtout injustifiée, les deux mastodontes adoptant des gameplay très différents et une optique de jeu opposée. Une guerre d’argent et d’influence qui finalement aura plus porté préjudice à Battlefield 3 qu’autre chose. Rassurez vous tout de suite : le bébé de DICE n’a rien perdu de son prestige. Test d’un FPS qui fait polémique.

Annoncé pour la première fois en juin 2009 à Chicago par Electronic Arts, Battlefield 3 est un titre qui aura su se faire attendre. Les joueurs PC ont dû attendre six ans avant

Test de Battlefield 3 (XBOX 360)
de voir arriver une suite au FPS qui aura marqué bien des esprits. La recette était pourtant pas bien compliquée : trois factions, deux camps sur un territoire et des points à capturer. Chaque drapeau pris faisait baisser les «tickets» de l’équipe adversaire, tout comme chaque élimination, le but ultime étant de ramener les tickets de l’ennemi à zéro avant que celui-ci s’en occupe. Pour combattre, le joueur devait choisir parmi sept classes allant du médecin au mécanicien. Le succès fut au rendez-vous et donna une idée à DICE qui germa sur plusieurs années pour finalement voir le jour en 2008 : la licence Bad Company, une sorte de spin-off jouable uniquement sur Xbox 360 et Playstation 3. Plus léger, moins sérieux et surtout loin de la licence d’origine, BC ouvrit la boite de Pandore : en plus de proposer un mode multi, le titre offrit pour la première fois une aventure solo. Une troublante idée pour une série qui jusqu’ici n’offrit à ses fidèles joueurs que des combats en ligne. L’idée lancée, ce fut d’abord sceptique qui s’immisça parmi les esprits : est-ce que DICE vend son âme pour faire comme les autres ? C’est à dire proposer un mode solo pour remplir le disque et faire juste acte de présence. Les mauvaises langues furent rapidement rattrapées par la réalité : Bad Company s’entoura d’excellentes notes et su captiver les joueurs par son côté comique rafraîchissant. Près de deux ans après le succès du premier volet, un second débarqua sur console et PC pour la première fois. Un épisode moins savoureux en solo que son prédécesseur, DICE ayant favorisé le modo multi cette fois-ci.
Un an et des poussières, c’est le temps qui s’est écoulé entre la sortie de Bad Company 2 et Battlefield 3. Un troisième épisode attendu comme le messie des FPS multijoueur. Entrons tout de suite dans le vif du sujet.

Comme un air de déjà-vu

Tout débute dans les rues de New York, un métro passe et votre destination semble être le toit de celui-ci alors qu’il est en marche. Une fois dans le train, des hommes armés cherchent à vous montrer que vous n’avez pas bien fait de monter à bord sans ticket. Bien évidemment, ils ne font pas le poids face à vous : après tout, vous êtes le sergent Blackburn, l’unique homme capable de sauver New York d’une fin certaine. Une fois dans le dernier compartiment, la tête pensante fait son apparition et vous met à terre en braquant son arme sur votre visage. C’est à ce moment que vous découvrirez que tout ceci n’est qu’un rêve, la réalité reprend alors peu à peu place : vous êtes James Blackburn, un sergent ayant tué son commandant. Dans les locaux du gouvernement, deux inspecteurs vous interroge, il pense que vous êtes un terroriste. Forcément, votre explication est tout autre, commence alors votre plaidoirie.

Test de Battlefield 3 (XBOX 360)
Battlefield 3 vous plonge au coeur d’une guerre contre le terrorisme. Un combat qui vous fera parcourir le globe à la recherche de la vérité et de celui qui tire les ficelles. Vous aurez ainsi l’occasion de parcourir le désert aux commandes d’un char, de faire un voyage en avion, de découvrir Téhéran, New York ou encore notre belle capitale Paris. De la variété en terme de paysage, le titre n’en manque pas, cependant c’est bien uniquement là qu’il varie réellement en solo. L’aventure, bien qu’agréable à suivre, s’avère vraiment décevante. EA nous avait jeté sans arrêt des paillettes aux yeux, nous promettant via des vidéos un solo rythmé et spectaculaire, la réalité est malheureusement tout autre : l’aventure manque clairement de saveur. C’est vraiment dommage, surtout lorsqu’on connaît l’équipe en charge du jeu et son potentiel. Pourquoi ne pas avoir repris les fondations de Bad Company ? L’humour en moins bien sûr, ce troisième volet étant le successeur de la licence originelle. Ici, tout est abondemment scripté, répétitif et rigide. Bon, il est parfois possible d’aller à un objectif en prenant un chemin différent, mais dans l’ensemble le jeu ressemble plus à un grand couloir qu’autre chose. Pour donner un côté plus vivant à tout ça, DICE à cru bon de rajouter des scripts à la pelle. Si sur le papier l’idée peut marcher bien appliquée, dans la pratique Battlefield 3 rate le coche. Vous avez vu les vidéos du solo sur internet ? Dans ce cas vous avez pratiquement tout vu, une grande partie du reste étant des couloirs, des QTE (par paquet) et des cinématiques. Heureusement, le gameplay au poil sauve le solo. Sachez d’ailleurs que malgré ces défauts, le solo de Battlefield n’est pas un mauvais bougre, loin de là même. Certaines missions s’avèrent très sympathiques à faire. En fait, pour bien apprécier cette aventure, il faut tout simplement ne rien en attendre. Nous ne sommes pas dupes, nous savons très bien que ce solo est uniquement là pour faire comme les autres. Ca fait parti du cahier des charges d’un jeu de 2011 : il faut autant un multijoueur qu’un solo. DICE nous a donc concocté une guerre qui prend en moyenne cinq à six heures avant de nous dévoiler le fin mot de l’histoire. En conclusion, en promettant monts et merveilles, EA s’est tiré une balle dans le pied. Il aurait fallu être plus humble et vendre comme il se doit le coeur même du jeu : le multi.

Test de Battlefield 3 (XBOX 360)
Adieu vie sociale, bonjour Battlefield 3 !

Développer ce dernier volet n’a pas du être une mince affaire. En tant que digne successeur de Battlefield 2, ce troisième volet se devait de trancher avec la série Bad Company tout en restant à jour. Une démarche difficile, mais pas pour autant impossible. Pas pour DICE tout du moins puisque le développeur à su tirer le meilleur de son savoir-faire en matière de multijoueur.

Le titre possède trois modes. Le premier, Ruée, plonge deux équipes sur une carte extensible où il y a des attaquants et des défenseurs. L’équipe attaquante doit forcer les lignes ennemies afin de poser une bombe sur l’objectif tandis que l’autre équipe doit tenter de protéger ses deux objectifs en désamorçant si besoin les bombes. Les attaquants possèdent un nombre de réapparition restreint, il faut donc qu’ils arrivent à détruire les deux objectifs avant que ce nombre ne tombe à zéro. Une fois les cibles détruites, les équipes changent de position en progressant sur la carte. Ce qui est intéressant dans ce mode, c’est l’évolution de la carte et le combat acharné qui s’y mène pour avancer. On part ainsi par exemple d’un parc pour ensuite descendre dans le métro et enfin conclure dans une rue la mission.
Le second mode, le plus mythique, est le célèbre Conquête qui s’apparente à une capture de drapeau. Le concept est simple : deux équipes se dispute le contrôle d’une carte, chaque équipe peut augmenter ses chances de gagner en capturant des drapeaux, le but de la partie étant de faire descendre les tickets de l’équipe adversaire à zéro. Elle peut le faire autant en éliminant les ennemis qu’en prenant des points sur le terrain, ceux-ci faisant descendre progressivement le nombre de tickets de l’autre équipe. C’est dans ce mode que les parties les plus intéressantes se déroulent, la capture d’un drapeau pouvant donner lieu à des affrontements épiques.
Enfin, l’ultime mode et le plus classique de tous : le Deathmatch. Sur une carte deux équipes de douze se battent avec comme unique objectif tuer le plus possible. Il existe également une variante à ce mode proposant à quatre escouades de quatre joueurs de s’éliminer joyeusement.

En plus de ces modes, le titre dispose d’un mode coop jouable à deux en ligne comprenant six missions. Une bonne façon de varier les plaisirs.

Test de Battlefield 3 (XBOX 360)
L’union fait la force

Comme toujours avec la série des Battlefield, le jeu propose à chaque joueur d’adapter son style de jeu. On retrouve ainsi quatre classes dans ce volet : tout d’abord nous avons l’assaut, une classe polyvalente qui permet au joueur d’aussi bien assurer une percée dans le front ennemi que de sauver les camarades tombés au combat avec son défibrillateur et ses trousses de soins. Ensuite il y a l’ingénieur qui est un expert en destruction, il peut détruire ou réparer les véhicules de l’équipe adverse. Le fusilier est très pratique lors des longs affrontements puisqu’il peut redonner des munitions à ses coéquipiers. Enfin, le sniper permet de cibler les ennemis et d’éliminer à distance les rangs de l’équipe adverse. Ces classes sont malléables et évolutives. Il faut monter en grade pour pouvoir débloquer de nouvelles options. C’est ici que le système de point bien propre à Battlefield apparaît : contrairement aux FPS classiques qui récompensent en priorité les plus gros tueurs, le titre de DICE favorise l’effort collectif. En effet, on y gagne plus à participer activement à la bataille en essayant de remplir les objectifs qu’à juste rester caché derrière un mur. Un peu à la manière de MAG sur Playstation 3. Il ne faut donc pas hésiter à foncer dans les lignes ennemies pour essayer de conquérir un objectif, quitte à mourir si on joue en escouade puisque si un coéquipier est près de la zone où vous êtes mort, vous pourrez réapparaître à côté de lui. Attention cependant à ne pas réapparaître au mauvais moment ! Il serait dommage par exemple d’apparaître en plein milieu d’un conflit.

Vous l’aurez compris, Battlefield est un titre qui met en avant l’esprit d’équipe et la stratégie. Pour vaincre et gagner du terrain, il faut savoir être malin. Difficile de gagner en fonçant dans le tas, sauf peut-être avec un char. D’ailleurs on peut contrôler dans le titre des chars, des camionnettes amphibies, des jeeps, des hélicoptères et même des avions ! Autant dire qu’il y a de quoi faire, surtout lorsqu’on sait qu’il y a des améliorations pour chacun de ces véhicules ! En terme de gameplay et de contenu, on peut dire que ce troisième volet approche la perfection, du moins pour la partie multi.

Test de Battlefield 3 (XBOX 360)
Techniquement parlant

Ne nous voilons pas la face : Battlefield 3 est moins beau sur console. Les textures sont plus grossières, les effets trop prononcés (notamment la lumière qui aveugle littéralement le joueur), le clipping est parfois trop présent et surtout l’aliasing est roi. Si le tableau dépeint jusqu’ici est pas bien glorieux, sachez que malgré tout ça, le jeu s’en tire incroyablement bien pour un titre multijoueur (le solo étant seulement un hors-d’oeuvre). Les neuf cartes sont maîtrisées, grandes et surtout variées. On combat aussi bien à Paris (sur deux cartes) qu’à Téhéran en passant par la forêt ou le désert. Visuellement les cartes sont belles et vivantes. Ce qui impressionne le plus, c’est bien évidemment le moteur graphique qui laisse aux joueurs le soin de détruire l’environnent. Un sniper vous embête depuis un bâtiment ? Pas de problème, un bon coup de bazooka sur la façade vous aidera à voir plus clair. Graphiquement, si Battlefield 3 sur console ne brille pas forcément par son apparence, ses animations réalistes et son univers criant de vérité suffisent à faire oublier les défauts liés au portage. Finalement, il y a bien un point où le titre mettra tout le monde d’accord : l’ambiance sonore. Autant le dire clairement : tout est parfait. Les bruits résonnent, les balles fusent et les obus éclatent, on a l’impression d’y être. Lorsqu’un sniper vous a pris pour cible, autant dire que vous sentirez la balle tellement le bruit est angoissant. Le travail est chirurgical et le résultat sans tâche : les musiques discrètes installent bien l’ambiance tandis que le doublage fait bien son boulot. Dans l’ensemble, DICE nous propose un portage console de qualité.

Conclusion : 8,5/10

Battlefield 3 est un titre contrasté qui propose deux expériences bien distinctes : la campagne et le multijoueur. Décevant, le solo immerge qu’à moitié le joueur dans une aventure mal rythmée, pas spécialement bien mise en scène et surtout mal découpée. EA a fait le choix de vendre en priorité la campagne du jeu, mauvaise pioche pour l’éditeur et surtout mauvais coup pour les joueurs. Battlefield est une série qui a acquis ses lettres de noblesse avec son mode multijoueur et c’est sur ce terrain que ce troisième volet brille le plus. Plus que complet, le mode en ligne est le pire ennemi de votre temps libre. Moins impressionnant techniquement que son homologue PC, le portage compense ses faiblesses graphiques par une ambiance sonore exceptionnelle et des environnements variés. Que dire de plus si ce n’est que Battlefield 3 ne trahit pas son aîné, il est bien le digne successeur du second volet. Si vous êtes un fan des FPS multijoueur où l’esprit d’équipe est roi, alors n’hésitez pas une seconde, ce jeu est pour vous. Une référence est née.


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