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Paratonnerres radioactifs

Publié le 06 décembre 2011 par Toulousejoyce

Vous avez dit radioactif ?

Les paratonnerres protègent les bâtiments des effets destructeurs de la foudre en drainant son énergie vers la terre. Ils seraient plus efficaces quand l’air qui environne leur pointe est fortement ionisé.

Au début du XXe siècle, la technique d’ionisation sensée augmenter la conductivité de l’air consistait a annexer aux paratonnerres des éléments radioactifs tels que le radium 226 puis l’américium 241. Ce n’est qu’au cours des années 1970-1980, les technologies électroniques ayant pris le relais, que l’on eut conscience de la dangerosité du procédé initial.

Des centaines de milliers dans le monde ?

A lui seul, entre 1936 et 1986, un fabricant français de paratonnerres aurait fabriqué plus de 230.000 parads qui ont été vendus dans le monde entier, notamment aux ex colonies françaises. Selon nos sources1-2, tous modèles confondus, il en resterait  entre 30 et 40.000 dans l’Hexagone, certains ayant près de 80 ans. Mais leur nombre et  leur emplacement reste encore imprécis.

Un bémol cependant: bien qu’il y en ait beaucoup, beaucoup trop, les premiers résultats de l’inventaire en cours montrent qu’il y en a sans doute moins que ce qu’estiment les experts. En revanche, les quelques dizaines de milliers qui restent se dégradent avec le temps. Nous avons constaté que certains ont perdu des radioéléments qui traînent sur les toits, à même le sol ou dans les réseaux d’eau pluviale. Plus grave, les sources radioactives — en principe scellées — peuvent aboutir dans un cartable d’écolier – c’est arrivé en Belgique après les tempêtes de 1999 – sur un bureau, comme porte-trombone, ou mis en vente sur Internet!

Sources orphelines à vie longue

Selon les administrations1, les associations2, les scientifiques et les industriels3 concernés, les radionucléides qu’ils contiennent sont cancérigènes et mutagènes. Pour les qualifier, ils se disputent deux vocables. Le premier, « FA-VL », est un sigle sèchement explicite qui désigne les déchets radioactifs de Faible-Activité à Vie-Longue. Euphémique, le second inspire la pitié: « Sources orphelines ». Il n’empêche, ces nocives orphelines sont nombreuses, dispersées et vieillissantes. L’inventaire, contribuera à sa façon a débarrasser la planète de cet héritage insidieux.

Nocifs pendant des milliers d’années

Les autorités assurent cependant qu’ils ne présentent pas de danger là où ils se trouvent, haut perchés …s’ils sont en bon état. Elles admettent quand même qu’ils resteront nocifs pendant des milliers d’années. Par exemple, la « période » du radium 226 est de 1.602 ans, soit le temps nécessaire pour que sa radioactivité diminue de moitié. Ces radioéléments se nichent sur les clochers, les immeubles d’habitation collectifs et privatifs, les fermes et les coopératives, les phares, les gares, les bâtiments administratifs, les cheminées d’usines, les châteaux; mais aussi, les hôpitaux, les écoles et finalement parfois, en déchetteries ou dans la nature.

Un risque ignoré

Trop souvent, les élus et ceux qui possèdent ces appareils ne savent rien d’eux. De même, les personnes qui par métier circulent sur les toits: charpentiers, couvreurs, poseurs d’antennes; et même des pompiers, bien que des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) aient édité des fiches de procédure opérationnelle. Autrement dit, rares sont les personnes conscientes des risques. Sans compter certaines entreprises qui les connaissent mais qui ne respectent pas la règlementation (voir page Media)

Mission impossible?

En 2006, un fonctionnaire chargé de suivre le dossier déplorait qu’un inventaire relève de la mission impossible. Preuve est apportée qu’avec la mobilisation des internautes c’est devenu faisable. Cependant,  le site de stockage des FA-VL n’est pas encore opérationnel. Un retard qui explique que la dépose n’est obligatoire que pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

lire l'excellent site :  Inventaire national des paratonnerres radioactifs  ,d'utilité publique

et bonne chasse aux paratonnerres radioactifs oubliés sur les toits de divers monuments, dont des écoles.

http://www.paratonnerres-radioactifs.fr/

la carte des paratonnerres découverts en 2011

La carte ci-dessous signale les 895 paratonnerres radioactifs (parads) inventoriés depuis le lancement officiel de l’opération (11/03/2011).

http://www.paratonnerres-radioactifs.fr/?page_id=2915


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