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Décroissance programmée

Publié le 10 novembre 2007 par Zozo

Des chercheurs du département R&D d'EDF ont récemment publié un rapport dans lequel ils estiment que le pic d'énergie productible raisonnablement pourrait être atteint d'ici 2040. En d'autres termes, si on ne veut pas pourrir la planète entièrement, on sera obligé de réduire la consommation d'énergie. Ou changer notre idée de "croissance".

L'équation est assez simple : la croissance économique mondiale suit environ le même rythme que la consommation d'énergie. Les pays développés font désormais des efforts (certains du moins ...), mais ceux en développement n'envisagent pas du tout de réduire leur consommation. De leur point de vue, ils ont entièrement raison. L'Europe, les Etats-Unis, le Japon, tous les pays riches ont abusé largement de l'atmosphère durant leur révolution industrielle, et bien après. C'est seulement depuis quelques années où il y a eu une prise de conscience, seulement depuis qu'on s'aperçoit que l'activité humaine a un impact sur l'environnement et donc sur ... la création de richesse.
Que les motivations soient d'ordre environnemental ou géopolitique / stratégique, cela ne change rien au problème : la production d'énergie mondiale ne pourra pas suivre la consommation si elle continue à ce rythme, le rythme de la croissance. Mais la croissance est-elle réellement un bon indicateur ?
Voilà la bonne question. S'il faut se préparer à réduire la croissance du pays, faut-il se préparer pour autant à vivre moins bien ? Des études paraissent régulièrement sur le sentiment d'être heureux suivant les pays. La France est toujours mal classée et on s'aperçoit qu'il n'y a pas vraiment de corrélation entre richesse et bonheur. L'argent ne fait pas le bonheur, on le savait déjà, et pourtant c'est bien cette course à la richesse que tout le monde fait à tout niveau : les pays, les entreprises, les individus. Société de consommation oblige. Ce système qui a permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté et de s'affranchir totalement des besoins primaires (manger, dormir etc), ce système va peut-être avouer ses limites tellement il est énergivore. C'est peut-être salutaire, c'est peut-être vraiment le moment de remettre en question le bonheur de tous : est-on plus heureux avec les dernières fringues à la mode, le dernier téléphone, ordinateur, écran, en allant à l'autre bout du monde, en ayant 2 voitures, un grand appartement, surchauffé en hiver et surclimatisé en été et en mangeant 2x plus que nos besoins énergétiques ?
Peut-on faire plus, mieux, plus efficace, avec moins ? Il le faudra. Et on peut espérer avec ça une société moins abrutie par l'argent. On peut toujours rêver !


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