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[live report] the rapture au stereolux

Publié le 06 décembre 2011 par Acrossthedays @AcrossTheDays

[LIVE REPORT] THE RAPTURE AU STEREOLUX

Sinh Blum

En ouverture de cette soirée placée sous le signe de DFA Records, je découvre sur scène les berlinois de Planningtorock. Aucun espace entre les mots, et pas beaucoup d’espace entre les musiciens non plus, serrés les uns aux autres dans un décor non pas minimaliste mais à la limite de l’ascétisme (un écran, un projecteur, et pas plus de lumière que ça). Quant à leur show, il fait partie des lives les plus pitoyables (au sens où il m’a réellement évoqué de la pitié) qu’il m’ait été donné de voir, pas loin du concert mémorable des escrocs The La’s à Rock en Seine.

Si au début le concert n’était que médiocre, l’aspect énigmatique a fini par être uniquement flippant. Chants étranges (Logododo, logododa, et oui, on a trouvé pire qu’Ob-La-Di, Ob-La-Da des Beatles) de la chanteuse (ou chanteur ? J’ai longtemps eu un doute et je ne suis pas encore certain de ma réponse), lignes de saxo indéchiffrables et beats inquiétants distillés par une belle androgyne planquée derrière son ordi. Bon. Ça part mal mais c’est pas si grave, j’observe les caméramen d’Arte Live Web pour tenter d’oublier le frisson qui parcourt mon échine. Parce que oui, pour la première fois, Arte Live Web est venu filmer un concert à Nantes, et le résultat est en ligne ici pendant encore une centaine de jours.

Arrivent alors les garçons de The Rapture, dont le chanteur se positionne devant un ventilateur qui doit le rafraichir assez pour qu’il n’apparaisse pas dégoulinant de sueur sur Arte Live Web, ce qui serait du plus mauvais effet et lui ferait perdre immédiatement de son sex appeal (ceci n’est que supposition, bien entendu)…

Les premières notes de Sail Away éveillent un public captivé par les musiciens, qui semblent détendus au possible. Ce n’est pas quelques sourires au public entre chaque morceau, mais un vrai dialogue, entre les musiciens aussi, qui rigolent, se taquinent. On sent le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble, mais au bout de quelques morceaux, je commence à me demander si toute cette confiance n’est pas feinte pour les caméras et je me dis que le concert tourne court, puisqu’il n’a toujours pas décollé.

Je m’impatienterais presque si les morceaux n’étaient pas aussi plaisants à entendre. Mais tout doucement, le concert prend une toute autre forme, les musiciens (toujours aussi à l’aise) se lâchent, les tubes défilent, le public prend autant son pied que le groupe, et un concert moyen se transforme en très bon concert. Le live s’achève en démonstration de force sur un enchaînement Children/How Deep is Your Love? D’anthologie et les sourires se gravent pour longtemps sur les visages de tout le monde.

On quitte la salle en sueur, regrettant le show un poil trop court et amputé de quelques chansons qu’on aurait aimé découvrir sur scène, comme Can You Find A Way? ou même plus ancien comme Don Gon Do It. Qu’importe, les New-Yorkais ont fait le job, et l’ont fait à merveille !

Après deux soirées des Inrocks et un joyeux concert de Metronomy, Stereolux, salle nouvellement ouverte à Nantes, s’offre une âme en enchaînant les concerts mémorables.

Clémentine

Ça se passait le 18 novembre dernier, au Stereolux, la nouvelle salle de Nantes qui sent un peu trop le propre. La fosse est bien remplie et c’est chouette parce que je ne m’attendais pas à autant de monde pour les New-Yorkais. Je me poste au balcon, histoire de bien voir tout ce qui se passe sur scène et de ne pas me faire déranger par des gens qui essaieraient de me « danser dessus ». Je suis déjà une vieille blasée.

Le set s’ouvre sur quelques chansons du nouvel album : “In The Grace Of Your Love”, chanson teintée de mélancolie et aux arrangements épurés. Ensuite il y a le titre chiant dans le tas, “Never Die Again”. D’ailleurs, je reproche quand même au dernier album d’être moins bon que le précédent, avec quelques chansons dispensables, comme “Blue Bird”, “Roller Coaster” ou “Can’t You Find A Way ?”.  Mais passons.

Ensuite, ils enchaînent sur des titres de mon album adoré : “Get Myself Into It” au refrain entêtant, “The Devil” où l’on a droit aux petits cris du chanteur (« hiiiii aaahaaaa ») et “Whoo! Alright-Yeah… Uh Huh” (j’adore la question/réponse de la fin entre le chant lead et les chœurs).

Le concert se passe bien et je suis plutôt heureuse sur mon balcon, à sautiller toute seule. Le truc qui m’a le plus émerveillé pendant le concert, c’est à quel point le chanteur chante juste. Ça ne m’avait pas frappé à la Route Du Rock en 2010, mais là j’ai vraiment pris ma claque. C’est toujours une grosse déception pour moi de constater lorsque le chanteur d’un groupe que j’aime n’assure pas en live. En tout cas ce soir là, Thomas Mars de Phoenix peut aller se rhabiller.

[LIVE REPORT] THE RAPTURE AU STEREOLUX

Je suis également frappée par le minimalisme des arrangements. Une guitare tranchante la plupart du temps dans l’aigu, une basse bien présente parfois toute seule à soutenir le chant avec la batterie, ce qui donne un côté lancinant à certains moments du set (on pense au couplet de « Miss You » – plus j’écoute cette chanson plus je l’aime, c’est étrange). Ce minimalisme peut apparaître un peu vide en apparence, mais au moins on peut entendre chaque élément distinctement et apprécier la force des mélodies. Et puis, finalement, c’est un peu la particularité du son des Rapture, non ?

En général il faut aussi dire que je souffre lorsqu’il y a du saxophone, surtout chez un groupe pop/rock. Mais là ça ne me dérange pas. Et même, j’apprécie pas mal, surtout la partie jeux de scène. Je garde imprimé sur ma rétine les petits pas de danse du saxophoniste/clavier. Une sorte de petit twist du genoux, un peu robotique, un peu désarticulé, très funny et beau à voir !

Le seul truc que je pourrais vraiment reprocher à ce concert, c’est que – hormis le déhanchement du saxo – ce n’est pas vraiment la folie sur scène. Le bassiste à tout l’air d’un arbre profondément enraciné, le batteur n’a pas d’autre choix que de rester derrière ses fûts. Le problème c’est notre petit Luke Jenner, qui se balance d’un pied sur l’autre, un peu mal à l’aise. Parfois, il esquisse une petite danse façon débutant en boîte de nuit, ou monte timidement sur un ampli, mais ça ne respire pas la grosse adrénaline.

Et dire qu’à côté de ça il poutre tout en envoyant sa voix dans le micro ! Certains trouvent peut-être touchant ce genre d’attitude maladroite. Moi ce qui m’a touché, c’est quand au rappel, il a bafouillé « I wrote this song… erm… This is about my Mum » avant de chanter “Children”, une chanson émotionnante du dernier album.

Le set s’est terminé en beauté, c’est à dire avec « How Deep Is Your Love ? » Et heureusement que Gabriel Andruzzi était là pour nous faire un petit twist and sax !


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