[By Anaïs] Les courses d’Hochfilzen

La première semaine à Hochfilzen s’achève sur une belle journée.

Deux courses, deux podiums pour l’équipe de France. Après une belle bagarre chez nos messieurs le matin, c’est à nous de nous élancer à la conquête du top mondial.
Le relais est vraiment une course différente des autres. On ne l’aborde pas de la même manière qu’une course individuelle. On ne court plus pour soit, mais pour l’équipe, pour les copines… C’est un réel plaisir d’y participer, mais c’est aussi beaucoup de pression ! Surtout lorsque, comme moi, on n’est pas très sereine au tir. Tout peut basculer, à cause d’une palette qui ne veut pas virer au blanc !

Marie-Laure s’est élancée à 14h30 et réalise une course parfaite, 10/10 au tir, rapide et précise, de bonnes jambes (nous avions aussi une très bonne glisse, merci à tout le staff !). Moi, pendant ce temps, dans l’air de départ, j’essaie de ne pas trop regarder ce qui se passe, je ne préfère pas savoir où sont les concurrentes derrière (bien trop tendue que je suis).
Je dois me mettre dans ma bulle, être « à mon affaire » comme dit « Polo ». Et pour ça, il ne faut pas que je regarde… Aïe aïe aïe, elle arrive…je vais partir en tête, tirer à la cible une ! C’est pas grave, je m’élance, tout se passera bien. Je skie, je pense à ma technique, et surtout à tout donner. Hé oui, 6 kms, c’est court, pas question d’en garder sous les skis. L’entrée au pas de tir arrive à grand pas. Pas de panique, je souffle, je prends mon temps (tant pis si j’y laisse quelques secondes, il faut à tout prix mettre les balles dedans). Une balle de pioche, elle rentre, et je repars en tête. Je n’ai plus beaucoup de marge sur les autres, mais je ne pose pas de question. Toujours à fond, le tour est vite passé. Deuxième épreuve de tir, le debout cette fois. Ne pas penser à mes jambes qui tremblent, faire abstraction des autres, qui sont juste là et qui veulent cette première place elles aussi. Une balle dehors, première pioche dehors aussi. Noooon, il faut qu’elle bascule cette palette. Voilà, c’est parti, j’accuse un retard d’une dizaine de secondes sur la tête, mais « la Semerenko » va vite. Je veux rattraper cette Slovaque, il le faut, pour les copines.Mais non, elle va vite aussi, mais qui c’est celle là ?!? Tant pis, la ligne droite se rapproche, je n’ai pas pu recoller, mais je lance Sophie au contact des deux premières. Cette fois ci les dès sont jetés, j’ai fait tout ce que j’ai pu…

Sophie effectue une très belle course, elle tire à 10/10 et fait le job sur la piste. Marie nous a fait frissonner au dernier tir, on y a cru à cette première place, mais les ovnies Norvégiennes sont incroyables…elles aussi sont une équipe de jeunes et ne sont pas montées souvent sur la première place du pod’, il n’y a pas de raison, on a les capacités pour le faire !

Une belle journée, pleine d’émotions, comme on souhaite en avoir toutes les semaines !

Mais le boulot n’est pas terminé, même si ça fait déjà longtemps que nous avons quitté la maison, il reste une semaine. Deux courses une course individuelle et un relais mixte pour cette fin de semaine. Il ne faut rien lâcher.

Pour l’instant j’ai une impression plutôt mitigée de ces deux premières semaines de course. Je n’arrive pas à exploiter toutes mes capacités. Le tir me perturbe et je n’ai aucune régularité au pas de tir. Je pense pouvoir faire mieux à chaque fois, et je reste toujours sur ma faim.

Pourvu que les dernières courses de l’année me sourient !