Magazine Société

Marre d'Eva Joly!

Publié le 04 décembre 2011 par Hermes
Marre d'Eva Joly!« Ma patrie, c’est la langue française », lançait Albert Camus.
Quelle meilleure définition pour ce qui devrait rassembler les êtres d’une même nation : un système de codes pour une compréhension commune, certes, mais aussi une esthétique, un art. De la jouissance pure pour le lecteur ou celui qui couche des mots sur le papier, les enrobe d’étoiles ou de virgules dans des phrases froufrouteuses, sulfureuses, langoureuses, ennuyeuses, heureuses : La langue française a ses beautés, ses complexités, ses surprises. Parfois trop fardée, trop folle, trop rigoureuse ou trop imprévisible. Mais ce qu’elle dit ne se traduit pas plus dans une autre langue qu’on ne saurait entendre un lied en anglais ou Cosi fan Tutte en chinois.
Il ne s’agit pas de xénophobie mais plutôt du génie propre à chaque langue.
J’aime la langue française pour m’avoir bercé, pour être la mienne même si d’autres langues ont en moi une autre force, d’autres résonances. Elles peuvent être des amantes, ce ne seront jamais ma langue maternelle. Qu’un candidat à la Présidence de la République française soit moqué pour sa façon de malmener la langue nationale, est-ce scandaleux ? Quand on s’offusque de voir Sarkozy maltraiter cette langue, serait-ce également scandaleux ? Non, le respect de la langue française c’est le minimum qu’on peut attendre de qui veut briguer l’investiture suprême. Et qu’on ne me fasse pas croire que Madame Joly, depuis si longtemps en France, si elle avait aimé cette langue, si elle avait aimé ce pays, n’aurait pu effacer cet accent qu’au contraire elle affecte avec ostentation comme pour marquer sa distance. Madame nous trouve sans doute élitistes et corrompus. C'est dans nos gènes sans doute. Madame rêve de geôles sombres et de l’accent qui claque. Ecologie punitive!Qui est alors xénophobe ?
Scandale pourtant : un écrivain dans Le Point s’est amusé à moquer Eva Zoly, ex Miz Norvege et futur zozo de la politique à défaut de grande zaza. Et voilà que de grandes zâmes se mobilisent pour venir à la rescousse de cette victime du racisme et de la xénophobie! Chers norvégiens, faites attention, vous n’êtes plus en sécurité dans nos rues !
Donc l'écrivain - qu'il est urgent de jeter au bûcher -  a osé écrire dans un humour perfide ce qui serait le premier discours de la nouvelle Présidente: « Zalut la Vranze ! Auchourt'hui est un krand chour : fous m'afez élue brézidente te la République vranzaise. Envin un acde intellichent te ce beuble qui a vait dant de pêdises tans son hisdoire, sans barler éfitemment te doudes les vois où il a bollué l'admosphère montiale afec tes essais nugléaires, mais auzi les lokomodives à fapeur, les hauts vournaux, les incenties de vorêt, les parbekues kanzérichênes tans les chartins te panlieue, chen basse et tes meilleures, che feux tire tes bires, tes peilleures c'édait te l'humour, parze qu'il ne vaut bas groire que l'humour z'est rézerfé aux Vranzais te souche. »
Ceux qui lynchent aujourd'hui s'inventent des victimes. Comme au farwest autrefois les lyncheurs se parent de vertu. Ces grandes âmes ou ces grands ânes agitent leurs clochettes pour faire fuir les lépreux. Au Moyen-âge, c’était le contraire…
François Delapierre, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, se lâche :"En réactivant le spectre du boche au détriment d'une compatriote, M. Besson manifeste un communautarisme atterrant en effaçant les propos d'Eva Joly derrière son origine. Il souffle sur les braises de l'affrontement entre les peuples alimenté par la crise comme par la dérive autoritaire de l'Union Européenne. Ce n'est pas simplement grotesque, c'est criminel".L'écrivain est criminel. Ben oui...
Cécile Duflot, secrétaire générale d' Europe-Ecologie Les Verts, réclame des excuses publiques de la direction du "Point". Sos-Racisme a dénoncé "la dérive nauséabonde » du texte et demandé au Point de "ne pas laisser une telle initiative sans suite".Etc ,etc.
Questions : Quand on fait parler Le Pen avec un accent allemand, parle-t-on de germanophobie et quand on se moque de François II (Préparons-nous à son règne!) avec un ton de neuneu, parlons-nous d’Hollandophobie ?Mais chez les Verts on ne rit pas, on ne pense pas, Monsieur : on impose sa vertu à coup de trique et d’anathèmes.
 On n’y aime que le feu qui purifie, les bûchers expiatoires et ceux qui doivent être « autrement », c'est-à-dire en fait, comme eux : étroits, intolérants, sectaires, tristes. Chez eux on ne risque pas la talibanphobie ! Car dans leurs têtes il n’y a que désert et barbes hirsutes.
 Imaginons la France gouvernée par Eva Zoly ! Le petit pamphlet de Besson ne serait pas même au ras de ce qui nous attendrait en termes de privation de liberté et de censure.Notre Anasthasie n'avait pu interdire "L'ivresse du pouvoir" de Chabrol... La mère fouetarde veille!Ces gens là, fuyons les: C’est la peste verte. "Nauséabonde", comme ils disent ?

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hermes 157 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine