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Patricia Laranco

Par Ananda

L’assurance, voire l’arrogance, imprègnent le comportement des puissants.

Le fossé des niveaux de vie entre la grande pauvreté (telle qu’elle existe, par exemple, dans le Tiers-Monde) et les sociétés d’abondance est tel que la première n’inspire aux secondes que répulsion, peur, mépris. Le riche n’arrive même plus à imaginer le mode de vie du pauvre. Il en est si éloigné (tant géographiquement que moralement) qu’il en vient à se sentir « agressé » dès qu’il se frotte un tant soit peu à lui. La disparité, l’écart devenu quasiment vertigineux fait en sorte que la vie - ne serait-ce que « middle-class » - qu’on mène dans les pays puissants et prospères et celle qui est le lot de tous les autres apparaissent comme deux planètes différentes.

Avec leur déficit fréquent d’empathie, leur obsession sexuelle et surtout leur violence et leur goût forcené du pouvoir (tous effets liés à l’action de la testostérone) les hommes méritent-ils vraiment de diriger et de contrôler l’humanité ?

Ne la dirigent/contrôlent-ils pas pour une bonne part parce qu’ils profitent largement (et indûment ?) de l’altruisme, de l’amour, de l’abnégation et de la modestie des femmes ?

Est-ce notre intérêt d'exalter le pouvoir de la testostérone dans nos cultures ?

Lorsque l'on voit une mère allaiter son enfant

on ne peut plus supporter jusqu'à l'idée de violence

L’ego étant, dans sa nature même, mesquin et étriqué, l’on s’étonne que tant d’artistes aux (pourtant sincères) aspirations idéalistes et généreuses soient en même temps si enclins à des jalousies d’auteur féroces autant que lamentables.

L’artiste a-t-il vraiment besoin de son ego ?

Je ne crois pas que la férocité soit plus dans la nature de l'Homme que ne le sont l'esprit de solidarité, de compassion, l'attachement.

A l'instar du primatologue Frans de Waal, j'incline à croire plutôt que l'amour et la haine, la douceur et la violence, la paix et le conflit, l'empathie et le non-respect sont deux tendances également réparties au sein de sa nature.

Mais, dans nos sociétés modernes, d'inspiration occidentale, les cultes de l'ego et de la compétition entretiennent agressivité et intolérance entre les êtres. C'est le "darwinisme social" si cher au capitalisme libéral.

Le problème est qu'une fois que le pli est pris d'insister sur la domination et la violence, celles-ci, comme tous les effets culturels, modèlent les esprits.

Faut-il aimer le mot qui tranche ou la virginité neigeuse et lumineuse de la page qu'il n'a pas encore touchée, et où tout peut s'inscrire ?

P. Laranco.


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