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Livre toi !

Par Teaki

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Combien de bibliothèques publiques pour la Polynésie française, un territoire vaste comme l'Europe?

3 dont une bibliothèque universitaire, la 2ème professionnelle et la 3ème dans la capitale de Papeete. Malgré les initiatives de maires et d'associations comme Polynélivres...

Un vrai scandale!

Quand on sait que l'illétrisme est un des 1ers fléaux polynésiens, on se demande "Quelles sont donc les priorités des politiques en Polynésie?" 

Je me souviens enfant et même adolescente quand je passais mon temps à lire, on me disait "Les polynésiens n'aiment pas lire."

Longtemps j'ai cru que ma passion de la littérature m'éloignait de mes racines polynésiennes. Désormais je trouve ce préjugé futile et dangereux.

On peut être polynésienne et littéraire, marquisienne et cérébrale, aimer danser et écrire, conjuguer passion et réflexion.

C'est la passion qui me dicte mes engagements, la passion de la Polynésie, de la Bretagne aussi. C'est une chance d'habiter, d'être élue de la région la plus littéraire de France. Une chance et un choix.

Même en Bretagne, nombreux sont les foyers où il n'y a pas de livres. Les lycées s'interrogent sur la fréquentation de leur CDI, hideuse expression qui qualifie la bibliothèque. Comment motiver nos jeunes à lire?

Le Goncourt des lycéens et le concours de critiques qui lui est adossé sont d'excellentes façons de valoriser la lecture...mais on ne s'adresse qu'à un public naturellement lecteur. Comment attirer les autres?

En Polynésie, la problématique est opposée car le manque d'infrastructures est criant. Je me souviens de la salle miteuse qui servait de bibliothèque à Taiohae Nuku-Hiva. On y avait entreposé les ouvrages laissés par les touristes ou les navigateurs de passage. La moitié était donc en anglais, le tiers en allemand et, en français, les Frédéric Dard rivalisaient avec les Agatha Christie. Bientôt j'irai voir si les choses ont tant changé. Il parait que des directrices d'écoles ouvrent leur bibliothèques au public...cela se passe dans l'île de Ua Pou.

Lors de mon dernier passage aux Marquises en aout, facebook était bien plus important que le prochain prix Goncourt.

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Pourquoi les Marquises vivraient-elles sous cloche? Pourquoi serions-nous plus avides de culture livresque si nous n'avons pas été sensibilisés très tôt à l'attrait de la lecture?

Cela dit, je suis certaine que nous devons, que nous pouvons inverser la tendance ou du moins équilibrer la vision, donner le choix, offrir une alternative.

Il ne s'agit pas d'obliger à lire car non seulement c'est stérile mais c'est surtout hors de portée.

L'objectif est de donner l'occasion de lire à un moindre coût avec le choix le plus large possible.

La suite au prochain chapitre...

En attendant, je suis très fière que Jean-Philippe Blondel ait reçu le Prix Femina 2011 pour G229, un auteur que je suis depuis 1993 avec "Accès direct à la plage".

Ces dernières semaines, j'ai eu le temps de lire et d'apprécier (je vous fais grâce des livres que j'ai refermés sans les terminer) :

  1. Les solidarités mystérieuses de Pascal Quignard: Tout simplement magique, il aura un prix, c'est certain! La Bretagne mystique et passionnelle, comme on la pressent et comme on la vit souvent.
  2. Taïpi de Melville: lu et relu mille fois cette histoire d'un marin evadé qui est fait prisonnier par une tribu de la vallée de Taïpivaiï, vallée dont ma grand-mère est originaire.
  3. Victor Segalen et l'exotisme, rencontres en Polynésie de l'abbaye de Daoulas, à la page 51, un portrait de mon ancêtre Pakoko, dernier chef des iles Marquises, fusillé par les français en 1845.
  4. Pehepehe i tau nunaa, message poétique de Henri Hiro, poète polynésien
  5. Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia : humour, histoire et désillusion, un condensé d'humanité
  6. Ru de Kim Thuy: témoignage d'enfant de boat people, la poésie au gré des souvenirs
  7. Le baby-sitter de Jean-Philippe Blondel: aider les autres malgré soi, une bonne affaire?
  8. Je suis dans les mers du Sud de Jean-Luc Coatalem: se prendre pour Gauguin, un fantasme européen
  9. Autoportrait de l'auteur en coureur de fond d'Haruki Murakami: comment l'écriture et l'obsession de la course à pied s'enchevêtrent, s'enrichissent, aliènent parfois et le plus souvent font naitre de grandes oeuvres.
  10. Inigo de François Sureau: l'histoire d'Ignace de Loyola, saint pas si saint
  11. Parole et désir dans l'entreprise d'Yves Prigent et Joaquin Scalbert: version fondamentale de ce qui sous-tend toute nouvelle entreprise: le désir et comment le dire
  12. L'amour inexaucé de Rainer Maria Rilke ou comment le poète s'excuse à jamais de ne point aimer
  13. Petits exercices de méditation de Erwin Ingold: faciles, pas chers et utiles.
  14. Oeuvre poétique de Léopold Sedar Senghor: que dire?
  15. Jardiner avec les enfants de Bruno Feridon: le Ba. Ba des parents jardiniers
  16. Sur la place de Chesil de Ian Mc Ewan: parce que j'ai un faible pour l'Irlande, la celte attitude etc...
  17. Palanka, un roman que j'ai écrit il y a 5 ans et qui relate mes années vécues en Angola...
    PALANKA 2 couverture Livre Roman


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