Voici un spectacle qui ravira parents et grands parents des quartiers chics de la capitale en cette période de fêtes de fin d'année (une excellente idée cadeau, d'ailleurs...). Quatre comédiens de qualité distillent avec une certaine gourmandise les bons mots de Sacha Guitry dans cette énième variation de l'auteur autour du mari, de la femme et de l'amant. Un classique du genre, souvent drôle, mais presque ronronnant...
En effet, Bernard Murat connaît fort bien Guitry, le monte souvent, très souvent. C'est un théâtre bourgeois qu'il adore (nous aussi) et maîtrise. Un peu trop. Sa mise en scène, précise et rigoureuse, est malheureusement des plus académiques, sur des rails, sans folie, presque un copié-collé des précédentes, qui plus est alourdie par le superbe mais beaucoup trop imposant décor de Nicolas Sire qui plombe véritablement la légèreté du propos. Dommage.
Ceci étant posé, la direction d'acteurs est impeccable. François Berléand excelle en bougon pas encore marié mais déjà marri, cocufié par une délicieuse Pascale Arbillot tombée sous le charme de François Vincentelli en star de cinéma italo-américaine débarquant d'Hollywood, ce dernier étant l'une des rares surprises du spectacle. Peu habitué des planches (il nous avait paru bien transparent dans le raté "Vie Privée" il y a deux ans au théâtre Antoine), manquant encore un peu de technique, il se révèle ici tout à fait convaincant dans cette amusante composition, dévoile une belle énergie et un plaisir de jeu compensant quelques imperfections qui devraient disparaître au fil des représentations. Petit à petit, sa présence théâtrale s'épaissit. Tant mieux. Florence Pernel vient pour sa part compléter ce quatuor avec justesse et finesse pour un charmant quadrille.
Les amateurs du genre y trouveront donc leur compte.
C'est propre...
"Quadrille", au Théâtre Edouard VII. Au moins jusqu'à fin février.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble