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Loris Gréaud, sans couleur ni saveur

Publié le 16 février 2008 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos
11c3f341523bc73e4e07cb5daba6c047.jpgAu Palais de Tokyo, Loris Gréaud fait vibrer le vide, il donne corps au courant d’air… Du vide, du noir et des ombres architecturales. Ce passionné de cinéma plonge les visiteurs dans l’obscurité. Après quelques instants dans la pénombre, j’aperçois au loin un point de lumière. Il s’agit d’un distributeur automatique de bonbons. Mais pas n’importe lequel ! Des bonbons qui n’ont pas de goût. Des bonbons qui -selon l'artiste- auront bien le goût de votre imagination. Pour 2 €, j’achète donc, pleine de curiosité, ce paquet coloré, seule note gaie de l’exposition : banal et consternant « goût de l’illusion » ! On a beau faire un effort, ces insipides bonbons gardent leur goût de... rien. L'un d'eux est même resté collé à mon palais pendant d'interminables minutes. « Loris Gréaud sculpte notre esprit, il veut nous faire réagir… », tente d'argumenter une médiatrice de l'exposition à un groupe d’étudiants perplexes. Au cours de ma visite, je constate que l’artiste conceptuel a reproduit son expo du centre d’art du Plateau où il a été présenté en 2005. « Suivez-moi dans cette faille spatio temporelle, sorte d’expo dans l’expo… », poursuit la médiatrice. Sûrement pas ! Je tourne les talons et me dit que, décidément, l'art contemporain ne plaît pas à tout le monde, et parfois on comprend bien pourquoi !
Pourtant, l'annonce de cette expo était alléchante, véritable coup de projecteur sur un jeune artiste français prometteur... A 29 ans, Loris Gréaud a réalisé l’exploit d’occuper seul les 4 000 m2 de ce haut lieu de la création contemporaine. Pour ce pur "produit marketing" du marché de l'art, le parcours est un sans faute : des expos à Hong-Kong, Tokyo, Londres, Berlin, Milan, Los Angeles, New York et au Centre Pompidou à Paris. Sa galerie n’est autre que celle du prestigieux marchand Yvon Lambert. Mais, cette fois, à mon sens, c'est loupé.
"Cellar Door" (la porte de la cave), Palais de Tokyo (Paris), jusqu’au 27 avril, 6€.

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