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La Sarkozie n’est plus ni un état de droit ni une démocratie : la preuve par le Préfet de la Vienne !

Publié le 02 décembre 2011 par Kamizole

Pendant les discours grandiloquents de Nicolas Sarkozy se posant - encore une fois ! - en sauveur de l’Europe, de l’euro et sans doute du… monde libre, la fachosie continue son petit bonhomme de chemin fort fâcheux. Bien de quoi tomber à la r’bidaine tout en s’étranglant de colère en découvrant ce titre sur l’infolettres de La Nouvelle République : Les élus locaux fichés et étiquetés par l'État (2 dec. 2011 : date anniversaire du coup d'Etat de Napoléon le Petit, qui plus est...) et surtout le sous-titre qui m’a fait immédiatement tilter, cliquer et flipper : « Le préfet demande aux maires de la Vienne de déclarer leur '' nuance politique ''. Une '' obligation '' qui exclut le recours au '' sans étiquette ''.».

Je ne saurais dire si Yves Dassonville - plus haute autorité de l’Etat dans le département - a pris cela sous son bonnet où s’il agit en parfait préfet zélé conformément aux ordres du ministère de l’Intérieur. Claude Guéant. Qui se multiplie en ce moment, prenant des positions qui font plus penser au Régime de Vichy qu’à la République française. Si elle existait encore nous pourrions les décorer l’un et l’autre de l’ordre de la Francisque pétainiste. Se souvenir que Maurice Papon fut lui aussi préfet et zélé collabo à Bordeaux. Nous savons comment il a fini. Dans les poubelles de l’Histoire.

Le « répertoire national des élus » a été créé en 2001 par Lionel Jospin. Je me demande d’ailleurs bien pourquoi. Innovation cette année puisque le Préfet de la Vienne enjoint aux édiles du département de remplir non seulement une « fiche de renseignements obligatoires » - ils éprouvent le « désagréable sentiment d’être fichés » - mais d’indiquer leur appartenance politique, selon le courrier qu’il leur adressait : « J'attire votre attention sur l'obligation d'indiquer votre nuance politique conformément à la grille ci-jointe et je vous précise qu'il n'est pas possible de retenir des nuances telles qu'apolitique ou sans étiquette ».

L’argument mis en avant par le Préfet est proprement grotesque : la mise à jour du ficher interviendrait « dans le cadre de la préparation de l'élection présidentielle » ! A moins qu’il ne s’agisse de d’opérer un contrôle serré des éventuelles signatures parrainant tel ou tel candidat à l’élection présidentielle, sachant si ma mémoire ne me trahit pas qu’elles doivent avoir été recueillies dans au moins 50 départements.

Mais c’est stupide. De nombreux maires de petites communes refusant précisément ces parrainages pour ne pas être catalogués politiquement par leurs électeurs, d’autres le faisant par amitié ou au nom de la liberté d’expression même à l’égard de candidats dont-ils ne partagent pas au demeurant toujours les positions. Ils sont assez grands pour l’expliquer aux habitants de leur commune.

Toujours est-il que cette initiative a été très mal reçue par les maires de la Vienne, en premier lieu par Yves Bouloux, président de l'association des maires de la Vienne, maire (centriste) de Montmorillon qui estime que « C'est une injonction bizarre et pour le moins déplacée » et « ne voit pas au nom de quel principe on pourrait obliger les élus à se revendiquer d'un parti ou d'une sensibilité poli-tique. Chacun est libre».

Bien entendu, certains ne manquent pas de remarquer que les apolitiques et autres prétendus "sans étiquette" se situent le plus souvent à droite. Et alors ? Le phénomène est loin d’être nouveau, je l’ai constaté depuis mon enfance. Leurs électeurs ou leurs adversaires ne sont pas stupides. Ils savent parfaitement à quoi s’en tenir.

En outre je connais suffisamment le monde rural pour savoir que parmi les 36.000 communes de France, un grand nombre ont la taille d’un confetti et qu’il s’agit la plupart du temps d’élire l’équipe municipale - le plus souvent toutes sensibilités confondues - qui semble la plus capable de bien gérer les affaires de la commune. La plupart du temps, si des problèmes surviennent, il s’agira de conflits de personnes ou de la personnalité autocratique du maire. Très rarement de l’appartenance politique.

L’UMP voudrait-elle jeter de l’huile sur le feu ? Diviser pour régner, encore une fois. Nicolas Sarkozy - « clivé » lui-même au plus haut point - ne pouvant supporter l’idée que les êtres, les choses, les groupes sociaux et les institutions puisse échapper à la zizanie, par l’entente et le consensus . Selon son propre modèle de fonction-nement. Psychopathologique.


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