L’intronisation du baryton Bruno Laplante au Panthéon de l’art lyrique : un hommage plus que mérité

3 décembre 2011
(N^o 2011- 48)

Bruno Laplante

« Aux grands artistes, la patrie reconnaissante » ! Lorsque je paraphrase la devise que l’on retrouve sur la façade du Panthéon à Paris, le baryton québécois Bruno Laplante – dont l’Opéra de Montréal souligner a la contribution exceptionnelle à la vie lyrique nationale lors de son gala du 4 décembre 2011- se rappelle qu’il pouvait lire cette devise de la fenêtre de l’appartement qu’il occupait dans la Ville-Lumière lorsqu’il faisait des études de chant. « Je me réjouis de ce geste de reconnaissance », me confie le 1er  décembre celui qui deviendra la 54e personnalité du monde de l’opéra à être intronisé au Panthéon québécois et canadien de l’art lyrique depuis la création de cette institution en 1991.

Cette reconnaissance est d’ailleurs fort méritée et sera l’occasion de rappeler le parcours d’un artiste d’exception qui a été caractérisée par la diversité de ces activités lyriques. Récitaliste apprécié et grand interprète de la mélodie française, Bruno Laplante a également a chanté dans plus de 800 représentations d’opéras sur les grandes scènes de notre planète lyrique. Il a notamment participé à la création de La Chute de la Maison Usher de Claude Debussy à Francfort en Allemagne.

La discographie de Bruno Laplante est impressionnante et il compte parmi les chanteurs québécois qui ont le plus grand nombre d’enregistrements à son actif dont vous trouverez la liste complète sur le site de l’artiste en cliquant ici. Lorsque je lui demande d’identifier son compositeur de prédilection et l’enregistrement dont il est le plus fier et, il me parle de Reynaldo Hahn et du disque de Mélodies françaises paru chez Calliope et Fleur de lys /Analekta. Ce disque lui valut d’ailleurs en 1974 le Grand Prix de l’Académie du disque français et vous pouvez en écouter un extrait et la mélodies « Si mes vers avaient des ailes en cliquant ici.

L’histoire de la vie lyrique du Québec doit aussi beaucoup à Bruno Laplante. Celui s’associa en 1974 à la soprano Céline Dussault, la mezzo-soprano Gabrielle Lavigne (remplacée par Paule Verschelden en 1976) et le ténor Paul Trépanier pour fonder l’Ensemble Cantabile de Montréal. L’Encyclopédie de la musique au Canada rapporte que l’ensemble présentera d’abord « un répertoire d’extraits d’oratorios, d’opéras, de cantates et des mélodies, pour duos, trios et quatuors », favorisera ensuite « la présentation d’œuvres complètes d’opéras bouffes, d’opérettes et d’opéras-comiques […] et se verra confier « les tournées de l’Opéra de chambre du Québec fondé [en 1980] par le Ministère des Affaires culturelles du Québec. L’ensemble présentera notamment Monsieur Choufleuri restera chez lui et La Chatte métamorphosée en femme de Jacques Offenbach, Le Médecin malgré lui de Charles Gounod, La Farce de maître Pierre Pathelin d’Henry Barraud et L’étoile d’Emmanuel Chabrier. Avec l’ambition de faire revivre l’expérience des Variétés lyriques de Lionel Daunais, il sera à l’origine de la création des Nouvelles variétés lyriques et présentera à la salle Maisonneuve de la Place des arts de 1986 à 1988 et à raison d’une production par année les opérettes Orphée aux enfers et La Vie parisienne de Jacques Offenbach ainsi qu’Une nuit à Venise de Johann Strauss.

Depuis 1994, il assume la direction artistique du Nouveau Théatre Musical (NTM). Cette compagnie notamment présente en 1998 l’opéra québécois L’Intendant Bigot d’Ulric Voyer dans le cadre des Fêtes de la Nouvelle-France et créée en 2004 la cantate Fernand de Charles Gounod.

L’art lyrique est une affaire de famille pour Bruno Laplante. Il forme depuis 1989 un duo lyrique avec la mezzo-soprano et son épouse France Duval. Leurs deux enfants, Rosemarie et Mathilde qui ont aujourd’hui 19 et 15 ans respectivement, partagent leur aventure lyrique et ont participé à plusieurs concerts de la famille Duval-Laplante.

Le blogueur lyrique transmet toutes ses félicitations à Bruno Laplante et anticipe le plaisir d’assister demain après à la Maison symphonique de Montréal à la cérémonie d’intronisation de ce grand artiste du lyrique Québec.

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Je dois filer pour aller voir Roselinda de George Friedrich Haendel dans le cadre de la série MET Live in HD qui commence à 12 h 30 aujourd’hui et qui sera aussi radiodiffus dans le cadre de l’émission L’Opéra du samedi animée par Sylvia L’Écuyer. Je complète cet article dans les prochaines heures!