Au futur Ministre du Tourisme.

Nous sommes à la veille de la nomination d’un nouveau gouvernement et les pronostics vont bon train suivant les vœux de ceux qui les émettent. Ce que l’on sait aujourd’hui , c’est que le ministre serra issu de la coalition : PJD, PI , MP et PPS . A moins que ce ne soit un Secrétaire d’Etat au Tourisme ? Je dis cela , car à la lecture de la presse nationale , il semblerai que l’on ne se bouscule pas pour ce maroquin?

En attendant que les choses s’éclaircissent, je voudrai , en mon nom propre et n’engageant que moi même, m’adresser au futur locataire de Hay Riad afin de le briefer sur la situation de l’agent de voyage, en espérant que cela puisse retenir son attention pour le prochain mandat. Je ne me fais pas d’illusion quand aux priorités , mais sait on jamais ….

Monsieur Le Ministre ,

Nous sommes aujourd’hui environ 1000 agences de voyages répartis inéquitablement à travers le royaume. Vos services vous donneront les chiffres et la répartition exactes. Chaque trimestre , il y a environ 20 nouvelles demandes de licences qui sont inéluctablement accordées sur la base d’un argumentaire plus qu’approximatif de la part des demandeurs et sans personne pour essayer de les dissuader.

Dernièrement, une grande enquête à l’échelon national a été diligenté par vos services, pour faire l’état des lieux de note profession et contrôler si tous, nous continuons à réponde aux exigences de la Loi 31/96 ? Je pense que les résultats de cette enquête, vous donneront la cartographie exacte et l’état de la profession. Aussi , je vous saurai grès, de bien vouloir dés votre prise de fonction, décréter un moratoire sur l’attribution des licences d’agences de voyages jusqu’à faire la lumière sur ce sujet.

Le nombre exorbitant, n’est pas du tout en corrélation avec l’activité d’autant plus qu’il faudra prendre en considération le nombre d’agences illégales qui exercent de manière ostentatoire. Tout cela , pour vous dire qu’il serait temps de revoir les textes législatifs, dans le cadre de la vision 2020, afin de donner à notre secteur, toutes les chances pour continuer d’exister à cet horizon.

Pour la future loi, que vous voudriez bien initier, il faudra mettre en place des mesures d’accompagnement pour nous permettre de jouer le rôle qui nous sera assigné , à savoir la promotion et le marketing de notre destination aussi bien dans les marchés externes que sur la marché national.

Monsieur Le Ministre,

Vous n’êtes pas sans savoir, qu’à ce jour, nous sommes relégués à une fonction subalterne, subissant la loi des TO, que nous continuons à subventionner et qui, à la première incartade se détournent de notre destination pour aller se vendre au plus offrant, quand ils ne se mettent pas en cessation de payement. Je suis persuadé, que si nous avions 25% du budget alloué au TO, nous pourrions drainer autant de clients et les fidéliser , car nous n’avons qu’une seule destination à vendre : LE MAROC. Oui, car nous possédons le produit , il faut juste nous aider pour le commercialiser et croyez moi, il est déjà apprécié par un grand nombre.

Certes, nous n’avons pas fait les grandes écoles, mais nous avons une expérience du terrain et nous connaissons les habitudes des clients. Avec le temps nous avons pu façonner le produit attendu et innover pour aller les chercher , mais nous restons avec des moyens limités et des budgets dérisoires alors que la situation nécessite de grands moyens.

Ajouter à cela, une fiscalité qui nous handicape sérieusement et nous empêche d’être compétitifs. Nous sommes le seul secteur du tourisme à être assujetti à une TVA à 20%, alors que la réalité voudrait une exemption totale sur toutes nos ventes en « incoming ». Il faut juste accepter que la prestation consommée au Maroc est vendue à l’étranger. De toutes les manière nous payons déjà 10% de TVA sur l’hébergement et la restauration et 14% sur le transport. les TO , ne payent pas de TVA ni au Maroc ni dans leur pays respectifs !

Pour l’IS, je ne comprends pas pourquoi nous ne bénéficions pas de l’abattement de 50% sur nos rappariements en devises? Et le comble, c’est que nous devons fournir aux hôteliers les attestations qui leur permettent d’en bénéficier eux? Cette mesure nous a encore plus fragilisé, car les hôteliers traitent en direct nos clients en leur proposant des tarifs au mieux égaux aux nôtres , au pire 10% moins chers! mais cela est plus une question d’éthique…..

Je vous fait grâce de la formation, nous avons appris avec le temps à former notre personnel nous même car notre métier requière une certaine expertise que malheureusement les établissements de tourisme ne savent pas encore dispenser. Toute l’attention étant portée sur l’hôtellerie et la restauration.

Pour le tourisme interne, nous sommes amenés à jouer un rôle important auprès des nationaux, par une promotion et une distribution dignes de leurs attentes. je pense que sur ce point, nous sommes tout à fait en phase avec les hôteliers. Encore une fois, cela ne peut pas se faire sans un certain sérieux et une grande implication des uns et des autres. Des préalables sont nécessaires pour permettre aux marocains de consommer le produit national: Des salaires suffisants, un étalement des vacances , un produit adapté et surtout se débarrasser d’un certain complexe.

Le tourisme est une chaine de valeurs dont malheureusement aujourd’hui , l’agent de voyage est le maillon faible. Le fait de prendre la peine de redresser sa défaillance fera la force et la pérennité de notre destination.

Voilà ce que j’avais à vous dire, Monsieur ou Madame le ou la futur(e) Ministre du Tourisme ( pourquoi pas ), je pense avec des mots simples mais qui j’espère sauront vous convaincre. En attendant, je vous souhaite pleine réussite dans votre mission et vous prie d’excuser mon intrusion.