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Pollution lumineuse

Publié le 26 novembre 2011 par Serdj

Pollution lumineuseJe voudrais parler ici d'une pollution méconnue mais bien réelle, la pollution lumineuse. Il s'agit du fait que le ciel de nos villes est devenu, en moins de cinquante ans, une espèce de mélasse jaunâtre qui ne permet plus de voir les étoiles. Il faut séloigner énormément des centres urbains pour avoir un ciel nocture "correct". En France, il ne reste quasiment plus qu'un petit triangle "noir", dans le quercy, et un autre dans les alpes. 90 % de la population française est désormais privée d'un spectacle qui enchantait nos aïeux et qui a inspiré tant de poêtes.  

Pollution lumineuse
Les astronomes sont évidemment les plus touchés. Il est devenu impossible de faire de l'observation sérieuse depuis le territoire français. Mais ils ne sont pas les seules victimes de la pollution lumineuse. 

Lorsque l'on sait :
  • qu'une simple ampoule est visible à des dizaines de kilomètres,
  • que dans les grandes villes, les milliers de lampes allumées peuvent être perçues à des milliers voire des dizaines de milliers de kilomètres,
  • qu'un américain utilise 75 fois plus d'électricité qu'un Indien, un japonais 30 fois plus et un chinois deux fois plus,
nous mesurons davantage l'impact de cette pollution.

Cliquez sur l'image ci-dessous pour l'agrandir 

La terre vue la nuit
Les citoyens, via leur éclairage particulier, sont loin d'être les premiers responsables vu le gachis évident des collectivités territoriales (éclairage urbain inadapté ou superflu...) et de nombre d'entreprises (enseignes de commerces, chaînes de distribution, bureaux...), sans oublier les stades, dont l'éclairage en général particulièrement mal conçu est l'une des principales causes de pollution du ciel, ni les lasers délibérément pointés vers le ciel par des boîtes de nuit, les torchères des sites pétroliers, et enfin les autoroutes belges, éclairées à giorno et qui font que la Belgique est la première victime de cette pollution.

En 1992, dans la « déclaration des droits pour les générations futures » l'UNESCO a consacré un volet spécifique au droit et à la conservation du ciel et de sa pureté.

Conséquences

Les conséquences les plus évidentes vont de la simple gène (qui peut tout de même perturber le sommeil dans le cas d'une source lumineuse clignotante dirigée vers une chambre), aux dépenses inutiles d'énergie.
Cependant, quelques études non confirmées mettent en évidence des conséquences probables pour notre santé. A ce titre, selon des chercheurs de l'Université de Toronto (Canada), notre exposition quotidienne à la lumière électrique a considérablement augmenté pour atteindre jusqu'à 7 heures par jour en moyenne, cette exposition prolongée non naturelle constituerait une "pollution par la lumière artificielle" qui seraient un des plus importants facteurs à l'origine de l'augmentation des cancers.
En effet, sous l'effet de la lumière artificielle, l'épiphyse (petite glande située dans le cerveau) diminue nettement la production de mélatonine dont les bienfaits seraient multiples : anti-vieillissement, freine le développement des tumeurs, stabilise la tension, maintient la libido...
De surcroît, les effets sur la faune et la flore sont notables :
  • La végétation éclairée en permanence dégénère de façon précoce
  • les oiseaux migrateurs sont gênés.  Une tour de 300 m, éclairée la nuit, tue 400 oiseaux chaque jour : les oiseaux, perturbés, s'écrasent contre la tour.
  • les populations d'insectes nocturnes et pollinisateurs sont décimées (seconde cause de mortalité après les produits phytosanitaires)
Enfin, dans un souci de sécurisation constant et parfois futile, chaque coin de rue est investi d'un réverbère de sorte que nous ne connaissons plus de vrais nuits qui ont pourtant une dimension culturelle importante. Allons nous délibérément priver les générations futures de la contemplation du ciel étoilé ?

Un gouffre à fric

Mais surtout, l'éclairage nocture est un goufre énergétique qui pourrait être évité. Selon l'ADEME, l'éclairage, en Europe, a un impact conséquent sur l'environnement, puisqu'il représente autour de 40 % des consommations totales d'électricité du secteur tertiaire.  30% de l'energie lumineuse émise dans le monde n'éclaire que le ciel.  Un lampadaire bien conçu devrait éclairer le sol autour de lui,  et non le ciel, un espace vierge ou un endroit inacessible... Tout comme les enseignes lumineuses qui sont trop agressives et n'intéressent que peu les citoyens et les astronomes.
En France, les dernières enquêtes nationales notent qu'en 2002, l'éclairage public représente en moyenne 48% de la consommation totale d'électricité des communes, et 40 % des dépenses Il génère aussi 4% des émissions totales de gaz à effet de serre. Or, l'ADEME estime que les économies sur ce poste peuvent atteindre 20 à 40 % avec des investissements de surcroît rentables.

Les solutions existent...

Pollution lumineuse
En effet, il est possible d'obtenir le même niveau de sécurité la nuit en dépensant beaucoup moins d'energie (ci contre). Des petites lampes au sol, complétées par un éclairage activé par des détecteurs de présence (pour les piétons), et le tour est joué. L'investissement est rapidement rentabilisé par l'économie d'énergie.
Même sans aller jusque là, un éclairage adapté et de qualité ainsi qu'une réglementation réaliste et appropriée sont aussi sources d'importantes économies (La ville de Lille a ainsi fait 35 % d'économies en un an, tout en éclairant mieux, grâce à des lampes et luminaires plus éco-performants).  Ca parait du simple bon sens, mais il suffit que les lampadaires éclairent... vers le bas !
Pour plus d'infos : voir la page sur la pollution lumineuse de Wikipedia, très bien faite.
La suite : Pollution radio

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