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[Critique cinéma] Donoma

Par Gicquel

[Critique cinéma] DonomaJ’en suis sorti tout retourné. Plus qu’un chamboulement, un joyeux désordre dans ma tête en train de revivre ce film vraiment pas comme les autres.Inconsciemment, j’ai pensé Godard . Mais, le réalisateur, Djinn Carrenard, qui signe un premier film à la personnalité bien affirmée n’a semble-t-il pas besoin de référent.

J’évacue la technique dont il ne se préoccupe guère, lui non plus. Il a entièrement produit son film, qu’il a écrit et dont il assure tous les postes techniques.  Le grain et la lumière approximative, visent un discours uppercut, marqué par une caméra qui sans cesse, va et vient. Une mise en scène. Carrenard laisse ainsi libre cours à son imagination et à ses comédiens qui le lui rendent bien.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Emilie Derou-Bernal , une prof pas très catholique avec l’un de ses élèves (Vincente Perez), il est vrai insupportable. Salma, (Salomé Blechmans ) mal dans sa peau au point d’en rêver la nuit .Dama (Sekouba Doucouré) qui vit avec une photographe bien étrange (Laura Kpegli) …

On pourrait ainsi tous les citer, ils sont peu connus et tous formidables.

Comme libérée d’un éventuel scénario et de dialogues formels, cette belle équipe nous embarque pendant plus de deux heures dans des histoires parallèles et sandwichs, où les femmes prennent souvent le pas sur les hommes. Ils et elles racontent leurs histoires de cœur et de cul (chez Carrenard, le distinguo est de mise), évoquent la foi, le respect, l’administration sociale, le racisme, et l’amour .

[Critique cinéma] Donoma

Je sais, ce n’est pas évident, mais à l’écran, peu à peu, ces trois histoires prennent une forme incroyable, inattendue.

Et fondent une aventure commune, extraordinaire.Je me demande encore, comment, un tel montage, peut nous conduire à une telle cohérence dans le récit, une telle plénitude dans  les images. Plusieurs scènes méritent un coup de chapeau ; je ne citerais que celle de l’enquête de la CAF chez un couple suspecté de percevoir indûment des prestations. Elle est magnifique .

Entre le reportage et le documentaire, Carrenard travaille à l’instinct et cette fois c’est Pialat qui me vient à l’esprit.Mais le jeune homme,  est déjà un grand garçon, qui n’a pas fini de grandir. C’est le cinéma qui va être content.


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