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Ciné Noël : Le tableau

Par Plumesolidaire

 

♥♥♥   top (très bien)

     bof (pas de billet sur Plumeacide)

♥♥   ah ouais quand même (bien)

♥♥♥   top (très bien)

♥♥♥♥♥   pire que top (trop rare)

♥♥♥♥♥♥   des comme ça y en a qu'un par siècle

A 62 ans, c'est un délice de retomber en enfance en l'absence de mes regrettés parents.


Si vous appréciez ce sublime bonheur d'adulte, je vous suggère d'éviter les séances fréquentées par un public d'enfants. En effet ceux-ci  exercent sans pitié leur autorité naturelle sur leurs accompagnateurs, pour se faire offrir des sacs de bonbons qu'ils consomment en faisant craquer de concert, le papier de l'emballage sans se soucier de la bande-son.

Parents, grands-parents, tantes, et oncles du monde entier, unissons-nous pour mettre fin à la tyrannie de nos enfants, petits enfants, neveux, petits neveux et arrière petites nièces, pour arracher sans merci la permission d'écouter le son des films au cinéma.

Qu'on les mène à la crèche ou à la halte garderie s'ils ne veulent pas entendre leurs films, et qu'ils cessent de gâter le plaisir des vrais enfants : celles et ceux qui se souviennent et veulent éperdument renouer avec le bonheur de l'innocence !

J'ai dit

Plume Solidaire

Source : Le Monde

Le spectacle de ces images animées selon des lois qui ne sont pas celles du marché de la troisième dimension est si rafraîchissant, si satisfaisant, que l'on pardonnera au Tableau d'être un film imparfait. Il suffit d'accepter que le récit s'égare de temps en temps, que l'idée de départ se dissolve en chemin, avant de se reconstituer pour le finale. En route, on profitera d'une invention graphique constante.

Le tableau du titre a été peint par un artiste mystérieux, qui a peuplé un paysage nocturne luxuriant d'une population qui, au fil des années, s'est divisée en castes. Les Toupins ont eu la chance d'être entièrement colorés, il manque quelques coups de pinceau aux Pafinis, quant aux Rofs, ils ont été esquissés au trait. La place de chacun est fonction de son degré d'achèvement, et seuls quelques inconscients remettent en cause cette hiérarchie. Parmi eux, les inévitables amants maudits, lui Toupin, elle Pafinie. Le garçon a l'idée de partir à la recherche du peintre, forme une espèce de commando qui découvre qu'il peut circuler d'un tableau à l'autre dans l'atelier.

Jean-François Laguionie a voulu imaginer l'univers graphique et chromatique d'un artiste du début du XXe siècle (il pouvait difficilement confier le rôle du peintre à un disciple de Pollock ou de Rothko) et les personnages se meuvent gracieusement dans des décors aux couleurs franches, sous des cieux étranges.

Le scénario est à la fois sophistiqué et naïf. La peinture de l'univers sinistre du début du film laisse bientôt la place à une mise en abyme dans laquelle un autoportrait du peintre poursuit une dispute amoureuse avec un nu dont le modèle fut autrefois aimé.

L'une des plus jolies séquences - une poursuite à travers Venise - n'a d'autre raison d'être que de précipiter un personnage plutôt secondaire dans un décor spectaculaire, une version onirique de la Sérénissime. Ces détours font à la fois le charme et la faiblesse de ce film qui montrera aux plus patients et aux plus curieux que les ressources de l'animation en deux dimensions sont loin d'avoir été épuisées.


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