Magazine Journal intime

Maroc : Visite de Tanger

Par Grégory Gossellin De Bénicourt @benicourt81

Après avoir passé une journée dans le camping à se remettre de la traversée de Tanger en Camping-car et du vol de nos selles de vélo, nous décidons de prendre le taxi pour Tanger. Ça tombe bien, car les voisins doivent aller en ville pour trouver un veto, et nous décidons de partager le taxi. Finalement, nous trouvons une ligne de bus qui part du camping pour seulement 5 Dhs (la moitié du prix du taxi). Personnellement, n’ai jamais vu un bus dans un état pareil, même pas dans une casse en France !

Arrivé à Tanger, le plus surprenant c’est qu’on n’a quasiment pas croisé un seul touriste ! C’est un peu oppressant d’être un étranger en plein milieu de cette foule, surtout qu’on ne passe pas pour des locaux. Avec un short, des lunettes de soleil et un appareil photo à la main, je suis une cible désignée ! Le plus difficile est de devoir se débarrasser de tous ces gens qui vous collent et tentent de servir de guide. Certains le prennent bien et restent poli, d’autres vous insultent carrément ! Quelques fois, on s’est même amusé à en semer un au coin d’un souk !

Tanger est depuis longtemps une terre d’accueil pour de nombreux artistes et intellectuels. Henri Matisse et avant lui Eugene Delacroix y réalisent des célèbres œuvres. L’écrivain américain Paul Bowles l’a nommé « Dream City ». Tanger est aussi l’une des villes dans lesquelles ont été tournés les films La Vengeance dans la peau, de Paul Greengrass et Inception de Christopher Nolan.

Nous visitons la médina avec quelques parties chargées d’histoire. Une médina (en arabe : المدينة العتيقة), désigne la partie ancienne d’une ville par opposition aux quartiers modernes de type européen. Une médina se caractérise par ses échanges avec les zones rurales environnantes qui la nourrissent et par les activités marchandes qui la soutiennent, malgré les remparts qui la ferment et la protègent de la menace des envahisseurs. Une grande partie d’une médina est occupée par les souks. Les rues de la ville, notamment au niveau du souk, sentent très mauvais : un mélange de viande pourri, d’urine et de gasoil mal brûlé. C’est sale, on y croise un rat ou deux, mort et qui traine au sol à côté d’un chat boiteux. Il y a pas mal de mendiants qui font les poubelles ou la quête… Mais en général, nous ne sentons pas de regard menaçant ou inquisiteur… les gens nous regardent de façon curieuse mais relativement amicale ou distante. Ce n’est pas « le sale profiteur d’occidental » qui traine dans le rue… Non, finalement, on ne se sent pas vraiment en insécurité dans les rues de Tanger, même au fond d’une ruelle sombre au fin fond du souk.

La médina de Tanger a sa propre histoire. Elle n’est pas comme les autres médinas du Maroc, puisque l’occupation humaine de son sol est attestée depuis l’antiquité. Des trouvailles archéologique ont été découvertes au Grand Socco et à l’intérieur des Jardins de la Mendoubia. En fait, la vieille ville (Kasbah) et ses alentours, représente un intérêt touristique spécifique grâce à un héritage historique fort influencé par les cultures du pourtour méditerranéen (al-Andalus, Portugal, Espagne, France). Sa configuration actuelle trouve son origine sous l’occupation portugaise de 1464 à 1661. Cerné de remparts, le Kasbah ou la médina de Tanger contient plusieurs sites historiques :

Le Grand Socco :  C’est un immense marché permanant situé à l’entrée de la médina. Il amarre la médina avec la nouvelle ville. Jusqu’à 1965, il était le cœur de Tanger. Pourtant, il reste encore l’un des points de passage les plus fréquentés de tout Tanger.  La place du Grand Socco « Grand Souk » fut rebaptisée « Place du 9 Avril 1947 » en souvenir du discoursBab_el_bhar historique du Sultan Mohammed V. La place est dominée par la mosquée Sidi Bou Abid (le vraie nom c’est Sidi Bou Abib) dont le minaret totalement recouvert de faïences multicolores, date de 1917. A son côté, on trouve L’église Saint Andrew le lieu de culte britannique, qui fut construite en 1880 sur un terrain doté par Le Sultan Moulay Hassan Ier. L’arche de l’église est gravée d’une prière en arabe ce qui souligne sa particularité.

- Au nord ouest de du Grand Socco, s’étendent les célèbres jardins du tribunal du Sadad (près de la rue Bouarrakia). On les appelle aussi jardins de la Mendoubia (au temps de statut international le « mendoub », le représentant permanent du Sultan auprès de la commission internationale, y avait sa résidence). En entrant, à droite, on remarque un beau spécimen de dragonnier, arbre vieux de huit siècles. Au fond du parc, à gauche, une terrasse qui rassemble une belle collection de canons de bronze, pour la plupart portugais ou espagnols (17e et 18e siècle).

- La place de la Kasbah :  S’ouvre sur une ruelle bordée de maisons tranquilles ornées de sculptures d’angelots, de volets et de balcons multicolores. A gauche, une plate-forme aménagée offre une vue sur l’océan et les côtes marocain et espagnole. Au centre, on trouve la place du méchouar, principale place de la Médina XVIIe siècle. Sur cette même place, s’hausse le minaret de la Mosquéede la Casbah (l’entrée en est interdi aux non-musulmans), l’un des Mosquées les plus célèbres de la ville. A ses côtés, juste à droite on trouve le fameux Dar el Makhzen qui se termine par un charment pavillon s’ouvrant, à l’étage, par une triple baie à colonnes : c’est le Bit el Mâl ou ancienne Trésorerie. Ce palais du Sultan fut fondé sous le règne de Moulay Ismaïl, peu après l’évacuation de Tanger par les Anglais (1684) ; puis, agrandi au milieu du 18e siècle et encore à deux reprises au cours du 19e siècle. Grâce à l’initiative du chercheur Edouard Michaux Bellaire, ce palais est devenu un musée qui abrite de magnifiques collections représentatives de l’artisanat du Maroc entier et des vestiges provenant de Volubilis.

- Ce minuscule et pittoresque Petit Socco, fut dès la fin du XIXème siècle, le noyau de la ville ancienne ou encore le centre principal de la cité, lieu des affaires et des réjouissances dans ses petits cafés et ses vieux hôtels dont le célèbre Hôtel Fuentes. Traverser le Petit Socco, monter la rue des Siaghines, spécialisée dans la bijouterie et les articles de souvenir. La rue Semmarines qui laprolonge ramène auGrand Socco.

Au final, Tanger, c’est vraiment laid. C’est intéressant car l’atmosphère du souk est vraiment très particulière… c’est vraiment dépaysant. Mais la ville en elle-même n’apporte pas grand-chose si on aime les belles pierres et les lieux chargés d’histoire.

A priori, on ne ressemble pas à des français, mais à des américains, il va falloir se mettre au régime sévère ! Blague à part, il semble difficile pour les marocains de nous assimiler à des Français.

A l’arrêt de bus, en repartant, nous avons discuté avec un marocain qui parlait relativement bien le français et qui semblait étonné qu’on puisse se promener en T-shirt. Lui ai dit qu’on revenait de Norvège, alors le froid, on connait  Il nous disait que le père d’Hassan II était relativement sévère mais que son fils est plus cool, que c’est mieux. Les dernières élections devraient apporter du positif au pays, il en est persuadé mais je n’ai pas vraiment compris pourquoi. Nous avons parlé de Sarkozy et il a tout de suite dit qu’il n’avait pas l’envergure de Chirac, ce dont nous convenons largement. Sarkozy passera à la postérité comme un bouffon qui a participé à ruiné son pays. Mais au fond, c’est plus le laquais d’une ploutocratie qui dirige l’Europe de longue main. Mais ça, nous évitons d’en parler avec notre nouvel ami.

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