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Anselm Kiefer's studio

Publié le 02 décembre 2011 par Magdala



Les toiles et, plus généralement, les œuvres d'Anselm Kiefer, saturées de matière (sable, terre, feuilles de plomb5 que Kiefer appelle « Livres », suie, salive, craie, cheveux, cendre, matériaux de ruine et de rebut), évoquent la catastrophe et les destructions de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la Shoah. Le choix des matières exprime également sa sensibilité à la couleur : « Plus vous restez devant mes tableaux, plus vous découvrez les couleurs. Au premier coup d'œil, on a l'impression que mes tableaux sont gris mais en faisant plus attention, on remarque que je travaille avec la matière qui apporte la couleur6. » L'esprit qui se trouve dans la matière a également son importance. La suie, par exemple, est la résultante d'une matière initiale différente qui a subi, grâce au feu, de nombreuses transformations. La suie est donc l'étape finale et définitive d'une autre matière6.
Dans certaines toiles, l'artiste superpose à cette représentation du désastre un symbole de l'art ou du génie : ainsi dans Icarus, les sables du Brandebourg (1981), c'est la forme d'une aile peinte à l'huile.
Convaincu de la nécessité de revisiter l'identité allemande de l'après-guerre, sans la renier, Kiefer questionne ses grands récits (notamment La Chanson des Nibelungen et Parsifal), ses événements historiques fondateurs (comme la bataille d'Arminius ou le tombeau d'Alaric Ier), ses grandes figures philosophiques et littéraires, ainsi que l'exploitation qui en fut faite par le nazisme2. La poésie est une autre de ses sources d'inspiration majeures, qu'il utilise autant en référence qu'en matériau même de ses créations plastiques en inscrivant fréquemment des fragments de textes à même la surface de la toile ou de la sculpture.
Depuis les années 1990, il a dédié plusieurs séries d'œuvres aux poètes Paul Celan, Ingeborg Bachmann et Velimir Khlebnikov, trois auteurs ayant entrepris de dresser le langage contre l'oubli et la barbarie. Il est également très influencé par le mysticisme de Robert Fludd et les écrits de la Kabbale.
Ses œuvres font partie des collections des plus grands musées du monde. Le 24 octobre 2007, trois de ses œuvres (Anthanor, une peinture de 11 mètres de haut, Danaë et Hortus conclusus, deux sculptures) entrent dans les collections pérennes du musée du Louvre7, une première pour l'institution depuis 19548,9.
Kiefer a inauguré le programme Monumenta du Grand Palais à Paris en 2007, avec un travail qui rend hommage notamment aux poètes Paul Celan et Ingeborg Bachmann, mais aussi à Céline.
Les « maisons »[modifier]
Depuis 1993, Anselm Kiefer conçoit des environnements, qui mêlent constructions, sculptures, tableaux, et des projets monumentaux. Ces sculptures monumentales en forme de tours ou de « maisons », ainsi qu'il les appelle, sont des espaces dédiés à la présentation de peintures et de sculptures10.
Sensible au cadre de présentation de sa peinture, il refuse qu'elle soit présente dans les foires10. Il conçoit donc des bâtiments autour d'ensembles d'œuvres, les collectionneurs acquérant ainsi l'ensemble. Ces « maisons » ont généralement la forme de pavillons formellement sobres, dont l'extérieur est couvert de tôle ondulée et l'intérieur présente des murs blancs semblables aux cimaises des musées.
Am Anfang, « l'opéra colossal »[modifier]
En 2009, à l'occasion des célébrations des vingt ans de l'Opéra Bastille et du départ de Gerard Mortier de la direction, l'institution commande à Kiefer la conception d'un spectacle musical avec récitant intitulé Am Anfang, où il réalise la fusion de divers arts, la mise en scène, les décors et les costumes11 sur des textes bibliques de l'Ancien Testament et une vision post-apocalyptique du monde12.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Anselm_Kiefer
 

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