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Sophie la Girafe, une espèce menacée?

Publié le 02 décembre 2011 par Lilimome

Une fois n'est pas coutume, je reprends tel quel un excellent article du Nouvel Obs sur les dangers de Sophie La Girafe récemment pointés du doigt par Que Choisir. 

Sophie la Girafe, une espèce menacée?

Les temps sont durs pour Sophie la girafe. Dans son numéro de décembre 2011, le magazine "Que choisir" (payant) remet en cause l'innocuité du jouet, vendu à plus de 50 millions d'exemplaires dans le monde. A la suite de tests maison, le journal assure que ses résultats de laboratoire "entraîneraient son retrait du marché Outre-Rhin". Référence à la réglementation sur les jouets allemande, plus stricte qu'en France.
Une girafe pas si sage
Qu'on se comprenne bien : l'herbivore en caoutchouc naturel préféré des nourrissons - 816.000 girafes achetées en France en 2010 pour 832.000 naissances!- est bien conforme à la réglementation française et européenne sur les jouets. Et le restera en 2013, lorsque sortira une nouvelle Directive sur le sujet. Le problème est ailleurs.
Sophie la girafe comporte des taux de précurseurs de nitrosamine qui fleurtent avec les limites autorisées : 0,945 milligramme (mg) quand le seuil est fixé à 1 mg. Surtout, ce taux est bien supérieur à celui fixé pour les tétines de biberon et d'apaisement (0,1 mg), pour un usage somme toute peu différent. En 2008, l'Allemagne a choisi d'étendre les seuils fixés par la réglementation européenne sur les tétines aux jouets susceptibles d'être portés à la bouche.
Le risque ? Les précurseurs de nitrosamines se transforment au contact de l'humidité, et donc de la salive, en nitrosamines, substances classés cancérogènes probable (œsophage, estomac) ou possible par le Centre international de recherche sur le cancer.

Sophie instrumentalisée ?

Changer le processus de fabrication, opération de transformation thermique du caoutchouc au cours de laquelle se forme probablement la molécule incriminée, coûterait sans doute une fortune. Le fabricant Vulli, qui emploie 120 personnes à Rumilly et tourne sur cet unique produit depuis 1961, préfère la contre-attaque.
Dans un communiqué publié le 2 décembre 2011, l'entreprise se dit prête à "demander réparation par voie judiciaire" à ceux qui diffusent "des informations infondées et incomplètes". En ligne de mire : le magazine 'Que Choisir'. "Il se sert de Sophie, qui n'est pas condamnable, comme d'un emblème pour faire évoluer les normes sur les jouets", tempête Serge Jacquemier, directeur de l'entreprise. Pas faux.
Quant à la présence de précurseurs de nitrosamines dans le caoutchouc de Sophie, la maison minimise le risque : "Aucun produit au monde n'est aussi sûr que ce jouet ! Cette substance est naturelle dans le caoutchouc, tout comme dans la bière, la viande ou la charcuterie. Il faudrait manger 36 Sophie pour absorber l'équivalent de ce qu'on trouve dans un verre de bière !" Encore vrai. Sauf que les nourrissons ne consomment ni bière ni saucisson.
L'offrir encore ou pas ?
"On ne peut pas dire qu'un tel jouet est toxique ou pas", explique Marie-Françoise Corre, ingénieure en matériaux et membre du Comité scientifique du WECF (Women in Europe for a common futur). "Mais il joue son rôle dans l'ensemble des nitrosamines qui arrivent à l'enfant par différents biais. Et chaque source contribue à construire l'exposition au risque de cancer".
Alors que l'entreprise promet de faire tous les efforts pour réduire au maximum la présence de cette substance dans son produit, la scientifique appelle à "tenir compte du contexte". La fumée de cigarette par exemple, est très chargée en nitrosamines. Inutile d'en rajouter.
En revanche, pour un bébé protégé par ailleurs des agressions toxiques, qui boit bio, suce une tétine en silicone et dort dans un lit sans colles toxiques, pourquoi pas. Comme un petit écart en période de diète.
Morgane Bertrand – Le Nouvel Observateur


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