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John Maus (+ Gary War) - Paris, La Maroquinerie - 29 novembre 2011

Publié le 02 décembre 2011 par Toto
John Maus (+ Gary War) - Paris, La Maroquinerie - 29 novembre 2011
C'est sans doute le dernier concert de l'année auquel nous assistons et le moins que l'on puisse dire, c'est que la soirée fut... atypique. Maman, particulièrement distraite, donne le bras à un inconnu en descendant du métro, à Gambetta. Pas assez prompt, je me retrouve à courir derrière elle, pour lui expliquer le malentendu. Un homme comprend ce qui se passe et nous sourit. Arrivés devant la Maroquinerie peu après 20h, nous ne rencontrons quasiment personne. Dans la salle, peu de monde encore, les gens viennent s'asseoir progressivement dans la petite arène située devant la scène. La sono passe en boucle une musique pour danseurs de rock acrobatique. On imagine alors les bananes, les jupes plissées et les petites socquettes. On s'est peut-être trompé : et si la Maroquinerie accueillait ce soir l'enregistrement du "Plus grand cabaret du monde" de l'insupportable Patrick Sébastien ? En regardant autour de nous, les fringues et le look du public ne collent pourtant pas. La tension est palpable. Certains, nerveux, secouent inconsciemment, qui leurs pieds, qui leur tête, sur le rythme de la musique. Après plus d'une dizaine d'écoutes successives du même morceau, on se demande si c'est par goût ou si c'est seulement pour tenter de canaliser une énergie qui pourrait les amener à faire des bêtises. Puis, un gars finit par arriver derrière les platines et la table de mixage. Quelques uns, nous en premier, lui jettent des regards suppliants : est-il possible de passer à autre chose ? Rapidement, nous constatons que lui-même ne semble pas avoir la maîtrise de la musique diffusée dans la salle. Nous n'attendons donc plus qu'une chose, que le concert commence au plus vite. N'importe quelle musique fera l'affaire pourvu que l'autre se taise.  La scène est nue ou presque, quelques machines sont posées par terre, il y a aussi une guitare, un micro et c'est tout. Arrive enfin, Gary War, la première partie. Le type a plutôt le look de chanteur de hard rock avec sa longue tignasse. Il défera rapidement ses cheveux pour se cacher derrière. La musique est en grande partie enregistrée et à part quelques riffs de guitare et le chant, rien n'est joué directement devant nous. Rien à dire sur l'originalité de la chose, mais le son très brouillon finit par lasser. La voix est même à peine audible, cachée sous les effets et les couches de guitare. De temps en temps, un jet de postillon et de cheveux vient casser la routine de ce magma sonore. Déroutant et assez épuisant. Le chanteur partira même sans prévenir personne sur ce qui ne semblait pas être la fin d'un morceau, laissant le responsable des lumières et le public médusés.
Après une petite pause - normal, vu le peu de matériel sur scène - c'est au tour de John Maus. Et là, c'est d'abord la stupéfaction. Le gars est aussi tout seul sur scène. Il n'a même pas de guitare comme son précédent acolyte. Mais il a l'air terriblement furax - à cause de la musique diffusée par la sono ?. A la manière des rugbymen néo-zélandais et leur haka, Maus hurle, se tire les cheveux, se tape sur la tête, sur les genoux. La première réaction du public est de sourire nerveusement devant la folie de l'énergumène. Tout cela ressemble à une blague, une sorte d'improbable karaoké version punk. Pas d'effet de lumière, pas de mise en scène, juste un chanteur complètement survolté et le mot est faible. En comparaison, une prestation de Of Montreal paraîtrait presque fade, c'est peu dire. Au bout de quelques minutes, on s'habitue, car les chansons excellentes pour la plupart emportent l'adhésion. Un concert de John Maus est une expérience surréaliste, et à défaut d'avoir été vraiment emballé, c'est une expérience à vivre, un grand défouloir. Subjuguant.

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