Magazine Séries

"The Vest" (Homeland - 1.11)

Publié le 16 décembre 2011 par Shoone

Homeland: 1.11 The Vest



Au risque de me répéter: Claire Danes est une incroyable actrice. Oui, je l'ai déjà dit et je le redirai encore, mais c'était important de vraiment le souligner maintenant en s'attardant sur cet épisode. Son principal atout est en effet l'hallucinante prestation de Danes en tant que Carrie bipolaire en pleine crise psychotique. Le trouble du personnage est enfin clairement mis en scène et c'est avec une intensité et une justesse sans pareil que l'actrice le porte à l'écran. Cela arrive à un moment tout à fait opportun puisque suite à l'explosion terroriste mais aussi à la désillusion de sa relation avec Brody, il faisait sens que s'ensuive un vrai effondrement du personnage. Sa déchéance m'est de plus apparue parfaitement écrite, faisant passer Carrie dans un statut de malade avec le retour de sa famille qui adopte un vrai comportement de baby-sitter avec elle. Ce n'est toutefois pas là qu'elle touche le fond, mais avec l'ingénieuse trouvaille qu'est le cliffhanger final qui résulte d'une excellente utilisation de la relation de Carrie et Brody. Celui-ci finit ainsi par dénoncer l'agent et ses méthodes discutables. Cet habile coup-bas provoque son exclusion de la CIA par Estes dans une scène d'une cruauté et d'un pathétique absolument prenant où le jeu de Danes atteint son paroxysme.

Tout l'intérêt de la psychose de Carrie, d'autre part, ne vient pas seulement du fait qu'elle accélère sa chute mais aussi de ses côtés positifs. De fait, dans son état psychotique, Carre a beau ne plus être prise au sérieux par personne, elle semble avoir gagné une sensibilité accrue, l'aidant à comprendre les mystères entourant les terroristes et Abu Nazir. Certes, cela peut apparaître comme une léger raccourci, mais j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose d'extrêmement poétique là-dedans. Et si au fond c'était dans la folie qu'on retrouvait la raison? J'ai ainsi beaucoup aimé sa petite obsession pour les couleurs aboutissant à un schéma coloré des phases des stratégies et comportements d'Abu Nazir. ça avait un petit côté absurde mais ça gardait un bel effet visuel. Alors c'est vrai, on y comprend rien au départ et les paroles de Carrie restent longtemps du charabia mais Saul vient mettre un peu d'ordre dans tout ça. L'occasion est là toute trouvée pour souligner son statut de repère pour Carrie mais aussi toute l'affection qu'il éprouve pour elle. Je crois même que la force du lien entre les deux personnage n'a jamais été aussi bien mise en valeur. Les scènes entre Claire Danes et Mandy Pantinkin sont de plus clairement les plus réussies et touchantes de l'épisode.

En parallèle, j'ai bien cru ne pas pouvoir vibrer autant avec Brody et son petit road-trip en famille. Mais en fin de compte, même si la virée dans l'arrière-pays n'a dans son principe initial rien de palpitant, je ne me suis pas ennuyé. Cette fameuse veste d'explosifs, véritable motif du déplacement de Brody est venue ajouter un peu de suspens et de piment au récit. Déjà, rien que par la nature instable de l'objet, mais aussi en continuant de cultiver le mystère autour de Brody qui est désormais présenté comme un kamikaze sans que cela soit explicité. Le jeu sur le doute se poursuit donc efficacement et c'est ce qui fait la saveur de l'intrigue. Quelques regrets demeurent cependant au sujet du road-trip. La premier concerne l'aspect politique. Il apparaît de façon un peu cliché et facile ici lors de la rencontre avec les électeurs déjà tout trouvés. Mais ce n'est néanmoins que du détail. Je regrette sinon les suspicions de Dana. De ce côté, c'est déjà plus gênant. Le raccourci est là plus qu'évident et surtout assez maladroit. Le problème c'est qu'on amène les soupçons de la jeune fille sans vraie subtilité en faisant Brody agir sans énormément de discrétion. C'est difficile d'y croire quand on l'a vu précédemment préparer chacun de ses mouvements si méticuleusement. Alors pour le coup c'est dommage.


En conclusion, à un épisode du final, Homeland ne relâche pas le rythme. Cela se paie néanmoins au prix de quelques raccourcis et maladresse plus ou moins acceptables, mais nécessaires à ce stade de la saison. L'épisode  entame quoi qu'il en soit une impressionnante montée en puissance, portée essentiellement par la psychose de Carrie. Celle-ci offre à Claire Danes certainement sa prestation la plus poignante jusque là. Nul doute désormais que le rôle lui garantira Emmy, Golden Globes et multitude de récompenses. Si ce n'est pas le cas, je ne réponds plus de rien.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Shoone 65 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines