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"Dernière séance" : slasher movie romantique

Par Vierasouto
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Pitch.
Le jeune projectionniste d'une salle de cinéma sur le point de fermer mène une double vie : employé modèle le jour, passionné de cinéma classique et des stars du grand Hollywood, serial killer la nuit.
Un projectionniste. Seul. Dans un cinéma de province sur le point de fermer ses portes. Sauf qu'il n'accepte pas la fermeture du cinéma mais le propriétaire ne s'en rend pas compte. Pas plus qu'il ne se rend compte que le projectionniste habite dans les sous-sols du cinéma. Jeune homme affable le jour, serial killer la nuit, Sylvain sort toutes les nuits et s'attaque à des femmes seules qui portent des boucles d'oreille. La première est une pom-pom girl qui s'exerce sur un terrain de sport la nuit, la seconde, une fille qui vend des bijoux, etc...
  photo Epicentre FilmsAu départ, Laurent Achard veut faire un film d'horreur, dans le cadre du programme "French frayeur", la productrice Sylvie Pialat et Canal+ lui commandent un slasher. Mais le réalisateur triche, ne montre pas toujours les meurtres frontalement sur l'écran, les premiers crimes se passent off, ce qui donne de la force aux scènes. En revanche, il conserve du genre slasher le meurtre à l'arme blanche, ici, Sylvain tue ses victimes avec un couteau et leur découpe une oreille comme trophée. Dans le sous-sol où il vit, il y a une drôle de galerie avec des photos de stars telles Joan Crawford ou Rita Hayworth et des oreilles humaines portant une boucle d'oreille épinglées sur les affiches. Et puis, un crime pas tout à fait comme les autres, ce chauffeur de taxi femme qui chante "Emmenez-moi danser ce soir" dans un karaoké à qui il demande de le conduire chez sa mère, une bâtisse lugubre cadenassée au fin fond de nulle part, une maison vide. Une femme qu'il aurait pu épargner si elle ne l'avait exaspéré in extremis.
photo Epicentre Films
A ce récit, le réalisateur ajoute une histoire d'amour, Manon, une jeune comédienne, qui, elle, a perdu ses boucles d'oreille, que Sylvain trouve endormie dans la salle de cinéma, cette jeune femme à qui il mettra lui-même une boucle d'oreille vers la fin du film, comme si elle en était digne et pas les autres. Une scène assez jolie. Là où ça se gâte, c'est dans le volet psychologique dont le film aurait pu se passer, d'autant que Laurent Achard se prend pour Hitchcock avec une mère du projectionniste, monstrueuse et castratrice, qui aurait traumatisé son fils un peu comme feu Madame Bates dans "Psychose". Une mère qui voulait tant que son fils soit un acteur célèbre à sa place. Cela donne des flash-back un peu too much sur le passé de la mère (interprétation assez impressionnante de l'actrice Karole Rocher) et Sylvain enfant. Tout est un peu trop dans ce film, le traumatisme maternel, le jeu hébété de l'acteur comme le final pictural, le sang éclaboussant l'écran à la manière d'un dripping de Jackson Pollock.
Au final, ça donne un film de genre revu et corrigé : romantique, psychologique, avec, en toile de fond, une ode au cinéma, ce "French-cancan" de Renoir, film obsédant dont le projectionniste connaît toutes les répliques. Néanmoins, on sent une volonté louable de styliser l'histoire et le personnage du projectionniste pour rentrer dans le cadre du slasher. Ce film m'a fait penser à "L'Etrangleur" de Paul Vecchiali où Jacques Perrin, jeune homme apparemment lisse, assassine des femmes matures ne supportant pas de vieillir, pour "leur rendre service" en quelque sorte, les étranglant
au moyen d'une écharpe blanche afin de retrouver une sensation ancienne, un film à la fois moins rigide (pas dans un carcan de style) et plus excentrique, une curiosité qui vient de paraître en DVD.

photo Epicentre Films

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