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Enquête : pour que la ressource ne parte pas à vau-l’eau

Publié le 05 décembre 2011 par Bordeaux7

Enquête : pour que la ressource ne parte pas à vau-l’eauGouverner, c’est prévoir dit-on. H2O y compris. C’est la raison pour laquelle l’Insee Aquitaine, en coopération avec la BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) et la SMEGREG (Syndicat mixte d’études pour la gestion de la ressource en eau) ont réalisé une étude (1) sur l’évolution de la consommation de l’eau potable et ses ressources dans le département.

« On pourrait s’interroger sur le lien avec l’Insee, lance naïvement son directeur régional Jean-Michel Quellec. C’est simple : de nombreux facteurs influent sur la consommation d’eau, en premier lieu desquels la démographie du département. Il faut imaginer la population de demain en Aquitaine, en incluant également le tourisme qui impacte la consommation d’eau en période estivale ». En Gironde, plus de 300 millions de m3 sont prélevés chaque année dans le milieu naturel. Et, particularité de la Gironde, 145 millions proviennent des nappes souterraines profondes, couvrant près de 98% des besoins en eau potable dans le département.
De l’eau sous nos pieds
La préservation de celles-ci est donc un enjeu de taille pour répondre à une demande qui progressait de manière exponentielle à la fin du 20e siècle, les prélèvements d’eau ayant augmenté de 58% entre 1975 et 2006 contre 31% pour la population Girondine. Depuis, les besoins continuent à croître progressivement mais « à un niveau similaire à celui de la population ». Concernant l’évolution démographique, la Gironde devrait compter 300 000 personnes supplémentaires d’ici à 2030, dont 84 000 habitants de plus au sein de la CUB. Les prélèvements d’eau augmenteraient donc inéluctablement. Un accroissement que les sols du département seraient à-même de pourvoir, même si certaines nappes sont actuellement surexploitées (l’Eocène par exemple dans laquelle sont extraits 60 millions de m3 contre 45 idéalement). « Nous avons la chance d’avoir de l’eau sous nos pieds dans tout le territoire », rappelle Bruno de Grissac, le directeur du Smegreg, qui pointe la particularité de ce marché : «  Le coût de l’eau, c’est 20% pour la production et 80% pour le transport ». On l’aura compris, si les ressources sont sous nos pieds, encore faut-il les acheminer sans trop en perdre en chemin (17% de perte sur la CUB en 2011), ce qui aurait bien évidemment une incidence sur le coût de fonctionnement. Un choix politique bien sûr mais qui sera encadré par la nouvelle version du Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) des nappes profondes de Gironde qui sera remis fin 2012. Pour Nicole Lenôtre, directrice régionale du BRGM, ce document, qui a une valeur réglementaire sur les documents administratifs (PLU, etc.), doit « être une aide à la décision pour évaluer les prélèvements en eau qui seraient acceptables ». Pour qu’en 2030, tout en sirotant un verre d’eau du robinet « made in Gironde », on se disent, fiers comme Artaban, que l’on a enfin réussi à préserver nos (res)sources.•

Nicolas Bochereau
(1) consultable sur le site www.insee.fr

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